Souviens-toi du but premier

4.

-Quoi ?! Non ! Je ne fais pas ça !

-Mais si ! Allez, gamin ! C'est juste un lapin !

- Je vais le rater ! Je ne sais pas lancer un putain de couteau moi !

-Allez ! Tu vises et tu lances !

Il lança le petit couteau qui atterrit à quelques centimètres de lui. Le lapin détalla à toute vitesse.
Une gifle partit, Aren la reçut en pleine face, des larmes commencèrent à se créer dans le coin de ses yeux.
Helge soupira et se redressa.

- Tu ne mangeras pas ce soir.

Sur ces mots, il partit sans se retourner, laissant Aren seul dans le bois.

-Attends ! Helge, attends-moi !

Le petit garçon se leva et courut pour le suivre.

Ils arrivèrent au camp. Aren, éssouflé, s'effondra devant le feu. Il tendit la main pour attraper une cuisse de poulet qui cuisait au coin du feu. Mais Helge le fouetta avec une fine branche.

-Tu ne manges pas ce soir, je t'ai dit, Aren. Tu dois réussir à attraper ta propre nourriture.

Aren caressa sa main brûlante et se retira contre la bûche qui lui servait d'oreiller.
Un des guerriers vint vers Helge.

-Tu n'es pas trop dur avec cet enfant ? Pourquoi ne pas l'avoir tué, ce serait plus simple pour lui.

Son chef rigola.

-Tu veux plutôt dire que tu ne supportes pas les enfants.

Le guerrier se gratta la tête.

- Ce n'est pas mon délire, à vrai dire...

Helge se leva et regarda les autres guerriers.

-Au lit, les enfants ! Demain est un grand jour.

Il se dirigea vers sa cabane pour dormir. Avant d'entrer, il jeta un dernier coup d'œil à Aren pour voir s'il dormait.

Le matin, Helge était le premier à se réveiller, il sortit de sa cabane et se dirigea vers le supposé lit de Aren. Mais en arrivant, il y trouva seulement la bûche de bois, d'habitude l'enfant dormait longtemps.
Helge, pris de panique, fit le tour du camp. Il se rendit vers les chevaux, là où on gardait la nourriture et même dans les logis des autres guerriers. Mais rien, il n'était pas au camp.
Il se précipita donc vers le bois, il y trouva Aren qui confectionnait quelque chose avec un bâton. Helge lui donna un coup de pied dans la jambe.

-Imbécile ! J'ai cru que tu t'étais fait dévoré par un loup !

Aren lâcha un cri de douleur.

-Pourquoi tu es obligé de me frapper si fort ?

Helge soupira.

-À quoi tu joues avec ce bâton ?

-Je fais un arc ! Je n'aime pas lancer des couteaux, c'est trop dangereux. Si je fabrique un arc, la flèche va forcément devant moi non ? Donc elle ne peut pas me toucher !

Le guerrier le dévisagea, puis soupira.

-Tu ne veux vraiment pas faire ce que je t'ordonne.

Aren hocha la tête, puis il accrocha un fil sur le bâton courbé.

-Jai réussi !

Il montra l'arc à Helge, mais à ce moment-là, le fil lâcha et le bâton giclat sur Helge en lui laissant une marque rouge sur la joue.
Le petit garçon se retourna vivement pour fuir, il savait pertinemment qu'il allait se faire punir. Le guerrier le souleva par sa tunique avant même que l'enfant puisse commencer sa course.
Helge commença à se diriger vers le camp.

-Je vais arracher tous tes membres et te faire bouillir.

Au lieu de se débattre, Aren chouinait, ils arrivèrent au camp et tous les guerriers debout les regardaient sans dire un mot.

Helge soupira et porta Aren comme un sac que l'on met à son épaule, le jeune garçon savait bien que le guerrier détestait le voir pleurer.

- Nous irons t'acheter un vrai arc, d'accord ? Ça évitera qu'il atterrisse dans mon œil et que je devienne aveugle.

- Oui merci, mais tu peux me poser maintenant... Je sais marcher je n'ai pas un an..

Helge laissa tomber Aren à ses pieds. Le guerrier partit préparer un cheval.
Le garçon se frotta le dos avant de se relever.

-Toujours aussi violent, lui...

-Aren, je t'entends !

L'enfant lui tira la langue avant d'aller se cacher derrière un des guerriers. Le Danois sourit un peu puis grimpa sur son cheval.

- Je reviens dans peu de temps, je vais chercher quelque chose pour le petit, veillez sur le camp les gars.

Helge partit en direction du village le plus proche.

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Coups de haches, coups d'épées, flèches tirées, les guerriers de Helge défendaient le camp contre une armée anglaise qui les avaient repérés.
Aren était caché dans un des logis. Helge débarqua sur son cheval et fonça dans la mêlée écrasant plus d'un soldat ennemi. Il traversa le champ de bataille, puis descendit de son destrier, attrapa son épée et fonça dans le tas.
Helge était le genre de guerrier impulsif à foncer tête baissée, il ne réfléchissait jamais avant d'engager le combat.

Au bout de seulement une heure la bataille était finie, les guerriers de Helge avait vaincu. Quatre-vingt guerriers ont massacré une centaine de soldats.
Helge entra dans le logis où se cachait Aren, le petit garçon tremblotant courut vite contre le grand guerrier.

-Tu es resté là tout le long de la bataille ? Tu es un trouillard !

Aren ne dit rien et lâcha Helge, il attrapa l'arc que son aîné lui avait acheté.

- Il te plaît ? Ce n'est pas le meilleur qu'on puisse trouver mais quand je l'ai vu, il était seul et tout poussiéreux. Un peu comme toi.

Le petit fronça fortement ses sourcils. Les paroles du Danois l'indignèrent, pour qui il se prenait ? Aren avait survécu à plusieurs batailles ! Et il en était fier !

Le grand guerrier laissa l'enfant seul, Aren s'assit sur le plancher froid. Il avait envie de retourner chez lui et de revoir ses parents, mais c'était impossible. Il pensa à Talia, il se demandait si elle allait bien et si elle s'inquiétait pour lui.
Helge était le responsable de la destruction du camp d'Askeladd, il avait tué le guerrier malade et avait mit le feu. Aren s'était caché près de la forêt mais un des guerriers de Helge l'avait repéré et rapporté à son chef.
Aren ressentit quelque chose de bizarre en lui, pourquoi Helge, un puissant guerrier ne l'avait pas tué ? Pourquoi avoir emmené un simple enfant avec lui ? De plus, ce grand guerrier n'était pas le plus doux avec les enfants. Si Aren faisait mal une chose, il se faisait frapper. Il avait pensé à la possibilité que Helge veuille un fils, mais on ne traiterait jamais son propre enfant de la sorte.
Tout cela tournait en rond dans la tête du jeune garçon, c'était fatiguant de réfléchir à ça. Alors il fini par s'endormir sur le sol humide et dur.