11.Wicked Game

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Les rayons du soleil filtrant à travers les rideaux – et la sonnerie - réveillèrent Eddie. Il ouvrit difficilement les yeux, pour constater qu'il se trouvait dans sa chambre. Etonnement. Il avait pris l'habitude de descendre dans le salon après ses cauchemars. Le joint qu'il avait fumé après s'être réveillé en sueur avait visiblement fait effet.

Il enfouit sa tête dans son oreiller. Il fallait être honnête. S'il n'était pas descendu, c'était aussi parce qu'il n'avait pas voulu croiser Harrington au réveil. Il avait compris les sentiments qu'il éprouvait, certes. Et la proximité qu'ils avaient eu la veille dans la piscine mettait son corps en ébullition. Avoir une érection était une réaction physique tout à fait normale.

Mais se masturber en pensant à lui, c'était autre chose. Alors tomber sur lui de bon matin sans s'être préparé mentalement ... Eddie soupira dans son oreiller. Il devait se lever, il allait être en retard. Il jeta un coup d'œil à l'horloge. Harrington devrait être dans la cuisine, à cette heure-ci.

Il attrapa ses vêtements et sortit pour aller jusqu'à la salle de bain. Alors qu'il allait baisser la poignée de la porte, cette dernière s'ouvrit. Il bondit en arrière. Harrington, les cheveux humides gouttant sur ses épaules, son t-shirt dans la main, semblait tout aussi surpris que lui. Il ouvrit la bouche mais l'autre fut plus rapide.

- Bien dormi ?

- Ouais, je ... Ouais et toi ? bafouilla-t-il.

- Pas trop mal.

Il était ridicule. Son éloquence et sa répartie naturelle lui faisaient cruellement défaut. Il ne parvenait pas à aligner trois mots, concentrant toute son attention pour ne pas fixer ses épaules ruisselantes et dénudées. Il n'arrivait pas à le regarder dans les yeux. Harrington bougea.

- Je vais ...

Eddie le regarda, sans comprendre. Son ami lui indiqua le couloir. Il lui barrait le passage. Il se décala rapidement.

- Oh. Je prends une douche et je descends.

Steve hocha la tête. Eddie lui sourit et fit une petite révérence, lui ouvrant la voie. Sitôt qu'il eut disparu dans sa chambre, il ferma la porte de la salle de bain. Avant d'allumer l'eau, il prit cinq minutes pour se maudire correctement. Il savait flirter. Mais quand il s'agissait d'Harrington, il perdait bien trop souvent ses moyens. Poursuivant ses lamentations sous l'eau, il saisit son shampoing, en versa généreusement et commença à frictionner ses cheveux.

Eddie s'arrêta subitement. Ce n'était pas son shampoing. Il regarda la bouteille et laissa une longue plainte échapper. Evidemment. Il devait se tromper de bouteille aujourd'hui. Ses pensées ne le laissaient jamais tranquille. Même sous la douche, tout le ramenait à lui. Il fallait qu'il en parle à quelqu'un.

Il se rinça rageusement et versa une dose abondante de son produit sur la tête. Il arriverait peut-être, à faire en sorte qu'Harrington ne remarque rien.



Le petit déjeuner se déroula tranquillement, chacun plongé dans son bol. Ils échangèrent des banalités plus que communes. Il sentait Harrington ailleurs, bien que poli et courtois. Il lui en parlerait. Plus tard. Son embarras l'empêchait d'entretenir une conversation en tête à tête. Si l'ambiance était étrange, Eddie ne s'en plaignait pas. Cela l'arrangeait.

Après avoir répété la routine qu'ils avaient instaurée, Eddie ne rejoignit son colocataire qu'au dernier moment. Ils enfilèrent leurs manteaux et fermèrent à clé. Il s'installa dans la voiture de son ami et enclencha la radio, grimaçant à la voix de Blondie. A mi-chemin, ses doigts tapotaient le rythme de la chanson quand quelque chose lui revint à l'esprit.

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