Chapitre 30

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Les étoiles sont peu présentes ce soir, pourtant cela n'enlève rien au charme de cette petite ville. C'est calme, pourtant on sent que tout peut arriver. Assise devant la fenêtre, je laisse le vent glisser contre moi, sur ma peau et dans mes cheveux, pour tenter de m'apaiser un peu. Nils et Norah sont vraiment des gens gentils, qui semblent convaincus que la rédemption est possible en cours de route.

En ce qui me concerne, je n'en suis plus vraiment sûre ! Mais ce n'est pas grave, je suis fatiguée de tout ça désormais.

- Tu veux aller manger un truc ?

Sa voix me sort de mon état rêveur, je pose mon regard sur Livio, allongé dans le lit, à moitié endormi. L'horloge annonce 3h du mat', et pourtant je ne suis pas fatiguée. L'espace d'une seconde, je me contente de le regarder, parce qu'il est beau quand il laisse son côté humain ressortir. Je finis par secouer négativement la tête pour répondre à sa question, puis repars à ma contemplation des étoiles.

Je rêve de vivre dans un endroit si apaisant. La nuit, pas de bruit de sirène de police, pas de dealer dans le coin de rue qui hurle des menaces avec un flingue, pas de violence. Ici, tout est calme, alors qu'un club de motard plutôt sulfureux est dans les parages. Je soupire un bon coup, mais c'est comme si cela avait été un vain, quand deux larges mains tatouées viennent s'enrouler telles des serpents autour de ma taille. Lentement, je glisse en arrière, son torse vient se coller à mon dos, alors qu'il niche sa tête dans mon cou. Ce contact si doux et simple à le don de faire s'emballer mon coeur, pendant que mon souffle se coupe par moment.

Je ferme les secondes, oubliant, seulement un instant ce qu'il peut être quotidiennement. Il me serre contre lui, et ce contact vient m'ôter mes pensées, m'apaisant malgré moi.

- Viens te coucher..., me susurre-t-il lentement.

Je déglutis, tout en résistant à l'envie de me blottir contre lui. Comment fait-il pour être autant dangereux, que rassurant ?

- Je ne suis pas fatiguée, lui dis-je en essayant de rester neutre de toute émotion.

Il soupire, avant de coller son nez à mon cou. Son souffle balaie mon épiderme, me faisant frissonner outre mesure.

- Viens...tu as besoin de repos..., me dit-il en m'entraînant avec lui. Tu n'as pas besoin de dormir si tu n'y arrive pas, mais rester allongé fera l'affaire aussi.

Je souris tout en le laissant faire. Je ne vois pas comment le contredire, donc j'abdique. Il place sa main sous mes jambes, me soulève lentement, avant de m'emmener au lit. Je pose ma tête dans son cou, alors qu'il me fait glisser sur le matelas. Il ne me relâche pas, se couchant contre moi, sans hésiter. C'est une sensation étonnante qui s'empare de mon cœur, quand il pose sa tête contre ma poitrine, et que sa main vient s'enrouler autour de ma tête. Comme par un automatisme que je ne connais pas, ma main trouve le chemin de ses cheveux, avec lesquels je joue tout en fixant le plafond.

- Comment tu les trouves ?

Sa question me sort de mes pensées, et vient m'étonner.

- Ils sont gentils, dis-je en souriant faiblement. J'ai particulièrement aimé l'entrée de Kurt tout à l'heure.

Il ricane contre moi, me faisant gonfler cette sensation dans ma cage thoracique. Cela ne nous ressemble pas, mais j'aimerais arrêter le temps un instant, seulement pour rester comme ça.

- C'est le clown de la bande ce type, plaisante Livio en faisant glisser son pouce contre mon flanc. Mais c'est aussi l'homme de confiance de Nils.

J'écoute attentivement, revoyant le sourire de Livio, tôt ce matin, quand Nils est apparu. Mais aussi, la façon dont il était doux avec Norah, et le brin d'humanité qu'il a laissé sortir en présence de sa famille. Quelque part, je ne sais pas pourquoi, cela m'attriste qu'il ne m'ait jamais laissé voir cette facette de lui auparavant. Je ne sais pas si ça aurait changé quoi que ce soit, mais je sais déjà que cela m'aurait permis de me sentir peut-être mieux...

Evil ShadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant