Enlèvement

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Je ne vois rien. Un tissu me cache la vue. Une odeur de sang règne dans la pièce. Ça n'annonce rien de bon. Je suis assise sur une chaise et essaie de bouger. Seulement, mes poignets sont liés entre eux, ainsi que mes jambes.

Qu'est ce que j'ai fait pour mériter ça...

Soudain, un bruit de porte me sort de mes pensées. Je sens qu'une personne est derrière moi. J'entends une légère respiration au dessus de ma tête.
Quelques secondes passent avant que je ne brise le silence :
- Qui êtes vous ?

Ma voix résonne.

Je sens que la personne est toujours derrière moi cependant aucune réponse ne franchit ses lèvres.

Super

Tout à coup, des mains délient mes poignets puis enlèvent le tissu de mes yeux. La lumière m'aveugle, je dois prendre plusieurs longues secondes avant de bien discerner l'endroit où je me trouve. Mais il n'y a rien. Je suis sur une chaise en bois au centre de la pièce, et une porte est en face de moi. Le sol est sale, poussiéreux. Du rouge peinture les murs.

Du sang.

Ça me rappelle cette pièce.

Je tente de me lever, malheureusement, mes jambes, elles, sont toujours attachées à la chaise.

Et impossible de voir qui se tient derrière moi.

Comme s'il avait lu dans mes pensées, l'inconnu se place devant moi. C'est un homme d'une cinquantaine d'années. Je le remarque plutôt vite grâce à ses cheveux grisâtres, ses quelques rides peu formées mais existantes, ainsi qu'à sa corpulence. Malgré l'apparence fébrile de cet homme, j'ai peur. Il me fait peur. Ce qu'il dégage m'effraie. Et cette lueur dans ses yeux, ça me fait froid dans le dos.

Je veux partir.

Laissez moi partir.

L'homme n'est malheureusement pas de cet avis.

- Tu sais pourquoi tu es ici je suppose.

Hein ?

- Non je ne sais pas

L'homme sourit. Mais pas le genre de sourire qu'on rêverait de voir. Non, celui-là est différent, il annonce le malheur, la fin.

Peut être ma fin ?

D'un coup, il sort une arme qui se trouve derrière son pantalon. Il la pointe directement sur moi.

Ok c'est bien ma fin.

Je n'ose même plus bouger, de peur qu'il tire. Après tout pourquoi hésiterait-il ? Je ne suis rien pour lui et c'est sûrement pour ça que je suis là. Pour mourir.

- Est ce que je te fais peur ? me dit-il de sa voix puissante. Quelque chose me dit qu'il attend que je lui donne une réponse bien précise. Une réponse qui doit lui plaire.

Très bien.

Ais-je le choix après tout ?

Bien sûr que je l'ai,

alors qu'il aille se faire foutre.

- Parce que je devrais avoir peur ?
- Oh jeune fille ne fais pas la maline avec moi tu ne sais pas à qui tu t'adresses.
- Si, je m'adresse à un vieux mafieux qui n'a rien d'autre à faire de sa vie que de kidnapper une jeune femme sans défense.

Son regard change immédiatement.

Aïe

Il vient de me frapper. Cette grosse brute vient de me gifler.

Je vais le buter. Croyez moi.

Je me tiens la joue, maintenant rougie par la violence de l'homme. J'aurais aimé lui en remettre une, mais comme s'il savait, il s'est écarté instantanément de moi.

Tu fais bien

- Bon Rivera, je vais te la faire courte. Tu es recherché par beaucoup de mafias, tous les ennemis de ton père, dont moi. Alors tu vas coopérer sinon je les ferai tous venir ici. Et ils feront ce qu'ils veulent de toi, ça ne me regardera plus.

Bon , je vais essayer de coopérer

- Qu'est ce que vous voulez ?
- Je veux tout savoir sur la mafia espagnole. Celle de ton père.

Et merde

- Sauf que je ne sais rien
- Tu ne comprends pas le mot "coopérer" ?
- Si je ne sais rien je ne peux pas coopérer, prononçais-je en insistant sur le dernier mot.
- Évite de me prendre pour un con surtout, on joue pas dans la même cours petite.
- Puisque je vous dis que je ne sais rien !

Il commence sérieusement à me saouler. Mon père ne m'a jamais rien dit sur sa mafia, je ne suis au courant de rien.

- Tu l'auras voulu

Il sort alors un couteau de sa veste noire, et commence à s'approcher dangereusement de moi.

Non non non

Reste où tu es.

- S'il vous plaît ne faîtes pas-

Il l'a fait.

Il a planté ce couteau dans ma cuisse gauche.

La douleur m'arrache dès l'instant où la lame transperce ma chair.

- Tu en veux encore ou cette fois-ci tu comptes parler ?
- Arrêtez ça...
Je lâche cette phrase dans un souffle. Ma voix est fébrile, ma cuisse est tachée de sang, ça coule beaucoup trop. J'essaie de faire pression sur celle-ci mais ça ne sert à rien.

- Étude de médecine n'est ce pas ?

Il se fout de ma gueule là ?

- Quand je sortirai d'ici je vous tuerai, je peux vous le jurer.

L'homme rie de vive voix.

- En attendant, qui est en train de crever dans un minable endroit ?

- Toi, prononce une vois grave, que je connais très bien.

Diego...

Mon sauveur

Je savais que tu viendrais.

L'ennemi de mon père eu à peine le temps de réagir qu'il s'était déjà pris une balle dans la cuisse. Il s'écroule au sol.

Œil pour œil, dent pour dent.

Cuisse pour cuisse.

Diego délie mes jambes puis me porte comme une princesse, vers la sortie. Je commence peu à peu à perdre connaissance, je le sens.

- Ne t'endors pas mon ange, c'est fini je suis là.

Il m'apaise. Ses mots à lui me font du bien. J'ai besoin de cet homme à mes côtés.

- Ne m'abandonne pas...

Cette phrase franchit à temps mes lèvres avant que je tombe dans les bras de Morphée.

Sa proieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant