Trick me with love [Dark Romance]

[5 - Boisson chaude et interrogatoire]

- Elaïa ?

Je sors de mes pensées à l'entente de mon prénom. La jeune barista me tend mon café que je récupère en la remerciant.

Je suis presque une habituée de ce petit café au coin de ma rue. J'y ai mon rituel presque quotidien - quand je ne suis pas en retard pour aller au travail - de venir récupérer un latte à la vanille avec une dose de cannelle en poudre. Mon petit plaisir. Et parfois il m'arrive de venir le week-end m'y poser avec un livre ou mon ordinateur simplement pour ne pas rester cloitrer chez moi et passer un moment au calme ou quelques fois à discuter avec la douce Evelyne a qui appartient ce salon de café.

Le cadre y est chaleureux et douillet avec les adorables banquettes colorées positionnées un peu partout dans l'étroite salle. Et le service est vraiment irréprochable : du bon café, servis rapidement et dans de jolies tasses, de succulentes pâtisseries faites maison, et surtout une ambiance générale agréable. Le café d'Evelyne n'a rien à envier aux grosses chaînes de café qui inondent le marché. Mais ce que je préfère dans cet endroit, c'est le coin accolé à la fenêtre qui donne sur la rue et qui nous invite à venir observer la foule qui se presse en sirotant sa boisson préférée bien installée dans notre fauteuil.

Je serais bien restée, me poser dans ce fauteuil qui me tente les bras surtout que je ne travaille pas ce matin, ne commençant qu'en début d'après-midi, mais c'est parce qu'on m'attend au poste de police afin de répondre à certaines questions concernant l'assassinat de Kaori.

Sur le chemin je me suis donc arrêtée au café pour récupérer mon habituelle boisson chaude afin de me réveiller de ma courte nuit et me réchauffer avant de me rendre à ce rendez-vous peu réjouissant.

- Tu as une petite mine aujourd'hui ? Tout va bien ?

Je souris tendrement à Evelyne qui vient de me rejoindre pendant que je sucre mon latte à emporter.

La barista sait que j'ai perdu une collègue car je lui en ai parlé mais elle ignore tout des sombres détails comme le fait qu'elle ait été assassinée. Détail qui hante mes nuits.

- J'enchaîne beaucoup au travail mais t'en fais pas ça va. Là je dois vite partir, j'ai un rendez-vous important auquel je me réjouis très peu d'y aller mais il faut bien que j'y aille, lui expliqué-je en haussant les épaules.

Elle me souhaite bon courage pour cette journée et je la remercie chaleureusement avant d'aller attraper un taxi.

Je suis ravie de pouvoir aider à faire avancer l'enquête, peu importe comment, mais devoir parler de ma collègue en essayant de retenir mes larmes s'annonce être compliqué et douloureux.

Quand j'ai reçu ce coup de fil de l'inspecteur hier me demandant de venir, j'ai ressenti comme une angoisse persistante à l'idée d'être suspectée alors que je sais pertinemment que je n'y suis pour rien dans le décès de Kaori. Mais une partie de moi éprouve une certaine culpabilité.

A l'accueil, je n'ai pas à patienter longtemps avant qu'un homme se présentant comme étant l'inspecteur chargé du dossier de Kaori, vienne me chercher afin de me guider vers son bureau.

Proche de la quarantaine, les cheveux légèrement grisonnant et quelques rides au coin des yeux, l'inspecteur Hyung-Eun Choi dégage un certain charme que son sourire rassurant vient compléter.

- Je vous remercie d'être venu. Je vous promets que ça ne sera pas long mais nous avions quelques points à éclaircir.

Je sais qu'ils ont déjà interrogé mes collègues. Je savais donc très bien que je finirai pas être appelé aussi.

Je m'assis à sa demande sur la chaise face à son bureau qu'il contourne pour s'installer dans son fauteuil.

- Tout d'abord, quelle est la dernière fois que vous avez vu madame Saito ?