Chapitre 20

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« YEONJUN !! »

Le cri ressuscita le jeune homme, ouvrant les yeux avec une brusque inspiration. La douleur le submergea immédiatement, et avec elle la colère d'avoir été arraché à ce moment de confort reposant, mais sa vision était remplie par la terreur pure dans les yeux de Soobin qui était penché sur lui, et le venin qu'il s'apprêtait à cracher redescendit dans sa gorge.

« Je suis là, grogna-t-il à la place, dents serrées.

– Et tu as pas intérêt à repartir ! cria-t-il en lui tapant la poitrine, fébrile. Combien font 17 plus 56 ?

– Quoi ?

– Dix-sept plus cinquante-six ! articula-t-il, sa voix toujours trop forte.

– Je sais pas, six... douze... euh... Soixante-dix... treize ? »

Il arrivait à peine à comprendre où il était, et il devait faire du calcul mental ? Heureusement pour Soobin qu'il tolérait beaucoup de lui, parce que sa mauvaise humeur allait en s'empirant.

« Quelle âge a ta sœur ? continua-t-il immédiatement, moins une question qu'un ordre.

– Dix-n... non. Vingt ans, grinça-t-il.

– Dans quoi elle fait ses études ?

– Tu le sais !

– Je m'en moque. Dans quoi elle fait ses études ? »

Avec un temps de retard, Yeonjun réussit à comprendre qu'il essayait de le maintenir conscient. Un peu moins énervé, il tenta de se prendre au jeu.

« Loi. Elle veut être avocate. Est-ce qu'on est encore loin ?

– Presque arrivés. C'est quoi le dernier film que tu as vu ?

– Winx club, le secret du royaume perdu. »

La question que Soobin avait prévu ne sortit pas, étranglée par la surprise. L'urgence dans son comportement se trouva remplacée par de l'étonnement confus, et malgré la douleur Yeonjun sentit ses lèvres s'étirer en un sourire révélant ses dents.

« Hein ? Sérieusement ?

– Non, mais ça aurait été drôle, hein ?

– ... J'arrive pas à croire que tu fasses des blagues dans cet état. »

Son ton était incrédule, mais son expression reflétait la sienne, et voir Soobin sourire au milieu de tout ça était un réconfort dont il avait désespérément besoin. Il leva sa main valide pour lui caresser la joue, mais elle était toujours ensanglantée, et il la laissa retomber aussitôt.

« Compris, je serai sérieux. Est-ce que ton père a dit quelque chose d'important ?

– D'après lui, tous nos ambassadeurs et leurs familles ont été visés simultanément à travers le globe. On a reçu l'ordre de rentrer dans notre pays le temps que ça se calme. »

Rentrer ? Il avait eu beaucoup d'anxiétés concernant leur relation, mais perdre Soobin à la longue distance dû à un conflit politique n'était pas dans sa liste. Elle avait une jolie place au milieu des autres risques, à présent. Comme pour le rassurer, ses caresses sur son torse se firent un peu plus vigoureuses.

« Mais j'ai parlé à mon père, et on s'est mis d'accord. Je resterai à l'île, et il va m'accompagner un jour ou deux avant de partir tout seul. On a monté un plan pour que je sois officiellement avec lui. Personne ne pensera à me chercher.

– ... J'aurais pensé qu'il aurait essayé de te convaincre de le suivre.

– Il l'a fait, au début. Mais après, il a dit... qu'il ne voulait pas que je sois plus traumatisé. Et que c'était beaucoup de changer de pays. Je crois qu'il se sent coupable que je sois pris dans cette affaire. »

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