The Only Secret I Can't Keep Is... ˣⁱᵃᵒᵗʰᵉʳ

Chapitre 3

Pourquoi avait-il dit ça ? Pourquoi avait-il laissé entendre qu'il souhaitait créer un lien avec Aether, alors qu'il avait juré de ne plus jamais avoir d'amis ? Xiao se posait ces questions en boucle, la confusion régnant dans son esprit. Pourtant, au fond de lui, il savait. Il espérait qu'Aether soit différent des autres. Si Aether était aussi désillusionné que lui par les relations sociales, alors peut-être, juste peut-être, ils pourraient se comprendre mutuellement et bâtir une amitié authentique et durable.

Xiao se sentait tiraillé entre son désir de rester isolé et son besoin instinctif de connexion humaine. Il avait passé tant de temps à se protéger, à ériger des murs autour de son cœur, que l'idée de les abattre, même partiellement, l'effrayait. Cependant, la présence d'Aether éveillait en lui une lueur d'espoir qu'il n'avait plus ressentie depuis longtemps.

Sans une réponse claire à ses tourments intérieurs, Xiao décida de partir chez lui pendant la pause méridienne. Il avait besoin de temps, de solitude pour mettre de l'ordre dans ses pensées. Le chemin vers sa maison, habituellement banal, lui sembla cette fois-ci un parcours introspectif. Le poids de ses préoccupations se faisait sentir à chaque pas, ses pensées tourbillonnant dans un chaos émotionnel. Il regardait les rues défiler, les visages anonymes des passants, cherchant une distraction à l'ouragan mental qui l'assaillait.

Aether, de son côté, fit de même. La rencontre et les événements de la matinée avaient aussi ébranlé ses certitudes. Xiao espérait que cet isolement temporaire leur permettrait à tous deux de réfléchir et de revenir avec des perspectives plus claires. Il ressentait une certaine appréhension à l'idée de ce que l'avenir leur réservait, mais il était prêt à affronter ses peurs, à donner une chance à cette possible amitié.

Chez lui, Xiao se laissa tomber sur son lit, fixant le plafond sans vraiment le voir. Les pensées d'Aether, des harceleurs, de ses propres actions et réactions se bousculaient sans répit. Son cœur battait encore de l'excitation de la confrontation, de l'intensité des échanges silencieux avec Aether. Il savait qu'il avait agi par impulsion, poussé par un mélange de colère et de désir de justice. Mais au-delà de ça, il ressentait une inexplicable attirance vers ce garçon aux yeux mielleux.

Les heures passèrent lentement, chaque minute étirée par l'introspection et les doutes. Xiao repassait en boucle chaque détail de la journée, chaque regard, chaque mot griffonné sur ce bout de papier. Il cherchait des indices, des signes que cette connexion naissante avec Aether pouvait être vraie et durable. Le silence de son appartement, d'habitude apaisant, semblait cette fois-ci lourd et oppressant. Il avait besoin de réponses, mais il savait qu'elles ne viendraient qu'avec le temps.

– Pourquoi est-ce que j'ai dit ça ? Pesta Xiao allongé sur son lit, une main posée sur son front. Je ne veux pas d'amis moi, qu'est-ce qui m'a pris ? Il se leva spontanément, avec un peu d'entrain avant de se positionner face à la fenêtre. Il me laissera tomber de toute façon.

Secouant la tête pour chasser cet interrogatoire mental incessant, Xiao se dirigea vers le placard et en sortit le balai. La pièce où il dormait chaque nuit était encombrée de poussière, une fine couche grise recouvrant chaque surface. Il se mit à nettoyer avec vigueur, balayant le sol avec des mouvements déterminés. La poussière tourbillonnait autour de lui, mais il continua, se sentant étrangement apaisé par cette tâche simple et répétitive.

Après avoir balayé le sol, Xiao prit un chiffon et commença à essuyer les meubles. Ses gestes étaient méthodiques, chaque coup de chiffon révélant la surface propre en dessous. Il ressentait une satisfaction secrète à voir la poussière disparaître, comme s'il nettoyait aussi une part de son esprit encombré. Il détestait la saleté qui s'accumulait, une manifestation physique de la négligence et de l'abandon. Ce sentiment de contrôle, même temporaire, sur son environnement lui apportait une étrange forme de réconfort.