18 | Une Histoire De Cartel.

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MAUD
Le lendemain, 1er novembre 2023, 19h08. Los Angeles, État de Californie, États-Unis.

Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est. Tout ce que je sais, c'est que je suis en avance. Au lieu de profiter pleinement de cette heure, j'ai mis mes écouteurs, lancé ma playlist, monté dans ma voiture en direction de Santa Monica, et marché jusqu'à arriver sous le pont. J'ai pratiquement passé l'heure à scruter les horizons et à être assise sur le sable. Je ne distingue pas grand-chose à cause des poutres soutenant le pont, mais grâce à l'océan, le soleil se reflète. L'eau est le miroir du soleil. J'admire tellement ce coucher de soleil que je remarque presque la main froide qui s'appuie lentement sur mon épaule.

Et comme si mon corps s'apprêtait au pire, j'ai immédiatement le réflexe de contracter mes muscles sous le toucher ardent. Je suis entièrement paralysée, n'osant pas me retourner, mais quelque chose dans ce contact est incroyablement doux. Après avoir respiré profondément, je regarde enfin par-dessus mon épaule.

Mon oncle se tient là, un sourire collé aux lèvres. Vêtu uniquement d'un costume noir, une main s'appuyant sur une canne. Il me salue :

— Cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas vus ! Dis-moi, tu as bien grandi. La dernière fois que je t'ai vue, tu étais toute petite !

Je m'empresse alors de me lever et de m'essuyer rapidement le jean du sable avant de le serrer dans mes bras.

Je me souviens vaguement d'Oncle Milo ; j'étais tellement petite. Mais je sais qu'il était bien aimé de mes parents avant cette histoire d'héritage à la mort de mon grand-père.

— Je suis ravie de te revoir, Tonton.

Il sourit amplement.

— Moi aussi, Maud.

Puis, le silence s'installe avant qu'il ne reprenne des plus belles. Comme si le suspens était son meilleur ami.

— Si je t'ai fait venir, c'est pour aborder une question très importante. Je parle de notre famille.

— Je pense avoir une petite idée de ce que tu vas me dire. J'ai eu un rendez-vous avec le notaire et il m'a dit que je devais te parler à propos de l'entreprise familiale.

Soudain, il semble plus intéressé par la discussion.

— Oui, bien sûr.

Je me tourne entièrement vers lui, faisant dos à l'océan à contrecœur.

— C'est pour cela que tu m'as fait venir ?

Il hoche la tête comme seule réponse.

— Mais je ne suis pas encore sûr que tu sois prête à assimiler cela, répond Milo après un court silence.

— J'ai dû assimiler le fait que mes parents soient morts ; je peux accepter n'importe quelle autre nouvelle.

Il me scrute, cette fois-ci interrogateur, curieux et inquiet.

— Vraiment ? demande-t-il.

— Oui, bien sûr, dis-je en posant mon regard sur les vagues qui déferlent sur le sable tiède et les poutres en bois.

Le coucher de soleil est presque terminé, et cette pensée me rend soudainement triste sans que je sache exactement pourquoi.

— Très bien... souffle-t-il avant de répondre à voix haute. Mais es-tu sûre de réellement vouloir savoir ? Nous avons tout le temps pour cela ; nous pouvons encore attendre quelques jours.

Je secoue négativement la tête.

— Non, non, je veux savoir. Maintenant. S'il te plaît, je veux savoir, le suppliai-je alors qu'une boule se forme dans ma gorge.

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