LES FRERES D'YGGDRASIL

LES FRERES D'YGGDRASIL Chap 33 : Braver les Dieux

De sa fenêtre, Frigga observait les gens du peuple toujours massés devant le palais. Leur peur ne diminuait pas et ils demandaient toujours au mieux le bannissement du Sorcier porteur de malheur, au pire sa mort... Frigga savait que si elle descendait, elle ne pourrait pas se contenir. Elle qui venait de Vanaheim, elle qui était magicienne, elle savait qu'elle finirait par craquer et par leur montrer ce que c'était de devoir avoir peur de la magie.

Odin n'était pas là pour le moment. Il avait gagné les vergers pour s'entretenir avec Dame Idunn. Là aussi, Frigga n'était pas sûre qu'elle ait gardé son calme en se retrouvant face à elle. Surtout que son énervement était renforcé par le fait qu'elle ne trouvait rien pour aider Loki et qu'elle refusait de l'abandonner.

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Frigga n'était pas la seule à commencer à s'agacer de la situation, ce que comprit Volstagg lorsque Fandral, silencieux depuis de longues minutes, balança sa coupe à travers la pièce. Avec un bruit mat, elle se brisa sur le mur pendant qu'il se levait d'un bond.

- Tous ces gens m'insupportent ! Cette attente m'insupporte ! Ne rien pouvoir faire m'insupporte !

- Je pense que nous avons compris, dit Volstagg. Calme-toi.

- Comment tu veux que je me calme ? Nous sommes là, assis, alors que l'un des nôtres est en train de dépérir dans une cage. Je connais Loki... Il déteste être enfermé...

- Il ne faut pas perdre espoir. La Reine va trouver une solution, dit Hogun.

- Ou Loki lui-même, ce ne serait pas la première fois, renchérit Sif.

- Et si personne ne peut rien faire ? Demanda Fandral.

- Il a failli détruire Asgard, dit Vidar. Il faut trouver une solution ou le laisser enfermer. C'est un risque...

- C'est une solution inenvisageable ! Je refuse de t'entendre déballer tous les arguments les plus ridicules de ces gens ! Hurla-t-il en montrant la fenêtre de la main avant de sortir de la pièce.

...

Toujours aussi énervé, Fandral ne fit pas attention réellement où il allait, mais ses préoccupations le ramenèrent devant l'escalier qui menait à la salle où était allongé Loki. Avec un sursaut, il tomba sur Thor, les bras croisés et le regard sombre. Après de longues heures, ce dernier avait décidé de quitter le chevet de son frère, mais Fandral comprit tout de suite que ce n'était pas sans raison. Une légère inquiétude lui serra la poitrine.

- Thor ? Quelque chose ne va pas ?

- Veille sur lui.

- Qu'est-ce que tu vas faire ?

- Son destin ne sera pas de mourir dans cette cage.

- Thor, attends, tu ne...,tenta de le retenir son ami, mais sa phrase resta en suspens, car les doigts de Thor se refermèrent plus fermement sur le manche de Mjolnir et il s'envola brusquement par la fenêtre. Thor ! Hurla en vain Fandral.

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Thor le savait, personne ne pourrait venir en aide à son frère... Personne dans leur entourage en tous cas et cela lui brisait le cœur parce qu'il refusait de se résigner... Le destin de Loki, de son petit frère, ne pouvait pas d'être de mourir dans ses conditions. Il le refusait et il savait précisément où il pouvait avoir les réponses à ses questions et un nouveau destin pour son frère... Il le savait parce qu'il l'avait lu dans de nombreux ouvrages et que certaines phrases tournaient dans sa tête :

« D'ici vinrent les filles Savantes en touts choses (...) Trois venant de la mer qui s'étend sous l'arbre ; l'une est appelée Urd, Verdandi l'autre (...). La troisième est Skuld. Elles ont fait les lois. Elles ont fixé les vies au fils des temps, elles énoncent le destin[1]. »