Chapitre 17

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Ils n'en reparlèrent pas pendant le voyage retour. Quand Yeonjun enfila à nouveau son costume avant leur départ, il sentit le regard de Soobin peser sur lui d'une façon qu'il ne pouvait pas décrire. Dans l'avion, après avoir fini le livre qu'ils avaient commencé à l'aller, ils continuèrent de discuter de ce qu'ils en pensaient alors que les lumières étaient éteintes, murmurant à tour de rôle dans l'oreille de l'autre. Parfois, leurs lèvres effleuraient la peau par accident, et ils se figeaient juste une seconde avant de reprendre. Yeonjun se réveilla avec la tête sur son épaule, et son odeur le suivait encore une fois de retour dans sa voiture pour rentrer chez lui.

Ils n'en parlèrent pas non plus par message, leurs contacts enfin échangés menant à de longues nuits de discussion. Soobin étudiait tard pour rattraper le temps perdu pour ses épreuves, et Yeonjun s'entraînait tard pour compenser les activités physiques qu'il n'avait plus le temps de faire en travaillant. Ce dernier s'était retrouvé dans une conversation de groupe avec Soobin et ses trois amis après que Beomgyu ait, comme il l'a fièrement expliqué après l'avoir ajouté, volé son numéro du téléphone de Soobin. Malgré sa réticence initiale, il avait fini par participer aux discussions, qui étaient surtout des vidéos des chats de Taehyun. Et si Soobin n'aimait pas recevoir des photos de sa part quand il sortait de la salle après sa musculation, il n'en disait rien.

Ils n'en avaient toujours pas parlé quand Soobin passa sa dernière épreuve de partiel, sortant de la salle d'examen avec le sourire relaxé que seuls ceux qui ont trimé pendant des années peuvent avoir. Yeonjun l'avait attendu devant les portes de l'amphithéâtre, ayant vu des participants sortir les uns après les autres, et il aurait aimé prétendre que la compagnie des trois amis venus en support émotionnel avait rendu le temps plus long, mais ça aurait été un mensonge. Quand Soobin se retrouva noyé sous les accolades et les félicitations de son groupe, il croisa son regard, et un sourire était déjà sur son visage, mais il s'élargit encore plus.

Il avait eu le temps de réfléchir, de vraiment le faire après avoir fermé les yeux pendant si longtemps. Et au fond des eaux troubles dans lesquelles il coulait depuis des mois, il avait trouvé une ligne solide, une certitude qu'il avait pris à pleines mains et qui lui donnait enfin une direction. Son esprit était plus clair que jamais, et il ne faisait qu'attendre que Soobin lui fasse signe qu'il voulait en parler. Une opportunité pourrait justement être ce jour-là.

Quand le groupe lui avait exposé leur plan d'aller à la foire pour fêter la fin de leurs partiels, Yeonjun avait grincé des dents. Quelques jours plus tôt, les tensions diplomatiques internationales avaient empiré, et l'ambassade de Monsieur Choi avait reçu un nombre sans précédent de menaces. Comme d'habitude, la plupart n'avaient aucune chance de se concrétiser en actes de violence, mais il ne suffisait que d'une personne pour que ça change. Sachant parfaitement à quel point il cassait l'ambiance, il répondit exactement ça dans la conversation de groupe, suite à quoi tout le monde lui avait répondu que ça irait. Et puis ce n'était pas son rôle de contrôler le temps libre d'une bande d'adultes finissant des études de haut niveau. Monsieur Choi lui avait donc commandé des heures supplémentaires quand il avait lui-même échoué à convaincre son fils, et Yeonjun s'était retrouvé là, derrière le volant dans une voiture remplie d'intellos.

« Yeonjun, laisse-moi me connecter pour mettre ma musique ! se plaignit, encore une fois, Beomgyu en poussant sa tête entre les sièges avant depuis la place du milieu.

– Non.

– Allez ! C'est pour fêter l'occasion quoi ! À quoi ça sert de faire une sortie à la foire si c'est pour avoir une ambiance pourrie ?

– Tu es si drôle, je suis sûr qu'à toi tout seul tu peux résoudre ce problème. »

Taehyun ricana dans le fond, et Beomgyu repartit en arrière en grognant. Yeonjun regarda dans le rétroviseur pour voir rapidement le trio, et surtout, la voiture grise derrière eux qui les suivait depuis leur départ. Ils allaient en centre ville, rien d'inhabituel.

Let It All GoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant