Eléonore
Tw : agression, violence
Je hais les hommes.
La soirée vient à peine de débuter, et j'ai déjà eu cinq fois une main au cul, et deux fois c'était mon putain de patron. Je ne suis pas là par plaisir et je commence à saturer. Je voulais aider ma sœur mais là, c'est trop pour moi.
Je déambule entre les tables, sert les clients sans broncher même quand l'envie d'insulter un connard pervers s'immisce dans mes veines. Normalement je ne bossais pas ce soir, mais j'ai pensé au fric que je pourrais ramener à la maison et n'ai pas hésité. Ma frangine est en centre de désintoxication pour la troisième fois et encore une fois je paie. Je suis sa grande sœur c'est normal que je l'aide, mais plus ça va plus je tiens difficilement. Je n'ai tout simplement plus de vie.
- Dolce ! M'interpelle mon patron.
Je me fige, mais je le rejoins sans sourciller. Dolce c'est mon nom de code si on peut dire, mon nom de scène. Je déteste ce type. La soixantaine passée de loin, les yeux marrons et cette canne que je rêverais de lui écraser dans les couilles... Un pervers, rien de plus et rien de moins.
- Oui ? Soufflais-je.
Il laisse son regard glisser sur mon corps, et malgré mon dégoût, je reste neutre.
- La petite nouvelle à eu la trouille. Tu la remplaces !
Oh merde ! C'est pas à moi de performer ce soir ! Je devais finir ça et partir. Mais me voilà obligé de faire ça. J'acquiesce malgré mon envie d'hurler de frustration et file en coulisses pour me changer. J'opte pour une robe bleue courte, qui se détache facilement. En dessous un string nude avec deux autocollants en forme d'étoiles que je colle sur mes tétons. Je n'ai jamais été pudique, mais je n'ai jamais eu de penchant exhibitionniste ou autre. Je ne me sens pas du tout à l'aise mais je reste concentrée sur le fric. C'est tout ce qui me maintient encore un peu.
Je sors des coulisses la boule au ventre et le stress à son maximum. Perdue dans mes pensées, je ne vois pas le type qui me barre la route.
- Tu me fais une gâterie après poupée ? Siffle-t-il.
Je sers les dents et redresse mon regard pour faire face aux siens.
- Seulement si tu tiens à te retrouver sans queue.
Il va pour lever la main, je recule par instinct mais une main vient attraper son poignet. Le stoppant dans sa lancée. Je déglutis en posant mon regard sur l'homme qui vient de s'interposer.
- Touche-la d'une quelconque manière je te coupe les mains et te les fais bouffer.
Un frisson s'empare de moi. L'homme fusille l'autre du regard avant d'acquiescer. Mon regard se pose sur ce brun, qui relâche le poignet du client qui repart à sa place sans broncher. Quand il se tourne vers moi, je cesse de respirer. Il a une aura écrasante.
- Merci..., soufflais-je doucement.
Son regard bleu polaire vient trouver le mien, un léger sourire s'étire sur son visage.
- Oh je devais faire une bonne action aujourd'hui... même si je suis convaincu que tu n'aurais pas eu besoin de moi.
Je reste muette tout en l'observant aller s'installer sans se retourner. Je reprends doucement mes esprits et monte sur scène. La musique s'enclenche, jouant Dead Love Song de New Medicine. J'inspire profondément et commence mon show. Les sifflements retentissent, nouant ma gorge , mais je ne perds pas de ma concentration. Une fois dans une tenue plus minime, je joue avec la pole. Pour moi cela dure une éternité pour eux, seulement deux minutes. Les billets pleuvent sur scène, je les récupère sans laisser paraître mon trouble quand un client monte sur scène et m'embrasse à pleine bouche.
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Evil Shadow
ActionMéfie toi toujours, du fleuve tranquille, parce qu'il peut s'avérer dévastateur... Rien ne sert de courir, quand c'est lui qui te prend en chasse. Pour lui c'est un jeu, un passe-temps, une montée d'adrénaline pure. Pour toi, ce n'est que de la peu...