Mission 36 : Maman

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Cela fait quelques jours maintenant que Cathy est sans nouvelles de Al. Pour ne pas trop y penser elle se noie dans son travail et la musique, mais se montre aussi plus attentive à la vie de ses collègues hors et dans Corporate. Luan est devenue une amie, mais pas encore une confidente : Cathy n'est pas encore prête à aborder avec elle son ancienne vie, et encore moins parler des événements surnaturels qu'elle vit dans l'entreprise. 

Toutefois, elle lui parle un peu de son amitié avec Al : Luan semble vraiment dubitative, ne sachant pas quoi en penser car elle connaît "l'effet secondaire" et l'influence que peut avoir cet homme sur Cathy. Mais elle lui semble si sincère et heureuse en parlant de lui, que Luan se demande parfois s'il s'agit vraiment d'une banale amitié.

Un matin, quand elle se retrouve seule avec Luan devant Kitt, Cathy en profite pour lui demander :

— Au fait, je ne t'ai jamais demandé comment s'est passé la réunion.

— C'était marrant. Les marketeuh et commerciaux sont vraiment des passionnés ici, elle fronce les sourcils en pensant à cette histoire de publicité, t'as pas reçu une demande bizarre d'ailleurs ?

Cathy secoue la tête et se demande de quoi il est question. Luan sourit en coin et ne dit rien de plus.

— Vincent et toi vous ... ?

— Non. Mais j'adorerais, dit-elle en soupirant, j'le trouve tellement sexy que j'en perds la boule je crois.

Cathy affiche un petit sourire amusé, elle comprend ce que ressent sa collègue.

— Tu le verrais avec ses gosses : je fonds, il n'est pas aussi froid que je le pensais. Et ça me plait encore plus, elle soupire encore une fois, je suis en Crush total putain...

— Mlle Peng ! Vous avez dit un gros mot ! Je rétrograde votre commande de café d'une couleur, vocifère Kitt.

Les collègues pouffent de rire. La stagiaire sourit, contente d'avoir avouée son attirance envers Vincent à Cathy.

₍⑅ᐢ..ᐢ₎

Le miroir lui affiche l'image d'une jeune femme stressée d'aller à un rendez-vous. Se retrouver dans un café avec un homme comme Carl stresserait n'importe qui, se dit-elle pour se rassurer. La prothèse de secours a pu être ajustée par Gehlal, mais reste moins confortable au quotidien que la précédente. Il lui a promis de lui offrir mieux bientôt, mais à ce moment elle n'avait qu'une envie : avoir des nouvelles de Al, et il est resté très évasif : "il va bien", s'était-il contenté de dire.

Elle fait un petit effort vestimentaire : Carl ayant décidé de choisir le café où l'amener, elle se doute que l'endroit sera un minimum chic. Une jupe très longue taille haute, et un chemisier assorti avec des petits chats dessus font l'affaire. Sans oublier cette fois de coiffer ses cheveux en queue de cheval haute, et un petit gloss "nude".

"Est-ce qu'il aimerait ?" demande-t-elle à son reflet en pensant à Al. Elle se surprend de se poser cette question stupide, et sourit tristement quand son téléphone vibre : Carl l'attend.

L'homme dans la Porsche n'a pas vraiment d'effort à faire : toujours bien habillé, classieux dans ses vêtements de marques et ses lunettes de soleil posées sur son long nez. Quand il la voit avec son chemisier il a envie de rire : il trouve ça à la fois très mignon et ridicule.

— Où m'emmenez-vous ? Dit-elle souriante, en s'installant dans la voiture.

— Surprise très chère, il sourit en pinçant entre ses dents un cigare.

Conscient qu'elle reste peu à l'aise dans une voiture, il conduit aussi doucement qu'il le peut jusqu'à la plus grande ville à proximité : là où se trouvent les restaurants et cafés chics. Sous un magnifique soleil de printemps il l'amène dans un endroit lumineux, le "Lovely Chic*", à la décoration chaleureuse et dont les divers parfums de boissons chaudes et pâtisseries gourmandes caressent le nez de la jeune femme.

Bienvenue à Corporate [Romance paranormale]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant