Tu as un rapport assez compliqué avec le sommeil. Tu aimes dormir, tu adores être inconsciente. Pourtant, le nombre de tes heures de sommeil n'est pas toujours très sain. Parfois tu dors très tard à force de veiller et de traîner sur internet. D'autres fois, c'est tout simplement parce que tu n'arrives pas à dormir. Certaines fois, c'est parce que tu t'empêches dormir par volonté de rêvasser davantage et imaginer des histoires qui n'arriverons jamais. Que dire, c'est une manie qui date de ta plus tendre enfance.
Tu aimes la nuit. La nuit, c'est le noir, le calme, la tranquillité. Tu aimes rester éveillée lorsque tout le monde est couché. Tu ne sais pourquoi, mais cela te procure un sentiment de réconfort. Être seule face à toi-même sans qu'il n'y ait la moindre gêne, ni personne pour te déranger. L'obscurité est comme une couverture pour toi, elle t'enveloppe d'une couche de sérénité et de calme. C'est aussi sans doute pour cela que tu tardes la nuit, pour mieux profiter de cet apaisement que t'apporte le calme du soir.
******
En moins de seize ans d'existence, tu as déjà fait plusieurs paralysies du sommeil. Tu t'es renseignée sur le quoi et le pourquoi. Selon les médecins, la cause principale serait le stress et le manque de sommeil. Et effectivement, ces deux notions affectaient beaucoup tes nuits.
Ta première paralysie remonte à ton année de 3e.
C'était une véritable boucle de rêves. Tu te réveillais d'un rêve à un autre, sans pour autant sortir de ton sommeil. Si bien qu'à force, tu t'inquiétais et te demandais si tu arriverais enfin à te réveiller pour de bon. Tu étais consciente que tout cela n'était qu'un rêve, et tu en avais marre de ce cercle infernal. Alors tu as décidé de te forcer à te réveiller. Ta conscience était éveillée, cependant ton corps ne l'était pas. Tu te forçais alors à ouvrir les yeux, ta vision s'est éveillée pour aussitôt se refermer en même temps que tes yeux fatigués. Ton corps te semblait lourd, lourd de fatigue, et il t'était assez douloureux et difficile de le forcer à se réveiller. Après plusieurs tentatives de faire bouger ton bras, en vain, tu abandonnes en espérant que le matin arrive bientôt. Soudainement, tu avais du mal à respirer. Dans ton rêve, un masque te bouche le nez et réapparaît à chaque fois que tu tentes de l'enlever. Dans la réalité, c'était sûrement ton coussin en plein dans ta figure qui t'empêchait de respirer. Tu commençais à paniquer. Ta respiration se faisait de plus en plus saccadée. Tu as tenté encore une fois de bouger ton corps pour dégager le coussin de ton visage ou ne serait-ce que pour tourner la tête. Rien. Ton corps refusait cependant de bouger d'un iota.
Tu ne te rappelles plus vraiment de ce qu'il s'était passé après cela. Mais tu te souviens qu'à ton réveil, tu t'étais immédiatement levée pour te laver le visage. Tu étais enfin sortie de ce cauchemar et tu voulais sûrement pas y retourner.******
Ta deuxième paralysie était beaucoup plus effrayante.
Tu étais dans ton lit, endormie tout en ayant les yeux ouverts. L'état de ta chambre était inversé par un effet miroir. Même s'il faisait noir, tu pouvais voir que ta porte, au lieu d'être à droite, se retrouvait à gauche. Tout allait bien. Jusqu'à ce que tu entendes une voix. Un murmure. Des mots incompréhensibles. Une voix d'enfant. Tes sens s'étaient mis en alerte dès lors où tu sentais l'enfant monter sur ton lit, son poids se rapprochant dangereusement de ta tête. Tu paniquais et essayais de fuir, en vain. Ton bras droit en particulier était complément paralysé. Une seconde après que tu aies tenté de le bouger, une douleur aiguë assaillait ton bras. Comme si quelqu'un t'avais violemment serré le bras pour tenter de te briser les os. Tu as d'abord cru que l'enfant s'était mis à califourchon sur toi pour te retenir de fuir. Tu t'es alors mise à donner des coups de pieds pour te libérer. Mais tes jambes ne touchaient que le vide, et la douleur persistait.
Au matin, ton réveil était étrangement tranquille. Tu ne te souviens plus de ce qu'il s'était passé après t'être débattue. Mais tu te rappelles que ton état de panique était intense, et ta peur encore plus grande.******
Ta 3e paralysie est similaire à la 2e.
Tu dormais tranquillement, tu ne réalisais même pas que tu étais en train de rêver. Jusqu'à ce que ton sommeil ait été perturbé par cette même voix. Cet enfant qui, près de ton lit, te murmurait des choses. Mais cette fois tu comprenais ce qu'il disait. C'était ton nom. Il l'a dit une fois, puis deux, puis trois. Tu le sentais, il montait sur ton lit. Dès lors tu a senti le danger venir vers toi. Tu te forçais à te lever, à fuir, sans succès. Ton corps, encore une fois, était complètement paralysé. Ton corps devenait de plus en plus lourd, ta tête te faisait mal et des sensations désagréables ont commencé à parcourir ton organisme. Puis tu t'es réveillée en sursaut. Tu as eu si peur, tu as cru que tu allais mourir.
Des années ont passé depuis que tu as fait ces cauchemars, et maintenant que tu y penses, tu n'as jamais pu voir le visage de cet enfant qui connaissait ton nom. Mais tu n'as pas vraiment envie de le découvrir, ni de le ré-entendre marmonner.
******
Cette nuit, tu as fait un rêve étrange, mais plutôt plaisant. Ce rêve t'a donné l'impression d'être une héroïne d'un dessin animé. Telle Le Petit Prince, tu parcourais les univers à travers des portes, accompagnée d'un compagnon dont tu ne te connaissais ni le nom, ni le visage. A chaque fois que tu ouvrais une porte, c'était la galaxie que tu voyais. Sombre, mais belle. Dangereuse, mais séductrice. Aspirante. Lorsque tu franchissais la porte, ton corps devenait lourd l'instant de quelques secondes et un frisson te parcourait le bras pour descendre jusqu'à ton dos. C'était une sensation si étrange et bizarrement familière, que tu ne saurais dire si elle était désagréable ou non. Tu parcourais les mondes, sans pour autant connaître ta quête. Comme une vagabonde, tu explorais sans but. Durant ce voyage sans raison, il t'était arrivé de faire la rencontre de "méchants" sans pour autant savoir en quoi ces individus étaient mal-attentionnés. Toi et ton compagnon les fuyaient sans chercher à vous opposer. En fin de compte, vous n'étiez pas réellement des héros.
C'est le matin, il est 9:30 et tu es encore au lit.
Tu repenses au rêve que tu as fait la nuit dernière. Il s'est passé à peine 15 minutes depuis ton réveil, et pourtant ton rêve te semble déjà bien loin.
Perdue dans tes pensées, tu décides de te lever.
VOUS LISEZ
Tu
Non-FictionLes pensées, les émotions, les joies comme les frustrations, Tu les vis, Tu les ressens, Tu les assumes, et Je les raconte. Dans les moments où les émotions nous dépassent, on a parfois besoin de faire de l'ordre dans ses sentiments en bazar. Et lor...