[7 - Cage et petit oiseau]

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J'ai pris plusieurs minutes pour sortir du brouillard. Une douleur lancinante au niveau de la tempe me vrille le crâne. Je tente de me relever avec difficulté. Ma tête est lourde et mes yeux ont du mal à s'habituer à l'obscurité. J'arrive a m'apercevoir que je me trouve dans une pièce plongée dans le noir et que seule une fenêtre unique laisse passer la lumière du dehors à travers des stores fermés.

Assise sur un matelas posé à même le sol seulement pourvu d'un drap et d'un coussin, je constate, avec soulagement, que j'ai toujours mes vêtements mais mes chaussures m'ont été retirés et déposés près de la porte à côté de chaussons d'intérieur.

Où suis-je ?

Je l'ignore.

Je parviens à me mettre debout malgré mes jambes en coton. À travers mes fines chaussettes, je sens le sol froid. La fenêtre est trop haute pour que je réussisse à voir l'extérieur. Je prends alors le temps d'observer la pièce dans laquelle je me trouve. À part le matelas où j'étais allongée, il n'y a que des étagères vides et une énorme armoire en bois sombre contre le mur du fond. Je me dirige vers la porte pour tenter de l'ouvrir mais, évidemment, elle est fermée à clé.

Ma tête me lance grandement et je tente de faire passer en me massant la tempe douloureuse.

Peu à peu, ma mémoire me revient. Je me rappelle ma journée. Je venais de prendre un café et je me promenais, appréciant le soleil et le chant des oiseaux dans le parc. Je me souviens brièvement de lui qui s'approche de moi. Son expression de colère. Son regard perçant où émanait la rage. Et je me rappelle du choc.

Qui est-il ?

Après avoir activé l'interrupteur de l'ampoule qui pend au plafond, je décide d'inspecter l'armoire. J'y découvre une couette légère, des draps de rechange, ainsi que quelques vêtements pliés et d'autres suspendus sur des cintres.

Ma tête me fait atrocement mal et je me sens nauséeuse.

Soudain j'entends une porte claquer au loin.

Sans même réfléchir, dans la panique, je me précipite à l'intérieur de l'armoire et referme le battant.

Dans le noir complet, j'écoute le moindre son. Je tente de stabiliser ma respiration et les battements de mon cœur qui s'affole.

Je sais pertinemment que me cacher ici est complètement inutile. Il n'y a que cette armoire dans cette chambre. Mais par réflexe je ne voulais que m'abriter. Mettre le plus de distance.

Je perçois le bruit d'un verrou qu'on tire et celui d'une clé dans une serrure.

Il entre.

- Mon petit oiseau. Pourquoi te caches-tu ?

Petit oiseau ? D'où sort ce surnom ?

Ses pas se rapprochent. Je sens les larmes me mouiller les joues. Les mains tremblantes sur la bouche pour atténuer mes pleurs, je me plaque contre le fond, derrière les vêtements pendus, et me laisse glisser le long de la paroi.

- Tu as peur ?

Je décèle dans sa voix l'amusement. Il parle lentement, presque dans un chuchotement.

Les portes de l'armoire s'ouvrent brusquement laissant entrer la lumière de la pièce. Je relève lentement la tête et remarque le doux sourire qui habille ses lèvres.

- Trouvé.

Prise d'un élan, je m'extirpe du meuble en le poussant de toutes mes forces. Je m'étale au sol et je tente de me relever rapidement. La porte est grande ouverte. Mais à peine rétablie sur mes jambes je sens qu'on m'attrape par la taille avant de me jeter violemment sur le matelas en rigolant.

Trick me with love [Dark Romance]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant