chapitre 14

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Je dormais comme un bébé quand on frappe doucement à ma porte. Je me réveille difficilement et regarde l'heure sur mon téléphone. Putain il est 2h00 du matin, qui à l'idée de venir me faire chier à cette heure-ci ? Je me lève de mon lit et ouvre la porte. En découvrant Amélie dans l'encadrement, ma mauvaise humeur disparaît. Elle semble gênée de me réveiller, elle triture ses doigts, n'osant pas me regarder dans les yeux.

- Je suis désolé de te réveiller, mais je n'arrive pas à dormir.

- Ne t'inquiète pas pour ça, entre, je t'en prie.

Je lui ouvre un peu plus la porte et la laisse rentrer. Je l'invite à s'asseoir sur mon lit et je m'installe à côté d'elle.

- Tu veux en parler ?

Elle me regarde et acquiesce.

- J'ai vraiment cru que j'allais mourir aujourd'hui. Je l'ai déjà vécu auparavant mais cette fois-ci, c'était différent, il n'y avait personne autour de moi pour me porter secours. C'est une chance que vous soyez arrivé, je ne pense pas que j'aurais pu tenir quelques minutes de plus, je sentais vraiment que je partais et cette sensation était terrifiante. Encore merci Kylian, vraiment.

Je la regarde et essuie la larme qui coule sur sa joue. Elle détourne le regard, je suppose qu'elle n'a pas l'habitude de pleurer, qu'elle est plutôt le genre de personne à dissimuler ses sentiments au plus profond d'eux. Elle vient de se confier à moi et je me sens privilégié qu'elle me fasse un minimum confiance malgré ce qui s'est passé.

- Comment ça tu l'as déjà vécu ? Ce n'est pas la première fois que tu te fais agresser dans ton travail ?

- Non. La première fois que c'est arrivé, ça faisait 6 mois que je débutais en tant que jeune médecin urgentiste et pendant une garde de nuit, on a été appelé pour un gars qui faisait une soi-disant crise d'épilepsie. Avec Léo, on y a été et en arrivant sur les lieux, on a bien vu que le gars ne faisait pas vraiment une crise mais ça ressemblait plutôt à une overdose. Je suis allé voir la personne qui avait appelé les urgences pendant que Léo prenait en charge la victime et je lui ai expliqué qu'il fallait que j'appelle la police car le mec faisait clairement une overdose et là il me supplie de ne pas les appeler, qu'il ne veut pas de problème, que lui il l'a juste vu comme ça et qu'il nous a direct alerté. Je lui explique alors qu'il n'aura pas de problème s'il explique au flic ce qu'il vient de me dire mais le gars insiste. Je lui dis que de toute façon, je n'ai pas le choix, c'est la procédure et au moment où je prends mon téléphone pour alerter les flics, il sort un couteau de sa poche et me poignarde avant de prendre la fuite.

Elle marque une pause dans son récit et je l'écoute attentivement, je ne l'interromps pas, je pose simplement ma main sur la sienne pour essayer de lui donner la force de continuer.

- Je me suis écroulé au sol et les dernier mots que j'ai entendu, ce sont ceux de Léo qui me suppliait de rester en vie. Je me suis réveillé à l'hôpital avec une douleur horrible. J'ai appris que j'avais été opéré en urgence, j'ai fait une hémorragie interne et pendant l'opération, j'ai fait un arrêt cardiaque, ils ont cru me perdre à ce moment-là. J'ai aussi appris que la personne qui m'avait poignardé était en réalité le dealer du mec qui a fait une overdose et qu'il avait été arrêté et mis en examen pour tentative de meurtre. J'ai eu énormément de mal à m'en remettre, autant physiquement que psychologiquement et ce qu'il vient de se passer n'a fait que ressasser ce que j'ai déjà vécu. Pour essayer d'exorciser tout ça, j'ai tatoué la date de mon agression sous ma cicatrice pour me rappeler le jour où j'ai frôlé la mort et qu'on n'a qu'une seule vie et qu'il faut en profiter.

Je comprends mieux pourquoi elle a une cicatrice, ça n'a pas dû être facile pour elle. Je la remercie de s'être confié comme ça à moi alors qu'on apprend encore à se connaître et qu'elle a le droit de ne pas me faire confiance après ce que j'ai dit. Je la prends dans mes bras et elle entoure mon corps avec les siens, à cet instant je ressens un sentiment de bien-être que je n'avais pas connu auparavant. Cette fille me fait ressentir de nouvelles émotions et j'aime ça. J'aimerais me laisser aller avec elle mais c'est tellement compliqué et encore plus que maintenant j'ai de la concurrence.

- Vu qu'on est dans les confidences, moi aussi je vais me confier.

Elle me regarde dans les yeux et je pense qu'elle a compris où je voulais en venir.

- Je suis désolé d'avoir dit ça à Antoine. Sache que je ne le pensais pas. Le fait est que la fille avec qui je sortais avant ma trahie. Elle ne m'a jamais aimé, elle était déjà en couple quand on s'est mis ensemble. Tout ce qu'il l'intéressait en réalité c'était ma notoriété sauf que moi, j'avais des sentiments pour elle et qu'elle m'a brisé le cœur quand j'ai appris ça. Depuis j'ai énormément de mal à faire confiance, j'ai beaucoup souffert de cette relation alors je les fuis pour ne plus avoir à revivre cette souffrance. Je suis désolé Amélie parce que j'ai dû te blesser en disant ça mais c'est plus fort que moi, je n'arrive pas à me laisser aller avec une fille, je te promets que j'essaie mais c'est très compliqué. Pourtant je sens bien que tu n'es pas ce genre de fille à profiter des gens et c'est Antoine qui m'a ouvert les yeux. J'aimerais bien qu'on reparte de zéro tous les deux.

Elle me regarde et aucune expression ne traverse son visage. Je pense qu'elle assimile tout ce que je viens de lui dire et qu'elle tente de prendre une décision. J'aimerais pouvoir déchiffrer ce qu'elle ressent mais elle ne laisse rien transparaître ce qui me déstabilise.

- Je veux bien qu'on reparte de zéro tous les deux mais en tant qu'ami. Je recommence tout juste une nouvelle relation avec Pedro, on se donne une nouvelle chance et je ne veux pas lui mettre à l'envers.

Ces mots me font mal, je ne sais pas pourquoi et je ne peux pas l'empêcher. Cependant, je pense que si je veux pouvoir aller de l'avant et essayer de la conquérir, c'est ce qu'il y a de mieux à faire, même si ça va être dur de lui résister.

- Je suis d'accord.

Elle me sourit et me tend sa main que je sers dans la mienne comme si on se faisait une promesse que je vais avoir du mal à tenir.

- Kylian ?

- Oui ?

- Je... Je peux dormir avec toi cette nuit ? Je ne me sens pas de rester toute seule après ce qui s'est passé ce soir.

- Bien sûr, j'allais te le proposer.

Elle me prend dans ses bras en guise de remerciements et elle part se coucher, je fais de même et enroule mes bras autour d'elle pour la rassurer. Elle se laisse faire malgré notre proximité plus qu'ambiguë et elle finit par s'endormir, une fois qu'elle dort paisiblement, je ferme moi aussi les yeux.







Salut tout le monde ! J'espère que ce chapitre vous a plu ? Je suis désolé pour le temps que j'ai mis à le publier, c'est assez compliqué pour moi en ce moment mais je vous promet de revenir ❤️

En attendant la suite, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

Kylian et Amélie amis ? Est-ce que ça va durer?

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