Chapitre 28

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LIVIO

Quelques heures plus tôt.

Je fulmine, je crois bien que c'est la première fois que je suis tellement en colère, que j'en suis épuisé. C'est une drôle de sensation, je dois bien l'admettre. L'air dans mes poumons ne suffit pas à calmer le brasier qui fait rage dans ma cage thoracique. Assis devant mon bureau, je lis le dossier qui m'a été confiée pour éffectuer l'assassinat de Eléonore.

Quelque chose cloche, et je ne sais pas quoi. Knox finit par entrer, à moitié essoufflé, mais je n'y prête aucune attention particulière.

- J'ai trouvé la pièce manquante, s'exclame-t-il immédiatement.

Malgré ma hâte d'en finir avec ce casse-tête qui me file un mal de crâne immense, je me retourne vers lui avec une certaine nonchalance. Cela fait des heures que je suis planté là, il était temps qu'il y mette du sien !

Il me tend des papiers, que je prends en coupant ma respiration. Quand j'ai commencé dans le milieu, je voulais de l'efficacité mais le moins de contact avec ceux qui viendraient discuter de mes services. Je suis là pour tuer, pas pour jouer les psychologues face à Carlos, 28 ans, qui veut tuer sa copine pour son assurance vie ! J'en ai strictement rien à foutre des détails, je veux aller droit à l'essentiel. Donc, j'avais mis numéro qui ne donne contact qu'à Knox, et sa boîte vocale. Il note, et moi je tue ensuite. Sauf que pour Eléonore, on avait seulement une adresse, un prénom, et c'est tout. Moi désormais, je veux savoir les détails d'à côté.

Knox ne pose pas de question, mais je lis dans son regard qu'il s'en pose des tas. Je sais pourquoi je cherche, je sais aussi ce que je peux faire si jamais cela venait à me déranger. Je dois seulement peser le pour et le contre.

Je lis les papiers, qui sont ceux des appels passés, ainsi que les lieux d'où ils ont été passés. J'ai de partout, même en Italie on fait appel à moi. Pourtant je sais qu'il y a un bon assassin dans ce pays, qui force le respect également.

Je me fige en trouvant ce que je cherche. Je crois bien que je n'avais jamais vu une trahison aussi immense que celle-ci, et surtout aussi improbable. Quoique...

- On sait pourquoi...., je souffle en lui donnant le papier.

Il lit, et contrairement à moi, il n'arrive pas à cacher sa surprise. On sait tous les deux que c'était la dernière personne à laquelle on aurait pensé, mais aussi celle qui était toute désignée. J'aurais dû le voir venir, depuis le début j'aurais dû sentir que je n'étais pas là pour une simple putain de vengeance. Je pensais à un ex, mais pas du tout.

Sans plus attendre, je prends la route vers le lieu, quelque peu retourné. Je ne sais pas pourquoi, mais au fond de moi, j'aimerais que tout ça ne soit qu'un malentendu de plus. Combien de fois j'ai pu avoir des désistements lors de mes contrats, seulement parce qu'y en a qui appellent sous le feu de la colère. Qui sait, peut-être que là c'est pareil. Quand j'arrive devant le bâtiment, je ne ressens plus rien. Tout ce que j'ai en tête, c'est le sourire de Eléonore, ses iris pleins de douleurs mais fortes. Je m'annonce à l'accueil, prétendant venir de la part de la brune. On me laisse passer, ce qui me fait doucement sourire.

On me dirige, tout en me donnant des nouvelles de la personne que je viens voir, et j'écoute attentivement. Ce genre de personne est complètement instable, et c'est toujours bon de savoir dans quoi je vais m'embarquer. Même si je sais que je ne tuerais probablement pas Eléonore si celle-ci n'est pas responsable.

- Monsieur, vous la trouverez dans cette pièce, m'annonce l'une des accompagnantes. Elle aime lire, donc on la met là.

J'acquiesce, comme si j'en avais quelque chose à faire, et entre. Je n'avais jamais entendu parler d'un tel centre, on dirait une ville miniature enfermée entre quatre murs. C'est presque bluffant. Mais dans mon milieu, la prison existe, donc plus rien ne m'étonne de ce côté là. Je m'avance, et finit par l'apercevoir dans un coin. Je déglutis, la colère au bord du contrôle de mon corps.

Evil ShadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant