L'Amour en héritage.

Chapitre 22

- Arthur -

Vendredi 15 avril 2022

Il y a certains jours où l'on ferait mieux de rester coucher dans son lit, de ne pas sortir, de ne voir personne. Hier était un de ces jours. Cependant puisque je ne voyais pas comment expliquer à Charles que je refusais de sortir fêter sa victoire il a bien fallu que je fasse acte de présence, et ce même si je savais qu'elle serait là. Évidemment.

En un sens, je mourrais d'envie de la voir parce que cette distance entre nous me tue, surtout depuis qu'elle est rentrée ... la savoir si près, sans pouvoir la voir, lui parler, entendre son rire. C'est une réelle torture. Une torture que je m'impose j'en suis conscient, après tout c'est moi qui l'ai rejetée. Et maintenant je dois en assumer les conséquences.

Mais hier ...
Hier, c'était un autre niveau.
Hier j'ai cru mourir.

Je savais que la revoir après ces semaines de séparation serait difficile, que cela réveillerait en moi ces sentiments que j'essaie de toutes mes forces d'ignorer et de faire disparaitre, en vain. Je savais que cette soirée serait compliquée, que la voir avec Charles ne me laisserait pas indifférent. Mais tout ce que j'avais pu imaginer n'était rien à côté de la réalité.

Sasha est belle. C'est un fait indéniable en dehors de tout sentiment personnel. Elle a une beauté naturelle, un charme simple et léger que personne ne peut nier. Ses cheveux blonds souvent légèrement rebelles forment une harmonie parfaite avec ses yeux brillants et d'un bleu azur si pur qu'on pourrait si noyer. Oui Sasha est belle.

Mais hier soir, Sasha était simplement l'incarnation de la beauté, de la perfection et de la tentation. Sans aucune vulgarité cette robe noire scintillante dévoilait une grande partie de sa peau claire et délicate grâce à une coupe très courte et un décolleté vertigineux dans le dos. Ses boucles blondes tombaient parfaitement en cascade et ne donnaient qu'une envie, les écarter très légèrement pour venir déposer une pluie de baiser sur la peau fine de son cou qu'ils dissimulaient presque jalousement.

Sasha était une vision divine, une déesse venue sur terre uniquement pour me tenter, pour me faire craquer. Et la vérité c'est qu'elle a presque réussi.

Surtout lorsque ce connard sorti de nulle part s'est permis de poser ses mains sur elle. Sur cette femme qui fait tant s'accélérer mon cœur, qui dérègle tous mes sens, qui m'empêche de respirer correctement, qui hante mon esprit nuit et jour ...

Ne pas lui refaire le portrait m'a demandé un effort surhumain.

Et ne pas tuer Charles qui prêtait à peine attention à ce qui se passait également d'ailleurs.

Lorsque je les ai vu arriver ensemble, collés l'un à l'autre avec Charles surtout après le fait qu'il soit allé la voir ce matin pour son retour, j'ai vraiment cru qu'il avait enfin pris les choses en main, qu'il s'était décidé à agir. Cela me tuait littéralement de jalousie, mais je me suis dit qu'au moins je n'avais pas mis sentiments en retrait pour rien. Mais même pas.

Cela m'a vite semblé évident que rien n'avait changé entre eux lorsque j'ai vu que leur proximité n'avait pas évoluée, et surtout lorsqu'il n'a absolument pas réagi alors qu'elle est partie au milieu de la piste et que ce type a cru qu'il pouvait faire d'elle sa nouvelle conquête. À ce moment je ne sais pas qui j'ai eu le plus envie de tuer, Charles ou cet abruti, non pas que Charles ne soit pas un abruti parce que pour un type à qui Sasha plait énormément, il ne fait pas vraiment les efforts nécessaires pour gagner son coeur ou au moins pour le lui montrer.

Finalement las de tout faire pour donner le change et agir comme si un feu ardent de colère, de désir et de tant de choses mélangées ne brûlait pas en moi, je m'étais décidé à intervenir. Ce que Sasha a finalement fait avant moi, et même si je savais que ce n'était pas raisonnable je l'ai attendue dans ce couloir sombre et obscur, là où je l'ai embrassée pour la première fois.