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    Le château se réveillait à peine que pourtant, une vingtaine de personnes étaient déjà réunies dans la cour. Élentir fut heureuse de voir que tous ceux qu'elle avait elle-même recrutés étaient présents. Elle ne se leurrait cependant pas, les dix autres personnes que les ministres avaient désignées n'appréciaient guère ses choix. Elle les sentait dubitatifs. Ce n'était cependant pas le temps des réclamations. Elle monta sur le dos de son cheval pour se mettre en hauteur et commença un petit discours :

    — Nous sommes maintenant tous présents et prêts à partir. Je vois des visages qui ne me sont pas familiers. Et je me doute que c'est votre cas à tous. Toutefois, nous aurons tout le temps de faire les présentations sur le chemin. Et oui, je sens le mécontentement de certains d'entre vous et je peux le comprendre. Toutefois, je pense que vous comprendrez qu'on ne peut pas prendre le temps que chacun donne son avis. Nous partons immédiatement et nous ferons connaissance en chemin. Ceux à qui cela ne convient pas, qu'ils restent ici. Sinon, en selle !

    Après un dernier regard aux héritiers venus saluer leur départ, Élentir se dirigea vers la sortie suivie de tous ses hommes. Personne ne resta en arrière. Devant la porte se tenait sire Godefroy qui proposa poliment de les accompagner aux portes de la ville. Il se plaça à côté d'Élentir, en tête de la troupe. Il chuchota alors.

    — Tu n'as pu convaincre le conseil des ministres seulement avec ta magie. J'espère que tu as réellement les capacités pour une mission aussi périlleuse.

    — Si vous étiez réellement contre, je ne serais pas ici, répliqua-t-elle doucement, mais je vois de toute façon que tu as placé un de tes hommes pour me surveiller.

    Le chevalier l'observa de nouveau silencieusement. Élentir se sentait toujours un peu mal face à quelqu'un dont elle ne pouvait connaître l'état d'esprit, mais elle garda son air sûr. Elle sentait qu'il la jugeait de nouveau. Et surtout, elle savait que s'il changeait d'avis, elle ne pourrait plus participer à la mission.

    — Je te laisse ta chance, car dame Cléophée a plaidé en ta faveur, reprit-il soudainement. J'espère ne pas me tromper.

    — Vous ne vous êtes pas trompé, je ne laisserai pas mes amis souffrir de mon inexpérience.

    — Nous verrons cela.

    L'homme avait fini de parler, il les accompagna silencieusement aux portes de la ville, lançant une bénédiction avant de se retourner. La troupe sortit de la ville alors qu'elle commençait tout juste à s'animer.

    Une fois que la petite troupe fut sortie de la ville, Élentir se décida à se présenter aux combattants choisis par les ministres. Elle avait vu une figure familière parmi eux. Elle l'observa quelques secondes de loin. Avec lui dans la troupe, elle partait avec un avantage. Elle dirigea donc sa monture vers lui et lança sur un ton guilleret :

    — Alors, pas trop déçu d'être sous mon commandement ?

    Égilon lui fit un sourire franc.

    — J'ai hâte de voir ce que cela peut donner. Rien que le choix de tes compagnons est très intéressant. Te connaissant ce n'est pas juste parce que ce sont tes amis.

L'enfant du dragon (TERMINE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant