L'Amour en héritage.

Chapitre 26

Sasha -

Mardi 26 avril 2022

Le poids de la culpabilité m'écrase et semble peser une tonne sur mes épaules alors que j'émerge  doucement tirée du sommeil par les rayons de soleil qui percent timidement à travers les rideaux. Charles avait raison : les regrets sont bien là. Pas tant de l'acte en lui même mais plutôt des conditions dans lesquels ce dérapage a eu lieu et surtout des conséquences qu'il va avoir.

Je pourrais essayer de m'illusionner encore quelques instants et me dire que cette nuit n'a jamais eu lieu, mais la respiration régulière et légère de Charles qui dort à mes côtés m'en empêche. Tout comme son bras qui repose sur la peau nue de mon ventre.

D'ailleurs dès que j'en prends conscience un frisson parcours mon corps, et je tire sur la couverture ressentant le besoin de me couvrir. Comme si cela servait à quelque chose, Charles en a déjà découvert la totalité cette nuit. Nous n'en sommes plus là, quoi que devienne notre amitié après ce carnage ce qui est sûr c'est que la pudeur n'aura plus sa place entre nous.

Alors que je me redresse très légèrement pour essayer de trouver mon portable afin à la fois de connaître l'heure et de vérifier si mes parents ne m'ont pas contactée à nouveau car il faut dire qu'hier ils ont bien senti que je n'étais pas vraiment en état de gérer la nouvelle. Il faut dire aussi qu'en ce moment je ne gère rien du tout, comme me le rappelle assez la présence du monégasque à mes côtés.

Évidement, impossible de mettre la main sur mon portable qui doit se trouver quelque part sur le sol au milieu de nos vêtements qui jonchent le sol de la pièce. De plus la migraine, prix à payer de mes nombreux verres, commençant à me rappeler à l'ordre je me laisse finalement retomber sur le dos en soupirant ce qui heureusement ne réveille pas mon voisin parce que très honnêtement je ne suis pas en état de gérer les conséquences de mes actes pour le moment.

Mais pile au moment où je sens le matelas bouger parce qu'il se tourne de l'autre côté emmenant toute la couverture sur son passage, il me semble entendre du bruit à la porte.

Immédiatement mon coeur s'accélère s'imaginant forcément le pire. Puis je me raisonne en me disant que ça ne peut pas être ça, Arthur doit être dans son lit ou celui de sa nouvelle conquête en train de profiter de leur réveil. Il m'ignore depuis des semaines cela serait tout de même un comble qu'il se pointe chez moi juste aujourd'hui.

Et alors que je me lève prudemment et essaie de trouver de quoi me couvrir car qui que ce soit je ne vais pas aller ouvrir toute nue, une autre idée se fraie un chemin dans mon esprit et je ne sais même pas quel scénario serait le pire. Parce que l'idée que mes parents puissent avoir fait le déplacement se fait de plus en présente dans mon esprit les connaissant. Et je ne veux pas avoir à leur expliquer la présence de Charles nu dans mon lit.

Tout en faisant le moins de bruit possible, je récupère donc mon t-shirt par terre puis un short de pyjama se trouvant sur le haut du tas de linge à ranger se trouvant sur la commode à l'entrée de ma chambre. Dans le couloir menant à l'entrée je croise furtivement mon reflet dans le miroir et au vu des cernes que porte mon visage et de mes cheveux en bataille je me dis que qui que ce soit, il n'est pas prêt à voir un tel massacre.

Mais alors que j'ouvre la porte, je réalise que c'est surtout moi qui n'étais pas prête à ça.

Non décidément je n'étais pas prête à me retrouver face à ces yeux gris-bleus qui font immédiatement monter des larmes dans les miennes.

Je ne comprends pas ce qu'il fait là, cela ne fait pas sens et sincèrement si chaque jour je mourrais juste d'envie de voir Arthur débarquer pour m'expliquer son rejet, aujourd'hui ce n'était absolument pas le cas. Vraiment le timing ne pouvait pas être pire, et je ne vois pas comment je vais bien pouvoir me défaire de cette situation inextricable.