Chapitre 1

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Xiao avait toujours préféré garder ses secrets pour lui-même. Il estimait que certaines choses devaient rester enfouies dans les profondeurs du silence, loin des oreilles indiscrètes. Peu importait la nature des relations qu'il entretenait, il y avait des vérités qui, si elles étaient révélées, risquaient de causer des douleurs insurmontables. Les secrets, pensait-il, pouvaient aisément détruire toute forme de relation, qu'elle fût amicale, fraternelle ou amoureuse.

Xiao avait souvent observé, avec une certaine amertume, à quel point il semblait nécessaire pour les gens de se confier à autrui. L'Homme, fragile par nature, ne pouvait vivre qu'en société. Et si l'on gardait ces pensées personnelles enfouies dans les tréfonds de son âme, elles finiraient par consumer chaque parcelle d'honnêteté qu'il restait en nous. Il en résultait un isolement progressif, un vide intérieur oppressant, une marginalisation inexorable. Xiao avait vu trop de vies brisées par ce phénomène. Il savait que la solitude menait à une existence morcelée, pleine de remords et de tristesse.

Pourtant, Xiao avait une expérience bien différente de la confiance et de la trahison. Chaque fois qu'il avait tenté de s'ouvrir à quelqu'un, il avait été confronté à des trahisons cinglantes, des arnaques vicieuses et des mensonges éhontés. Sa vie entière avait été une succession d'humiliations publiques et de moqueries incessantes. La société avait été impitoyable à son égard, le laissant brisé et méfiant. Il en était venu à la conclusion que faire confiance à quelqu'un était un acte de folie pure. Les amis, pour lui, n'étaient que des menteurs déguisés, prêts à poignarder dans le dos à la première occasion.

Quant à l'amour, c'était un concept encore plus difficile à appréhender pour Xiao. Comment pouvait-on donner une définition à une émotion si fugace, si éphémère ? Il n'avait jamais eu la chance de connaître un amour heureux, et cette absence le rendait incapable d'envisager une vie à deux. Chaque tentative d'approche amoureuse s'était soldée par une désillusion amère. L'amour, pour lui, n'était qu'une illusion cruelle, une façade derrière laquelle se cachaient déceptions et souffrances.

Les souvenirs de ces expériences passées le hantaient. Il se souvenait des nuits passées à pleurer en silence, à se demander ce qu'il avait fait pour mériter tant de cruauté. Chaque rire moqueur, chaque regard de mépris, chaque promesse brisée était gravé dans sa mémoire. Il ressentait encore la douleur lancinante de ces trahisons, comme une lame plantée dans son cœur. Chaque nouvelle rencontre était un potentiel danger, une nouvelle opportunité pour quelqu'un de se jouer de lui.

Ainsi, Xiao vivait dans une solitude amère, préférant la compagnie de ses pensées à celle des autres. Les cicatrices de son passé avaient façonné un homme méfiant, incapable de s'ouvrir à quiconque. Il errait dans une existence morne, prisonnier de ses propres peurs et de ses souvenirs douloureux. La société, pour lui, était une jungle hostile où règnent les mensonges et les trahisons, un endroit où il ne trouverait jamais la paix ni la compréhension qu'il cherchait désespérément.

Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire maintenant ? Rester ainsi pour l'éternité, ou...

– Je pense que ça devait se finir de cette manière, dans tous les cas. Dit Xiao, avant de se laisser glisser contre le mur froid derrière lui. Pourquoi est-ce que je l'ai considérée comme une amie ? Avec le temps, j'aurais dû savoir que ça arriverait.

Encore une fois, Xiao venait d'être trahi par une autre personne, cette fois de sexe féminin. À ce rythme, il ne pourrait plus considérer les autres que comme des « individus » anonymes peuplant la planète, dépourvus de toute chaleur humaine ou de sincérité. Chaque trahison était une blessure nouvelle, s'ajoutant à celles déjà nombreuses et profondes qui balafraient son cœur.

Après quelques minutes d'attente, cherchant à calmer la tempête émotionnelle qui faisait rage en lui, Xiao décida qu'il était temps de quitter la solitude étouffante de sa chambre et de se diriger vers le couloir du lycée où son cours allait bientôt débuter. La pièce lui semblait soudainement trop petite, les murs trop rapprochés, comme si l'air devenait irrespirable. Il se leva lentement, chaque mouvement empreint de lassitude, sentant le poids de la fatigue émotionnelle l'accabler.

The Only Secret I Can't Keep Is... ˣⁱᵃᵒᵗʰᵉʳOù les histoires vivent. Découvrez maintenant