Mission 64 : venir des étoiles

260 51 139
                                    

Lorsqu'il la voit, Al sent son cœur se manifester dans de doux battements. Il sourit, la regardant derrière les verres fumés avec beaucoup de tendresse, soulagé de la revoir après tout ce temps. Les yeux de Cathy glissent sur lui, sa main se pose sur la poitrine musculeuse pour s'assurer qu'il est bien là, en chair, en os. Dans un costard mouillé par la pluie, cintrant sa silhouette, il n'a jamais été aussi présent, tant sa majesté prend toute la place dans sa réalité.

Lui ne dit rien : ne sachant pas par où commencer. Un simple "bonsoir" lui paraît si dérisoire. Ses battements deviennent des pincements, un appel à l'élan qu'il n'ose prendre, la gorge serrée. La mallette qu'il tient, tombe dans un bruit sourd.

Dans un mouvement vif, Cathy agrippe sa cravate et le tire à l'intérieur. D'un coup de pied, sans le lâcher, elle ferme la porte avant de plaquer Al contre un mur et le prendre dans ses bras. Elle l'enroule si fort qu'il est à deux doigts de s'étouffer. Cathy colle son oreille contre son torse pour entendre ses battements de cœur, devenus rapides et puissants. 

Encore surpris de s'être fait entrainer de la sorte, Al sent la passion de Cathy se diffuser en lui. Son corps s'en abreuve à grande goulée. De sa gorge s'extirpe un profond soupir d'aise qui la fait vibrer. Il n'attend pas pour l'enlacer à son tour, l'envelopper de lui toute entière. 

Les mains de Cathy glissent sur son dos, ses paumes appuyées le font fondre dans une volupté irrationnelle. Al tremble entre les bras de Cathy, si heureuse de sentir sa chaleur, son odeur encore plus puissante et qui abreuve son manque de lui.

— Cathy... parvient-il à dire, sa voix grave de Al fait vibrer l'air, résonne dans sa grande carrure.

 Son prénom prononcé dans un souffle débordant d'affection fait réagir le corps de la jeune femme à fleur de peau. Il y a quelque chose d'érotique dans leur façon de se blottir l'un contre l'autre. Comme s'ils se faisaient l'amour, sans le faire, se contentant de d'essayer de se fusionner dans cette étreinte lascive. Les larmes ne tardent pas à brouiller leur vue.

— J'ai eu tellement peur... murmure -t-elle dans un sanglot.

Les doigts de Cathy agrippent la veste du costard à ce douloureux souvenir. Puis, à contre cœur, elle recule pour que l'une de ses mains attrape les solaires sur son nez, et les retire. Ces yeux constellés de tendresse lui avaient terriblement manqué.

— Je... elle se mord la lèvre. J'ai tellement de questions qui se bousculent dans ma tête...

Al hoche la tête : il est enfin prêt à y répondre.

— Mais avant : tu... ne veux pas te changer ? dit-elle en sentant sur elle l'humidité provenant de sa veste.

Toujours sans un mot, Al déboutonne sa veste et la retire dans un silence très particulier durant le quel Cathy observe ses doigts long et gracile, ceux-là même qui la font frissonner quand ils glissent dans ses cheveux, sur son corps, dans son corps. Cathy déglutit, puis prend la veste pour la mettre à sécher sur le dos d'une chaise. Il ramasse sa mallette et disparaît dans la salle de bain, pendant qu'elle prépare du thé pour le réchauffer... et occuper son esprit pour redescendre sur terre.

Avec minutie elle dépose les mugs en forme de lapin sur la table basse du salon, quand Al réapparaît, en chemise noire et un pantalon à pinces de même couleur. Une  perle de pluie glisse sur sa jugulaire avant de s'enfoncer plus loin sur sa peau et disparaitre. Sa chevelure rousse lui donne un air éthéré, presque flottante et lumineuse. Il lui semblait impossible que Al puisse paraitre encore plus doux qu'il ne l'était déjà, pourtant face à elle il dégage un charisme qui l'enveloppe comme un plaid réchauffé au coin du feu.

Bienvenue à Corporate [Romance paranormale]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant