Qui es-tu ?

Chapitre 18

Le temps rendait les arbres plus sombres, et l'humeur du roi de cette forêt était semblable. Le regard tourné vers l'immensité de son royaume, il attendait, les bras croisés dans le dos. Les pas doux et délicats de son fils ainsi que ceux de Feren, prouvèrent, qu'ils étaient revenus les mains vides... Sans lui. Son demi-frère, restait introuvable. Et cela depuis sa soudaine fugue, ce soir là. Il se rappela que Feren était arrivé essoufflé et lui a annoncé que Valkor s'était enfuit ! La colère était monté et il ordonna une fouille des alentours avant de les voir revenir sans personne ! La frustration, il l'avait cherché lui même... mais rien, même les arbres étaient silencieux sur l'endroit où il se trouvait ! Il avait renoncé, mais les elfes eux non ! Pourtant, ce jour là... ils faisaient grise mine.
-" Alors ?" toujours cette question qui revenait. Mais Thranduil, savait que la réponse restera la même.
-" Non... introuvable !"
-" Si vous aviez pu en discuter... avant qu'il s'enfuit..." murmura le prince. Son père se raidit et se tourna pour foudroyer du regard son fils.
-" On en a discuté !"
-" C'est faux ! Vous l'avez acculé ! Voilà pourquoi il a disparut !" gronda Legolas.
-" Tu m'accuse d'avoir provoqué sa fuite !?" le ton tranchant et glacial aurait dû le stopper mais le prince était trop en colère.
-" Il n'était pas prêt à assumer une telle responsabilité ! Même si il est votre demi-frère, vous auriez dû lui parler, lui expliquer !! Sa fuite n'est que la preuve... de votre égoïsme !" cracha le prince.
-" Il était trop lâche de toute manière !"
-" Je le préférais dix fois que vous ! Il ne reviendra plus ! voilà son dernier message !" Il lança des bouts de métal qui ressemblait à une épée. Thranduil, laissa son fils partir, sachant que si il le retenait, il dirait une sottise.  Il se pencha et fixa les morceaux brisés.
-" Où les avez-vous trouver ?" demanda-t-il, la gorge serrée, comprenant la signification du message. Valkor brisait sa promesse... de le protéger...
-" Près de l'endroit où il  s'entraînait...". Le souverain, poussa un soupir et se redressa.
-" Bien... abandonnez... c'est vrai qu'il ne reviendra pas..." murmura-t-il relevant son regard sur Feren, qui était toujours aussi impassible.
-" Je suis navré Aran nin... C'est de ma faute... j'ai brusqué Valkor... Il ne voulait pas que vous sachiez... qu'il était votre demi-frère ! Il voulait vivre libre ! Mais je n'ai pas respecté sa décision ! Je suis tout aussi fautif..." s'écria l'elfe brun. l'elfe Sinda soupira.
-" Quand est-ce que nous allons recevoir la visite de Celeborn et de son épouse ?" demanda-t-il refusant de répondre à Feren là-dessus.
-" Ils viennent dans trois jours... J'ai eu les rapports des différents chefs des patrouilles... le nombre d'araignées à diminuer... mais le plus étrange c'est qu'elles ne sortent plus de Dol-Guldur..."
-" C'est étrange... il va falloir voir ce qu'il se passe à l'intérieur ! Pour l'instant, restons sur nos gardes ! Et commencez à préparer les appartements pour nos futurs invités." ordonna le souverain. Son bras droit se retira, le laissant seul. Thranduil serra fortement les poings et murmura sur un ton lourd de colère.
-"Pourquoi m'as-tu fais ça !? Père n'aurait pas accepté !" .

Trois jours plus tard, les chevaux de la délégation elfique de la Lothlorien, étaient aux portes de son palais. Thranduil, se contenta de faire un signe pour qu'on ouvre les portes et enfin, il put reconnaître les cheveux argentés de son ancien mentor, et les cheveux blonds de son épouse. Il n'arrivait toujours pas à savoir ce qu'il pensait d'elle ! Parfois elle était détestable... parfois... elle s'exprimait avec sagesse !  Il les fixa de ses yeux froids, assit dans son trône. Il ne bougea pas d'un pouce, lorsqu'ils arrivèrent au pied du trône. Il avait ses raisons. Il restait un roi ! eux s'étaient décidés de rester Seigneur... ce n'était pas la même chose ! Pas le même rang ! Il retint une formule trop simple et déclara sur un ton neutre.
-" Les années... ne nous ont toujours pas rapprochés... n'est-ce pas ?" sa question était une façon de montrer, qu'il ne voulait nullement se rapprocher de Celeborn et de son épouse.
-" C'est vrai... voilà bien des lunes que je n'ai pas revue la forêt. Elle semble plus libre non ?" répondit Galadriel, levant son regard azuréen vers lui. Il eut une grimace.
-" Vos quartiers ont été préparés !" fit-il, ignorant sa remarque.
-" Thranduil, vous nous avez demandé... ce n'est pas pour une simple raison ! que se passe-t-il ?" demanda Celeborn, restant calme.
-" Il s'avère... qu'un elfe a causé des problèmes... d'héritage !" répliqua le souverain.
-" quel genre de problème ?"
-" Mon père s'est entiché d'une humaine !" annonça-t-il simplement. Le choc passa sur leurs visages. Oh oui... eux qui le connaissaient si bien.
-" Je... comment l'avez-vous sût ?"
-" Oh... ça ? C'est posé sur la table !" fit-il montrant de la main, les papiers posé.
Celeborn les prit et les lût avant de froncer les sourcils.
-" Thranduil... qui est ce... Valkor ?"
-" C'est l'enfant qu'il a eu..." le silence se fit et Galadriel releva la tête vers le souverain.
-" Un enfant... d'Oropher... et d'une humaine !? Qu'il reconnait comme héritier !? mais qu'est-ce  qu'il lui a prit !? Que voulait-il faire en écrivant cette lettre !?" s'écria l'elfe aux cheveux argentés.
-"Une guerre d'héritage peut-être ?" murmura Thranduil, détournant la tête, le visage sombre, ignorant le regard de Galadriel.
-" Où est ce... Valkor ?"
-" C'est là le nœud... du problème..."
-" Comment ça le Nœud ?" le regard se plissa.
-" Il a disparut... enfin, il s'est enfuit !"
-" Il a disparut ou il s'est enfuit ?" La question énerva l'elfe sinda qui leurs jeta un regard noir.
-" C'est bon ! Vous avez comprit ! Feren accompagnez-les à leurs appartements."ordonna-t-il mettant fin à la discussion. Celeborn poussa un soupir et suivit le bras droit.

Au détour d'un couloir, Feren finit par s'arrêter.
-" Il... est comme ça depuis le départ de Valkor..." avoua-t-il, les regardant. Le seigneur de la Lothlorien soupira.
-" Il a toujours été comme ça... mais c'est vrai... qu'il avait l'air... plus en colère..."
-" On a provoqué sa fuite... Nous en sommes responsables ! Nous n'avons pas écouté ses envies... et voilà ce qui est arrivé !"
-" Où pensez-vous qu'il serait allé ?" demanda Galadriel.
-"Je ne sais pas... On a cherché partout... mais... il n'y a aucune traces... sauf l'épée brisée..."
-" L'épée brisée ?" Celeborn fronça des sourcils.
-" Oui...on l'a trouvé où il s'entraînait... régulièrement..."
-" C'est un message clair... il a brisé une promesse..."
-" Oui celle de protégé notre roi et son fils..."
Le silence dura un instant avant que la dame de la Lumière finisse par demander plus doucement.
-" Feren... je me doute que vous êtes fidèle au roi et ainsi qu'au Prince... mais garder pour vous... ce que vous savez... ne vous aidera pas ni à eux!" Feren se raidit. Il écarquilla les yeux et bégaya.
-" Je... et bien... euh... je suis... navré !"
-" Que savez-vous ?" demanda d'une voix calme et profonde Celeborn penchant la tête doucement vers l'elfe brun.
-" Un des elfes... l'aurait aperçut... se diriger... vers Dol-Guldur...". A peine il prononça ses mots qu'on entendit un léger bruissement. Il s'affola.
-" Oh non ! Le Prince !! Il a tout entendu !"
-" Je me doute bien. Il va falloir qu'on se repose plus tard ! Il faut le suivre... il risque de s'y diriger ! Feren aller prévenir Thranduil que nous allons à Dol-Guldur ! Son fils est partit là-bas !" Et les deux elfes partirent très rapidement, trouvant les appartements qui leurs avaient été attribué par on ne sait quel tour de magie... tant il y avait les portes semblables !
Feren partit prévenir Thranduil qui bondit de son siège royal et alla revêtir son armure. Et enfin tous les quatres... les voilà face à la forêt qui longeait la forteresse situé sur une crête. Les nuages sombres et le croassement inquiétant des corbeaux... ainsi que des cris aiguës inconnus n'aidait pas à l'ambiance. Galadriel avait revêtue son armure dorée avec sa lance qu'elle tenait dans sa main droite et elle portait une épée sur le dos. Celeborn avec son armure argentée brillante et sa couronne sur le front qui semblait lui faire un heaume, et ses deux épées portés à la ceinture. feren portait lui une légère armure, couleur noisette avec un peu de dorée, pas de heaume, juste un carquois avec des flèches et une épée. Thranduil, son armure habituelle. Mais les regards noir qu'il lançait au couple n'arrangeait rien.
-" J'étais prêt à y aller seul ! Je ne vois pas pourquoi devriez-vous m'aider pour..."
-" Silence ! Nous ne sommes plus seul !" commanda fermement Galadriel. Ils avancèrent avec prudence, jetant des regards furtifs à droite et à gauche. En entrant dans la forteresse, le silence les étonna. Un lourd silence qui n'augurait rien de bon. Thranduil, le plus bouillant des trois elfes fonça, laissant son armure cliqueter. Ses cheveux voletaient et sa voix résonna.
-" Ion nin !" Mais rien. Ils gravirent les quelques marches bien abîmés avant d'arriver sur une plateforme.
-" Il n'y est pas ! Sinon il m'aurait répondu !" gronda le roi elfe, d'un air énervé.
-" J'ai dis silence, nous ne sommes pas seuls !" prononça Galadriel de nouveau.
-" On est seuls ! Je ne vois pas d'âmes vivantes ici !" répliqua le souverain.
-" Derrière vous." Il haussa un sourcil et se tourna en douceur avant de voir une silhouette puis une autre perchées à plus de trois mètres d'eux. Le bruit qu'on croquait dans une pomme les fit tressaillir.
-" Depuis quand..."
-" Depuis le début ! Ils nous ont suivis !" murmura la Dame de Lumière.
-" Vous auriez pu... nous indiquer !" protesta Feren.
-" Ce qui m'étonne... c'est que vous semblez bavard... trop... leurs a-t-on délié la langue ? Elle doit être bien longue non ? qu'en pense-tu ?" demanda la silhouette debout près de celle assise.
Celui qui était assit croquait sa pomme tranquillement.
-" Où est mon fils !?"
-" Il n'est pas là."
-" Vous mentez ! Il est venu ici !! J'en suis certain !" hurla le roi.
-" Mon bien-aimé... qu'en pense-tu ? Doit-on le lui rendre ? En morceaux, en entier ?"
-" Fais ce que je t'ai dis." la voix calme de celui qui était assit répondit. Feren tressaillit et s'avança, les yeux fixé sur lui.
-" Vous êtes... Valkor ?" les trois elfes le regardèrent comme si il délirait, mais il était sérieux. Et soudain, la pomme fût jetée frôlant la tête de Thranduil. Et enfin, le brouillard noir se dissipa pour révéler, une femme aux cheveux noirs et aux yeux rouges, et à ses côtés... Valkor, le regard sombre.
-" Et bien... même ma voix... ils arrivent à s'en souvenir... c'est fâcheux !" et un sourire qui ne lui ressemblait pas apparut. Un sourire mauvais.
-" Oh ! Vilains elfes ! Vous venez de mettre mon mari en colère !" s'exclama la femme, serrant de ses bras le cou et le torse de l'elfe aux yeux violets.
-" ce n'est rien... ils sont ennuyeux... mais que veux-tu... on finit par s'y habituer !" répondit Valkor embrassant la femme avec fougue.
Feren était pâle comme la mort, et Thranduil était dégoûté.
-" Et où puis-je... trouver... mon fils ?"
-" Oh il a été gentiment envoyé en cellule !" répondit l'elfe aux cheveux noirs. Il se leva soudain, et sauta, pour atterrir devant eux. Galadriel, pointa sa lance sur lui. Mais le ricanement qu'il émit, lui fit comprendre qu'il n'était pas effrayé. Il claqua des doigts et une cellule apparût avec Legolas à l'intérieur. La porte s'ouvrit alors que Thranduil bondissait pour voir comment il allait. Il était inconscient, mais vivant. il le souleva et le porta.
-" Partons..." murmura-t-il, la voix sourde. Feren regarda avec incompréhension Valkor. L'elfe semblait ne pas ressembler à celui qu'il avait connut.
Ils quittèrent l'endroit en silence, tous étaient secoués.  Pas un mot de l'elfe Sinda qui marchait son fils dans ses bras.
Il serrait les dents de colère. Valkor... les avaient trahis. Il devra en payer le prix ! Il était désormais un ennemi ! Et être l'héritier du trône... lui profitait ! Alors s'était ça qu'Oropher souhaitait ? Un combat entre les deux frères ? jusqu'à ce qu'un des deux tombe... et cède ? La cruauté... de son père était sans limite !