Chapitre 25

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Parfois, il faut être égoïste. Même si tout le monde vous dit d'être altruiste, c'est souvent de la merde. C'est surtout le meilleur moyen pour que l'être vicieux de vous détruire, sans que vous ne puissiez rien y faire. Je suis égoïste, mais je ne l'ai pas toujours été, et ce fut ma plus grande erreur. Je ne laisserais plus personne me contrôler, comme bon lui semble, sans que je ne me défende. Il va payer pour sa tentative, je peux l'assurer.

- Eléonore ? Tu as bientôt fini ? demande Knox derrière la porte avec un ton doux.

Mes idées vengeresses laissent place au moment présent, je fixe mon reflet dans le miroir, en colère. J'ai été dupé par beaucoup, sûrement parce que j'étais convaincue qu'on me rendrait ma gentillesse comme je pouvais la donner. Mais alors que je tendais une rose, moi on ne me donnait que des épines. Soit, je m'en servirais pour transpercer les traîtres. Je suis gentille, mais je suis surtout sans pitié quand je le veux vraiment. Et je sais que Livio me mens, je ne sais pas encore sur quoi, mais j'ai un mauvais pressentiment. De ce genre à te faire frissonner d'appréhension, alors même que son regard tombe dans le tien.

- J'arrive, annoncé-je en souriant.

Je replace mes cheveux comme il faut, tout en observant la longue robe noir que je porte. En dessous j'ai ma meilleure lingerie rouge pour la scène, mais je voulais une robe élégante pour le début de soirée. Mon maquillage est en accord autant avec la robe que l'ensemble, avec mon liner fin et mon rouge à lèvres sombre. J'ai coiffé mes cheveux simplement, je sais que je finirais par les détacher pour danser. Mes talons aiguilles feront l'affaire, après tout, je vais servir de diversion pour un tueur, je ne vais pas rencontrer un prince !

Quand je sors de la salle de bain, je tombe directement face à Livio, qui finit sa clope dans le plus grand des calmes. Il est vraiment taré. J'avais déjà cet avis la première fois que je l'ai rencontré, mais c'est encore pire avec le temps.

- On peux y aller, j'annonce calmement.

Il hausse les sourcils, son regard glissant sur mon corps avec une lenteur qui pourrait me rendre affreusement nerveuse. Mais j'ai l'habitude des regards insistants, avec le temps je ne m'en formalise plus.

- Tu sais que c'est moi le tueur de la soirée ? souffle-t-il en souriant légèrement.

Je fronce doucement les sourcils, puis acquiesce en essayant de comprendre où il veut en venir. S'il se sent obligé de me rappeler que c'est le psychopathe de l'histoire, qu'il soit rassuré, c'est écrit en gros et en néon quand il débarque quelque part.

- Mais j'ai l'impression que c'est toi qui va tuer du monde ce soir, dans cette tenue, me dit-il en s'avançant vers moi.

Oh je rêve ! Je reste complètement impassible, alors qu'il me scrute, comme si j'étais un mirage, ou je ne sais quoi. Il enroule sa main autour de ma taille, ce qui me décroche un léger frisson. J'ai horreur de l'effet qu'il fait à mon corps. C'est en totale contradiction avec ce que je peux penser de lui au quotidien.

- Je pourrais me vanter d'avoir la plus belle femme à mon bras ce soir.

Je le fusille du regard, nullement impressionnée par ses mots. Il peut toujours s'essayer aux violons, cela fait bien longtemps que je suis sourde de ce genre de mots. J'hausse les sourcils, blasé, ce qui lui décroche un sourire. Nous sortons de la chambre d'hôtel, avant de monter en voiture. Knox le suit légèrement en retrait, sur une moto. Je ne sais pas qui il vient tuer, mais cela semblait assez sérieux pour qu'on prenne quelques jours ici. J'espère seulement qu'en rentrant, j'arriverais à trouver un moyen de ne plus jamais entendre parler de lui.

- Pourquoi tu n'as pas tué ta cible en arrivant ? demandai-je sans le regarder.

Il inspire doucement, continue de fixer la route tout en haussant les épaules.

Evil ShadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant