You could leave it all behind
Le truc avec Felix, c'est qu'il a beau penser en permanance, se prendre la tête pour rien et tout à la fois, il ne sait toujours pas gérer plus d'une situation.
Ces derniers jours ne lui ont pas été facile. Il les a vécu comme un coup de vent. Il se souvient facilement que sa première année à la fac s'est terminée il y a quelques semaines, avec une moyenne passable mais qui l'a bien fait passer en seconde année. Puis, tout s'est enchaîné. Il y a eu ce trouble qui stagnait et stagne toujours. Les appels qu'il a essayé d'ignorer sans réellement le faire. L'été envolé, les montagnes et la Mercedes. Tout ça en accéléré. Et pas plus tard qu'hier, il a affronté ses parents, ces gens de sa famille qui ne lui ont jamais parru aussi éloigné.
Et pas plus tard que ce matin, il a embrassé son meilleur ami. Son ami d'enfance. Son ami tout court.
Et Felix n'embrasse pas ses amis.
Alors il sait plus. Son cerveau lui fait la gueule et lui même est en train de le faire, un gros hoodie sur le dos, assis sur les marches d'escaliers juste devant la porte d'entrée. Là, il est en train de fumer, il rejoue en même temps sans une once de joie tout ce qu'il s'est passé en si peu de temps. La conclusion en découle très rapidement : rien ne va. Ce matin ce n'était donc qu'une impression quand il pensait que ça faisait sens.
En train de méditer devant l'aube à ses pieds, Felix essaye juste d'oublier. Quand ça lui échappe, il ferme souvent les yeux, s'il ne le voit pas, ça n'existe pas. Mais au fond, ça existe. Ces deux jours qui se sont enchaînés sans transition exisentent bel et bien. Et Felix sait plus où donner la tête. Les questions sans réponses sont revenues sans retenue. Et ces questions, elles font beaucoup de bruit ce matin.
— Tu vas attraper un rhume à rester là.
— T'occupes.
Sa voix semble un peu acharnée, un peu ennervée. Felix n'est pourtant pas ennervé. C'est juste que tout lui passe sous le nez à une vitesse qui le désole. Il a pris sa douche, il est sorti, et il fume. À force, il croit qu'il va en devenir addict.
Chan l'observe dans l'encadrement de la porte. Si Felix relevait la tête, il verrait qu'il n'est pas le seul à qui ça travaille. Mais il ne le fait pas. Et peut-être que c'est mieux comme ça.
— Ta mère est levée, souffle à nouveau Chan.
— D'accord.
— Je crois que ton père aussi.
— Ok.
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Sous tes néons rouges | ᶜʰᵃⁿˡⁱˣ
RandomDiscuter, baiser, rire, dormir, dormir, dormir... Felix va avoir dix-huit ans bientôt, l'impression que le temps passe trop vite, file à une vitesse ahurissante. Il faut grandir. C'est quand même compliqué quand on est encore qu'un adolescent paumé...