Mission 41 : l'étage confiné

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C'est la troisième fois que Mika et Luan essaient d'appeler leur collègue. Il n'est pas dans ses habitudes de les laisser sans nouvelles : Corporate est un endroit où il est facile de se perdre, pour quelqu'un qui a moins d'un an d'ancienneté. Le manager demande à sa stagiaire si elle sait où Cathy devait se rendre, mais elle secoue la tête.

Il appelle immédiatement Daniel, mais ce dernier n'a l'a pas vu non plus, et promet d'appeler Al ensuite, ce qu'il fait.

Toujours vautré dans le fauteuil, la tête complètement dans les nuages, une vibration vient troubler sa béatitude. Le grand SPF saisit son téléphone avec lenteur.

— Bonjour Al, est-ce que Cathy est avec toi ?

— Non. Mais nous étions ensemble il y a quinze minutes, dit-il en réalisant qu'il a vraiment plané longtemps.

— Elle allait bien ?

En fronçant les sourcils il s'assoit au bord du fauteuil, soudain inquiet.

— Oui. Pourquoi ?

— Mika la cherche. Apparemment elle n'est pas revenue aux archives après une pause qu'elle aurait, je cite : "peut-être passé avec son nouvel ami, le grand couillon de SPF".

Al se lève et se dirige vers l'ascenseur, ses traits se durcissent.

— Al, ma question va te paraître bizarre mais... Est-ce qu'elle avait l'air... heureuse avec toi ?

Il revoit ses larmes de joie, son sourire, ressent le souvenir de son étreinte qui le fait frissonner.

— Très heureuse, pourquoi tu me demandes ça ? Quel est le rapport avec moi ?

Daniel se mord la lèvre : il ne peut pas lui dire, sa réaction sera surement de ne plus vouloir la voir afin de la protéger. Le silence se prolonge tandis que Al appuie sur le bouton de l'ascenseur qui ne réagit pas. Son regard s'assombrit dans une inquiétude grandissante.

— Daniel, sa voix est glaciale, dis-moi ce qui se passe.

₍⑅ᐢ..ᐢ₎ 

Seule la lumière d'un panneau "exit" qui brille au-dessus d'une porte apporte une source de lumière à peine suffisante à la jeune femme pour observer la pièce. Cathy s'approche du mur, où le numéro de l'étage est inscrit, pour observer ce qu'elle devine comme de grandes lacérations. Son cœur continue de pulser le sang dans ses veines, seul son dans le silence tamisé de l'endroit.

Ses yeux inspectent le pallier : une plante desséchée, une moquette défraichie, et toutes les fenêtres sont calfeutrées et recouverte d'un adhésif totalement opaque.

Elle essaye la porte sous le panneau Exit. Fermée. Elle insiste, espérant y trouver un escalier pour quitter cet endroit peu rassurant, mais la poignée finit dans sa main. Elle tente un coup de pied : c'est une porte blindée. Dans un râle, elle pivote et décide de s'éloigner de l'ascenseur, de peur que Ethan s'y trouve encore.  

S'engageant dans un couloir totalement vide le long de la baie vitrée opaque, elle grelotte : l'air ici est froid et il n'y a vraiment aucun bruit. Au détour d'un carrefour, elle aperçoit enfin de la lumière et s'en approche doucement. Une machine à café émet une faible lueur. Devenue experte en la matière, Cathy identifie un très ancien modèle, probablement l'une des premières machines "Caractérielle".

Clairement pas son type de machine à café préféré.

Méfiante, Cathy s'approche pour espérer engager une conversation et obtenir des informations sur cet étrange endroit.

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