Chapitre 3

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Eléonore

C'est un sombre connard putain. Je sais que j'aurais du refuser, mais je n'ai toujours pas eu de nouvelles de la bonne femme, et j'ai besoin d'un boulot qui rémunère. Je suis donc en route pour le club de Vincent, le stress dans la gorge, et les larmes aux yeux. Je suis dans un cercle si vicieux, que quand enfin un espoir se dessine, tout me ramène à la case départ. Je veux que tout ça s'arrête, mais ça ne semble pas vouloir me lâcher.

Je traverse la rue, sans cesser de me dire que je perds plus que ce que je peux gagner. Mais avant même de réaliser, j'ai poussé la porte du club, et me retrouve au bar. Dans l'angle, mon regard est attiré par le brun de l'autre soir. Son regard polaire sur moi, il m'adresse un léger signe de tête, avant que je ne lui rende timidement. Ce mec est intimidant, et au vue de la façon dont il fait peur à Vincent, ce ne doit pas être un enfant de cœur non plus.

Pourtant, je suis rassurée de le savoir ici, pour une raison que je ne m'explique pas.

Quelques instants plus tard Vincent apparaît, me faisant doucement frissonner. Je lui serre la main malgré ma nausée de le voir, puis le suit dans son bureau. Je voudrais expédier le rendez-vous, j'ai une envie de vomir et de pleurer qui maintiens mon cœur serré, à mesure que l'étau se resserre.

- On a eu un malentendu l'autre soir, souffle Vincent en me proposant une clope. Dolce, tu es la meilleure que je puisse avoir dans ce fichu club ! Continue de bosser avec moi.

Je ne réagis pas, ma gorge est tellement serrée que je risque de pleurer si je parle. Je n'ai même pas eu de suite de la part de la femme, et je ne sais pas si j'en aurais...

- Je veux pas revivre ça..., soufflais-je calmement. Les clients ne doivent plus pouvoir me toucher.

Vincent acquiesce aussitôt, je bats des cils pour me redonner un peu de contenance puis inspire. Je ne sais pas si je dois vraiment faire semblant de le croire, quand il me dit qu'il va améliorer mes conditions de travail. Je reste quelques instants silencieuse, avant de déglutir.

- Je veux bien bosser ce soir, soufflais-je froidement, mais un faux pas et tu pourras aller te faire voir ailleurs.

Il me sourit avant d'acquiescer. Je dois payer ce fichu centre dans quelques jours, et je n'ai eu aucune rentrée d'argent. Je me lève, quand j'ouvre la porte pour quitter le bureau, je manque de percuter le grand brun. Il me détaille sans un mot, ce qui me fait rapidement perdre ma superbe.

- Ah Livio, entre je t'en prie ! s'exclame nerveusement mon patron. Tu veux un cigare ?

Je me décale pour qu'il puisse entrer, il le fait d'un pas nonchalant, et part s'asseoir sur la chaise que j'occupais juste avant.

- Merci Dolce, me congédie mon débile de patron.

J'opine de la tête prête à sortir, quand le brun se racle doucement la gorge.

- Je voudrais discuter avec toi d'elle...Elle peut rester.

J'hausse les sourcils, Vincent lui, blanchit à vue d'œil et s'enfonce dans son fauteuil. Doucement Livio me fait signe de revenir, totalement paumée, j'obéis et referme la porte, avant de m'avancer pour venir me placer aux côtés de l'autre con qui fume frénétiquement.

- Je te propose de te la payer, deux soirs par semaine a peu prés, commence Livio calmement.

Je me renfrogne aussitôt, croise les bras et le fusille du regard. Il croit qu'il achète un panier de courses ou quoi ?! Je suis pas un objet, quel con.

- Livio...

Le brun lève doucement son index, faisant taire mon patron.

- Je mets le prix fort si tu veux, mais si je la récupère avec des bleus, ou autre chose comme l'autre soir, je te tue.

Evil ShadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant