Chapitre 17

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Eléonore.

Je n'ai jamais été la gentille. Cette vérité est si difficile parfois. Mais je ne peux l'ignorer, ni la nier, elle est bien là. Ce n'est pas faute d'avoir essayer de faire bien toute ma putain de vie. Cela n'a jamais été suffisant.

Assise dans ma cuisine, devant un verre de whisky à moitié vide, tout n'est que ténèbres et tristesse infinie.  J'ai beau essayé de me libérer de cette douloureuse solitude, je n'y arrive plus. Ce soir encore une fois, Livio a réussi à ré-ouvrir une plaie que je m'efforçais de camoufler. Il est douloureux, me torture si lentement que c'est un supplice.

La lumière tamisée de la pièce apaise mon mal de crâne intense, alors que je bois une énième gorgée de mon verre. Les larmes affluent dans mes yeux, mais se noue dans ma gorge si rapidement, que je ne peux rien en faire. Aujourd'hui, je suis si seule, que même quand je suis entourée de monde, je me sens affreusement mise de côté. Je ne suis pas de bonne compagnie, j'enchaîne les désastres émotionnelles, et je n'ai plus aucun contact, ou que très peu, avec ma famille.

C'est peut-être pour ça que Livio appuie toujours là où ça fait mal. Parce que lui, malgré la noirceur de son âme, de ses actes, et de son monde, il est entouré. Il a Knox, il ne parle pas de sa famille, mais je suis sûre qu'il doit bien avoir des contacts avec. On voit qu'il a cet aisance sociale que je n'ai pas. Je le hais pour ça, parce que je n'ai pas choisis la facilité de la voie des ténèbres, pourtant rien n'est pour moi. 

J'attrape mon portable, compose le numéro et écoute les sonneries retentir.

- Bonjour, centre de désintoxication que puis-je pour vous ? tonne la voix de la secrétaire.

Je déglutis lourdement, avant de fermer quelques secondes les yeux.

- Bonjour, je suis Eléonore....j'aimerais parler à ma petite sœur.

Un léger silence s'étend, et je sais que je vais entendre la même réponse qu'il y a deux mois de ça.

- Elle ne désire pas vous parlez pour le moment.

Je raccroche lourdement, la colère vient noyer la tristesse qui était omniprésente. Elle ne veut pas me parler, mais elle veut mon fric pour payer sa drogue. Quel blague de merde ! Je pose mon téléphone, puis ferme doucement les yeux. C'est si difficile de vouloir faire bien pour tout le monde.

Le silence est pesant, mais je fronce doucement les sourcils, quand un léger bruit me tire de mes pensées. J'ouvre doucement les yeux, cherchant d'où il peut provenir. Mais mon sang se glace, quand j'aperçois la poignée de ma porte d'entrée bouger lentement. Aussitôt, j'éteins la lumière, me jette au sol, et rampe jusqu'à l'évier pour attraper le couteau que j'avais laissé là, par flemme de faire ma vaisselle ce soir.

Mon cœur se met à palpiter si fort que j'ai peur qu'on entende que lui dans ce silence. La porte d'entrée s'ouvre alors, je ferme quelques secondes les yeux pour ne pas céder à la peur. Les pas résonnent sur mon parquet doucement, méthodiquement. Je pose ma main sur ma bouche, mais pas plaqué, pour ne pas faire plus de bruit. Je laisse un peu de distance entre ma main et mon nez, pour que ma respiration ne soit pas oppressé, et soit plus discrète.

Je serre fort le couteau, prête à sauter sur l'intrus. Je ne sais pas comment il est, ni si je ferais le poids, mais je dois tenter. Les pas se rapprochent, faisant s'emballer mon cœur. Je déglutis, quand j'aperçois la pointe des chaussures de la personne. Alors qu'il s'avance, je glisse doucement sur le sol pour m'éloigner de la cuisine. Avec un peu de chance, je pourrais quitter l'appartement, appeler à l'aide et m'en sortir.

Désormais à genoux, j'avance jusqu'à mon canapé. Je ne fais que quelques mètres, avant qu'une forte poigne vienne attraper mes cheveux. J'étouffe un cri de douleur, alors qu'il me relève en me tirant par les cheveux. Je me débats, lui assène un coup de coude dans l'estomac, ce qui fait lâcher la prise à l'intrus. Je n'attends pas plus, et me rue vers la porte d'entrée.

Evil ShadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant