Discuter, baiser, rire, dormir, dormir, dormir...
Felix va avoir dix-huit ans bientôt, l'impression que le temps passe trop vite, file à une vitesse ahurissante. Il faut grandir. C'est quand même compliqué quand on est encore qu'un adolescent paumé...
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— Tu dors ?
— Non... J'arrive pas.
Depuis la soirée sortie tout droit d'un rom com américain, les semaines se sont enchaînés à une vitesse hallucinante, les exams de fin de trimestre sont tombés, Felix a faillis faire une syncope un bon nombre de fois devant les copies de maths, mais s'est bien rattrapé dans toute les autres matières, notamment la philo où il a tapé fort avec un bon 17. Et puis les partiels sont venus à leur tour compléter le burn out général, pour se finir sur des semaines plus douces. Tout est passé trop vite, en accéléré, Felix a validé son trimestre et passe en deuxième année de fac après les grandes vacances. Ducoup à présent, il a deux mois à peu près pour profiter de cette « liberté ».
Et ce soir, en pleine semaine, Chan est passé chez-lui sans prévenir, lui apportant à manger, avant qu'ils ne tombent tout les deux dans le lit de Felix a essayer de trouver sommeil. Ils sont fatigués mais leurs corps ne le sont pas assez. Ducoup, le plafond fait office de distraction.
— Lix ?...
— Hm ?
La nuit est avancée, minuit passé déjà, les étoiles sont incondescantes dans le ciel, quand il fait nuit, quelques secrets s'envolent un peu dans l'air parfois. La fatigue délie les bouches, laisse l'étourdissement les rendre un peu plus léger à l'idée de partager leurs faces cachées. Ce que le jour ne verra jamais, la nuit le pourrait.
— Non, rien.
— Sérieusement ?
— ...
— Tu veux me dire quoi ?...
— Rien, oublie.
Felix soupire et Chan l'intercepte, ce dernier regarde ailleurs que sur le plafond, il se tourne, le drap bouge, et ses yeux suivent les rayons astrales de la lune sur un visage laiteux et parsemé de constellations. L'horloge tourne, le temps avec, la nuit s'avance. Felix sent qu'on le regarde et pivote la tête lui-aussi, tombant directement dans le regard du blond.
— Qu'est-ce que t'as à me regarder comme ça toi... ?
— T'es beau.
— ...
— T'es vraiment très beau.
— Arrête.
Chan voit les joues du plus jeune virer au rouge, ça le fait un peu sourire, et parfois les sourires sont faux, terne, et parfois les sourires sont vrai, solaire, là, c'est les deux, alors c'est surtout étrange. Dans le regard de Chan, il y a quelque chose qu'il ne dit pas, qui stagne. Felix bouge sur lui-même pour lui tourner le dos, embarassé.
