LES FRERES D'YGGDRASIL

LES FRERES D'YGGDRASIL Chap 7 : L'antre oubliée

Thor resta figé pendant une fraction de seconde, observant ses mains vides avant de se tourner vers son frère avec un air hébété.

- Mais pourquoi ? Qu'est-ce que tu as fait ?

Pour toute réponse, Loki lui adressa un regard rempli de douleur avant de tomber à genoux sur le sol. Son frère sursauta et le suivit, posant une main sur son épaule et l'observant avec inquiétude. En s'écroulant, Loki avait plaqué ses mains sur ses tempes et Thor le sentait trembler doucement sous ses doigts.

- Hey ? Petit frère ?

Loki ne lui répondit pas, restant prostré pendant qu'Odin se dirigea vers eux avec un air sombre.

- Qu'avez-vous fait ? Elles se sont emparées de Gungnir ! Qu'elle que soit la personne derrière ses puissances démoniaques, elle peut demander le trône maintenant !

La colère contenue dans les propos de son père sortit Loki de sa prostration. Le jeune homme redressa la tête, plissant les yeux comme lorsqu'une migraine le rendait malade et murmura.

- Je ne pouvais pas faire autrement.

Thor trouva sa peau trop livide et, instinctivement, il l'agrippa de manière à le soutenir tellement il eut peur de le voir s'écrouler.

- On peut toujours faire autrement mon fils, lui répliqua Odin sur un ton dur.

- Non... C'était Gungnir ou votre vie... Je suis désolé père, je ne pouvais pas les laisser vous tuer.

- Comment tu pouvais le savoir ?

- Elles me l'ont dit...

Le roi ouvrit la bouche, mais se tut... Lui qui faisait souvent passer son rôle de roi avant de celui de père, il fut touché que son enfant ait choisi spontanément son statut de fils à celui de prince et puis, il semblait épuisé. Alors, il se pencha, glissa une main sous son bras et l'aida à se remettre sur pieds. Il le sentit trembler doucement et l'attira contre lui, l'entendant lui murmurer.

- Je suis désolé... Je ne pouvais pas.

- Ce n'est rien fils. Nous allons trouver une solution, répondit Odin en le serrant doucement dans ses bras.

Quelle idée ridicule de hausser le ton contre lui alors qu'il tenait à peine sur ses jambes.

* * *

Les stigmates du combat nocturne étaient encore plus terribles en plein jour. Jamais le palais n'avait connu un bain de sang pareil. Même l'affrontement contre Vili et ses démons n'était rien... Les murs étaient rougis par le sang des morts. Les pertes avaient été terribles et dans les Chambres de Guérison, Erdaa et Eir, sa jeune apprentie étaient débordées par l'afflux des blessés.

Épuisée, Eir faillit même s'écrouler sur le sol, mais des bras la rattrapèrent. La jeune femme sursauta et se retourna vers la personne qui venait de l'aider. Elle croisa le sourire rassurant du jeune Vidar et rougit instantanément.

- Vous avez besoin de mon aide ?

- Non ! Lança-t-elle un peu trop vivement avant de se raviser. Enfin si, peut-être que vous pourriez m'aider à soulever les blessés pour les bandages.

Le jeune homme lui sourit et les jeunes gens reprirent leur tâche.

De son côté, Erdaa se tourna vers Dame Idunn et la Reine Frigga qui étaient venues lui prêter main forte.

- Je n'ai jamais vu un tel carnage. Ces puissances démoniaques dépassent de loin tout ce que nous avons affronté jusqu'alors.

- Je sais, dit Frigga sur un ton inquiet, et j'ai l'impression douloureuse que tout cela ne fait que commencer...