9 | Convocation.

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(tw : abus sexuel)

MAUD
Le lendemain, 23 octobre 2022, 10h28. Los Angeles, État de Californie, États-Unis.

La fin du cours s'annonce alors que je distingue Aaron devant la porte, consultant son téléphone portable. Il s'en décroche uniquement que quand je me fige devant lui après avoir fini de ranger mes affaires.

J'en ai conscience qu'à l'instant où sa main se colle à la mienne avant d'entrelacer avec mes doigts, nous attirons l'attention. À l'expression d'Aaron, il ne s'en soucis point. Comme s'il était habitué à ces regards depuis toujours.

Personnellement, je n'ai jamais aimé être à l'attention de tous. Enfin, maintenant, je n'aime pas l'être. Encore plus lorsque nous arrivons devant les jardins après avoir terminé de traversée les longs corridors.

Ils sont peuplés d'étudiants. Certains étudient, d'autres discutent entre eux tandis que quelques-uns s'amusent. Pendant ce temps, Aaron décide, sans que je l'en aperçoive, un coin plus discret sous un arbre. Je le suis à pas de loup.

Rapidement, je retrouve mon faux petit ami allongé sur le sol, les bras croisés derrière la tête et les yeux clos. Discrètement, je m'installe à ses côtés avant de sortir sans un bruit mon carnet à croquis.

D'ici, sous cet arbre, la vue est extraordinaire. Malgré le peu de feuillages, les feuilles réussissent à empêcher d'introduire quelconque luminosité. Hélas, il y a toujours quelques rayons qui continue de briller, transperçant les ténèbres car l'obscurité n'éteint pas la lumière, elle ne peut nullement la chasser parce que où qu'elle soit, elle est toujours présente.

Il y a quelques rayons qui s'amusent à me brouiller la vue tandis que d'autres se déposent délicatement sur la surface du visage d'Aaron, illuminant notamment ses lèvres suivies de sa pomme d'Adam. Je glousse à cette vue avant de secouer nerveusement la tête. C'est seulement quelques secondes plus tard que je décide de me concentrer sur mon cahier.

À mon habitude, je scrute le dernier dessin inachevé. Il est parcheminé de larmes sèches, venant bouleverser mon brouillon. Tout en soufflant d'effarement une nouvelle fois, je tourne la page d'un geste avachi puis sort ma trousse de mon sac, s'efforçant de refouler ce mauvais souvenir de la veille.

Je profite qu'Aaron semble endormi et que le groupe d'étudiants en face, nous tourne le dos pour égayer ce vieux carnet avant que je manque de court du temps.

Je nous dessine tous les deux, lui allonger alors que moi, je figure assis tout près. J'essaie du mieux que j'en suis capable pour perturber nos visages cachés par les éclats du soleil. Je m'attaque ensuite avec envie à l'arbre. Les feuilles les plus mortes s'illustrent presque noires pendant que celles, qui inspirent encore la joie, la vie, la sagesse, apparaissent quasiment blanches. 

Je remarque qu'Aaron semble beaucoup plus blanc que d'habitude, j'ai oublié de dessiner ses tatouages. J'examine ceux qu'il possède sur ses bras avant de m'attarder à les dresser sur le papier.

Subséquemment, je m'éternise sur sa rose blanche au niveau de son cou. Je la scrute d'un œil interrogateur. Je me demande quelle signification possède-t-elle pour l'avoir tatoué.  D'un geste passionnant, je bouge du doigt dans les airs afin de reproduire sa rose blanche de manière imaginaire tout en la fixant de façon admiratrice. Je ne peux que penser qu'elle est belle.

— Elle est belle ?

Mes yeux s'écarquillent avant de remonter et de se perdre sur le visage d'Aaron. Il m'observe dans le blanc des yeux tandis qu'un faible sourire narquois embrasse la commissure de ses lèvres. Je détourne le regard sans savoir où le poser au moment où mes yeux allaient plonger dans un océan noir, gênée d'être prise en action.

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