6 | Marché conclu.

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MAUD
07h25, 21 octobre 2022. État de Californie, États-Unis.

Mon corps est parsemé de taches bleutées. Ils me font sauvagement mal que même pour s'asseoir, je pousse des faibles gémissements lié à la douleur. J'expire la plupart du temps par les deux narines pendant au moins trois secondes avant de bloquer tout souffle en contractant le plus possible mes muscles. Je ne ressens plus rien grâce à ça pendant quelques secondes.

C'était tellement dur physiquement ces derniers jours que je ne suis pas allé en cours. Malheureusement, je ne peux pas raté autant de cours. Mes moyennes ne sont pas aussi hautes que je ne l'espère pour mériter ce luxe. Aujourd'hui, je me dois d'être présente.

Et puis, il y a cet Aaron dont j'ai une envie irrésistible de lui parler. Je veux passer ce marché avec lui. Je ne veux plus avoir peur face à Jacob. Je veux goûter à ce privilège de pouvoir choisir entre le oui et le non. Je veux regagner la Maud que j'ai perdu avant qu'il ne le soit trop tard. J'en suis déterminée.

À présent, mes blessures ne font plus aussi mal que les autres jours. Alors, c'est avec moins de difficultés que j'arrive à me lever de mon lit après avoir relancé le réveil quatre fois. Une fois sur pied, je me dirige lentement vers les toilettes. J'ai une migraine insoutenable c'est pourquoi quand je finis mes affaires, je marche jusqu'à la salle de bain.

Mon reflet dans le miroir est affreux, j'ai l'apparence d'un zombie. Mes cheveux sont emmêlés. Le marron de mes iris n'est plus aussi voyant que mes colossaux cernes violets.

Une de mes mains passe dans mes cheveux pour les arranger quand j'attrape le paracetamol dans le tiroir de droite. J'en sors un comprimé de la boîte avant de l'avaler sans eau.

Je me perds dans mon imitation dans la glace. Je n'arrive même plus à me souvenir dû comment j'ai pu devenir cette Maud misanthrope.

Je reprends mes esprits quand j'aperçois Gus sauter sur le rebord du lavabo. Je lui souris sincèrement. Gus est ma sauveuse. C'est à elle que je raconte mes problèmes, mes chagrins, mes peurs. Quoiqu'elle soit très peu à la maison, elle sait être là au bon moment pour moi. Je la caresse maladroitement la tête.

***

Une fois habillée, maquillée, coiffée, je saisis mon sac de cours à la hâte. Je suis encore une fois en retard. Alors pour la première fois, je décide de ne pas boire de café avant de quitter mon appartement.

Par un réflexe nouveau quand je pénètre dans le corridor, je scrute d'une manière précise le couloir de mon étage à la recherche d'une quelconque personne ou d'un quelconque son. Mais rien. Dans un souffle de soulagement, je m'en vais quitter l'immeuble.

Arrivée devant ma voiture, je pousse un juron d'énervement lorsque je constate que la voiture d'à côté est grossièrement garée. M'empêchant de sortir aussi facilement que je ne l'espère pas de cette place de parking.

Je souffle à plusieurs reprises afin de calmer mes nerfs mais une fois cette voiture démarrée et engagée sur la route, je perds tout mon contrôle au moment où je me retrouve coincé au beau milieu d'un embouteillage. Je tape violemment mon volant.

Je n'ai réellement pas de chance aujourd'hui.

***

Comme je le doutais très fortement, je suis bel et bien en retard. Une trentaine de paires de yeux m'examinent quand je daigne enfin à toquer avant d'entrer pour afficher mes excuses au professeur.

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