L'enchère

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12h32

Ça doit bien faire une trentaine de minutes que la femme n'est pas revenue, trente minutes que le stress monte encore et encore, pour chacune de nous, trente minutes que je me pose des questions auxquelles personne n'y répond jamais. Je ne comprends rien, je ne comprends pas où je suis et pourquoi, ni le rapport avec l'enchère. Rien.

On ne me dit jamais rien.

Ou peut être qu'ils ont raison ? Peut être que je suis trop stupide pour comprendre.

Non stop

Je ne laisserais plus mes démons me hanter.

Soudain, la femme revient avec un papier dans les mains.

Une liste

Je décide alors de lui poser une question :

- Qu'est ce qu'il se passe madame ?

Elle me regarde de haut en bas et rigole. Son rire est cynique, comme si ma question était stupide.

Une des filles me regarde étrangement, avec une lueur de peur dans le regard.

Je ne comprends vraiment rien. Elles ont toutes cette peur dans le regard.

Mais de quoi ont-elles peur ?

La femme coupe mes pensées et prend une fille par le bras. Elle a l'air si jeune. Je ne lui donne pas plus de 17 ans. La femme l'emmène avec elle tandis que l'autre l'implore du regard.

Bordel mais-

Ne me dite pas que

non...

tout mais pas ça.

- Alors c'est ça ? Vous êtes le fruit de l'enchère ?

Ma voix se brise à la deuxième question.

- Tu ne le savais pas ?

Une jolie rousse prend la parole et me regarde curieusement, puis ses yeux s'arrêtent sur mon poignet.

Je le regarde à mon tour.

Il est bleu.

Putain de merde

Je coupe alors ce malaise :

- Je ne suis pas censée être là.
- Aucune de nous n'est censée être là.

Cette fois-ci, c'est une brune aux cheveux courts qui prend la parole. Elle est plus agressive, mais ça se comprend. C'est horrible pour ces jeunes filles qui n'ont absolument rien demandé. Cette enchère est juste cruelle.

Au fur et à mesure, la pièce se vide, jusqu'à ce qu'on se trouve une petite dizaine.

Une de plus.

Et encore une.

Elles disparaissent telles des étoiles filantes.

C'est vrai quand on y pense. Elles arrivent et scintillent, puis peu après finissent toutes par disparaître.

Les étoiles filantes devraient briller plus longtemps, de sorte à ce qu'on puisse les admirer, avant qu'elles ne partent pour toujours.

Tout à coup, la femme qui jusque là emmenait les autres filles, vient me prendre le poignet.

Je suis la dernière

Ma rêverie était de courte durée, la douleur surgit brutalement dans tout mon bras. Je ne peux m'empêcher de pousser un cri.

Sa proieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant