Please understand that I'm trying my hardest
Et puis, le soleil a fini par se loger correctement dans la voûte céleste, au-dessus d'une maison avare de chaleur. Le ciel est redevenu bleu, l'été s'est fait légèrement ressentir, et pas vraiment. On est au milleu de juillet, il devrait faire très très chaud, mais c'est pas vraiment le cas. Il fait encore un peu froid, mais ça va. Plus besoin de hoodie, plus besoin d'étreinte qui réchauffe.
Felix se sent un peu dépassé. Dépassé par sa mère contre lui, dépassé par cette étreinte qu'on attendait plus, dépassé par le soleil enfin levé, dépassé par toute cette situation, tout ces mots, tout ces regrets avoués, tout ces « Je t'aime » inattendu. Pendant un bon quart d'heure ils sont restés là, dans cette cuisine si spacieuse et si étroite à la fois. C'est sûrement l'atmosphère si différente qui pèse plus que de raison.
Contre lui, sa mère ne pleure plus, en tout cas plus trop. Il la soutient comme il peut, mais il n'est pas sûr d'en avoir réellement la force. C'est pas son fort, réconforter. Encore moins quelqu'un avec qui il a eu si peu de contact dans sa vie.
Et comme ça le met vraiment mal à l'aise, il essaye de se détacher, légèrement, presque délicatement. Il a beau essayer de faire passer la pilule, ça ne marche pas. Il n'y arrive pas. C'est trop soudain et abrupt. Ça ne les ressemble pas. Sa mère semble le comprendre et elle aussi fait un effort pour reculer. Felix souffle, il semble quand même plus soulagé.
D'un revers de main, Heesung essuie ses yeux un peu rouges et mouillés. Elle ne pleure plus, c'est déjà ça.
Ils sont encore assez proche mais ce n'est plus aussi pesant. Ils ont laissés leurs sentiments transparaître, donc quelque part, ça leur a fait du bien. À tout les deux. Et au ciel aussi peut-être.
Et c'est quand Heesung finit par redresser la tête en reniflant un peu, que Felix prend son courage à deux mains.
Il inspire profondément. Il aimerait respirer plus librement encore, mais c'est pas vraiment possible, et puis au moins il y arrive, et c'est déjà ça.
— Je t'appellerai de temps en temps... J'essayerai, concède t-il.
Sa mère se force à sourire, mais le cur n'y est pas.
Felix a l'impression que sa poitrine s'atrophie à cette vision, peut-être qu'il aimerait lui dire plus, peut-être qu'il aimerait donner encore un peu, mais c'est compliqué quand on a déjà passé tant d'années à le faire sans retour.
— Ne m'abondone pas, fait-elle en forçant un très petit rire.
C'est jaune, c'est bleu, c'est moche. Felix hoche la tête, pilote automatique. Il restreint les dégâts. Pour elle. Et pour lui aussi.
Ce n'est pas comme s'il pouvait faire quoi que ce soit d'autre.
Ça le touche, qui le veuille ou non. Cette rédemption, toute cette discussion. Évidemment, ça n'effacera jamais toutes ces années de solitude, de vide, de rancœur. Mais c'est déjà ça. On est sur un chemin un peu plus coloré et nuancé, les méchants ont admis l'avoir été, et en fait, ça fait vraiment du bien. Felix saisis parfaitement que ça le soulage qu'enfin ses parents ont compris et le lui ont dit, et ça fait aussi un peu mal mais c'est comme ça.
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Sous tes néons rouges | ᶜʰᵃⁿˡⁱˣ
RandomDiscuter, baiser, rire, dormir, dormir, dormir... Felix va avoir dix-huit ans bientôt, l'impression que le temps passe trop vite, file à une vitesse ahurissante. Il faut grandir. C'est quand même compliqué quand on est encore qu'un adolescent paumé...