Chapitre 55 : Entre professeur et Auror
(Harry)« Excellent, Al... Mr Potter, lâcha Harry alors qu'il rendait leurs devoirs à sa classe de septième année. Oui, tu as eu Optimal, souffla-t-il alors qu'Albus attrapait sa copie, les mains tremblantes.
— Ouf, souffla Albus en regardant la copie de Scorpius à côté. Tu as eu combien toi ? Effort Exceptionnel ? C'est... c'est très... très bien !
— Miss Thomas-Finnigan, excellent, fit Harry en s'avançant au deuxième rang. Miss Granger-Weasley, pareil, excellent... Mr Nott, excellent aussi... Mr Harper, bien... Mr Baddock, bien... Miss Ollivander, excellent... Miss... »
Les septième année étaient probablement ses meilleurs élèves, pensa-t-il en retournant à son bureau. Bien sûr, il devait bien admettre qu'il ne lisait pas entièrement les devoirs de son fils, déjà parce que sa minuscule écriture lui donnait mal à la tête, ensuite, parce qu'il rendait toujours minimum trois rouleaux de parchemin de plus que demandé, et enfin parce qu'il en avait marre de ne pas connaitre la moitié des choses qu'il racontait et de devoir faire des recherches à la bibliothèque (ou de poser des questions à Hermione quand il était invité à dîner chez les Granger-Weasley) pour vérifier que ce qu'Albus écrivait était vrai (c'était toujours vrai). Il se contentait de survoler et, de toute façon, c'était toujours excellent. Lorsqu'Albus lui demandait pourquoi sa copie n'était pas aussi annotée que celle de ses camarades, il mentait et disait simplement que c'était parce qu'il lui dirait ce qu'il en avait pensé de vive voix. Il s'assurait d'avoir toujours quelque chose à faire quand Albus lui posait des questions sur son devoir. Il se demandait bien comment les autres professeurs ne devenaient pas fous à force de corriger ses copies. Neville lui avait admis qu'il faisait exactement la même chose que lui mais il savait que le professeur Slughorn, lui, gardait toujours les copies d'Albus comme lecture du soir avant de se coucher car, pour lui, il s'agissait d'un véritable divertissement et même d'une passion.
« Je prends vos paris ! s'écria allègrement le professeur Diggle, l'autre professeur de défense contre les forces du Mal qui se chargeait des première au quatrième année, en entrant dans la salle des professeurs, un mercredi matin pendant la récréation, retirant son chapeau pour saluer Harry en s'inclinant. Vous misez sur Serpentard ou Serdaigle au prochain match, la semaine prochaine ?
— Vingt Gallions sur Serpentard, lâcha aussitôt le professeur Greengrass en levant rapidement les yeux de son livre.
— Est-ce une véritable question, Dedalus ? s'exclama le professeur Slughorn qui dégustait tranquillement une boîte d'ananas. Un Gallion pour Serpentard ! Les temps sont durs, mes amis ! Ho, ho, ne dites surtout pas à la directrice que je me suis adonné à de telles puérilités ! ajouta-t-il en pointant un doigt accusateur vers Diggle.
— Euh... fit Neville en regardant Harry d'un air hésitant. Oui, je mise pour Serpentard, moi aussi...
— Ouais, pareil, acquiesça Harry malgré le regard déçu du professeur Flitwick.
— Non, voyons, Serdaigle ! couina Flitwick. Cinq Gallions et une boîte de Couinesouris en sucre, Dedalus !
— Je vous suis, Filius, sourit Hestia Jones qui enseignait l'études des Moldus (d'après ce que Teddy lui avait raconté, des années plus tôt, elle semblait plutôt enseigner l'étude des Dursley). Un peu de solidarité pour les Serdaigle ne fait pas de mal.
— Il n'empêche que l'équipe de Serpentard est la meilleure, rétorqua Daphné Greengrass d'un air supérieur.
— Qui vivra verra, ma chère ! » s'exclama Flitwick avec un sourire.
À la fin de sa journée de travail, n'ayant pas de ronde dans la soirée, Harry emprunta la cheminée dans son bureau pour retourner chez lui. Il fut accueilli, en chanson, par James, qui répétait pour son troisième concert qui aurait lieu à la St Valentin.
« Al et Lily vont bien ? demanda James en posant sa guitare au sol. Et Ariel ?
— Oui, ils vont très bien, assura Harry en s'installant sur le canapé. Où est ta mère ?
— Partie interviewer les Vagabonds de Wigtown. Hé, tu as des nouvelles de Teddy ? J'ai voulu lui rendre visite, tout à l'heure, mais il n'y avait personne chez Andromeda.
— Euh... je crois qu'il rend visite à Remus, aujourd'hui, répondit Harry.
— Il est différent, tu ne trouves pas ? lâcha James. Teddy. Il m'a à peine parlé pendant les fêtes et...
— Il a besoin de temps, dit Harry. Je pense qu'il faut le laisser un peu tranquille et ne pas l'étouffer.
— Je ne sais pas, répondit James. Il se sentait sûrement seul à Azkaban, il devrait plutôt vouloir qu'on lui tienne compagnie. Moi, si j'avais passé autant de temps sans contacts, je ne voudrais plus jamais être seul !
— Teddy n'est pas comme toi, fit remarquer Harry.
— Ouais mais... tout s'arrange, maintenant, soupira James. Remus va bientôt sortir et...
— Teddy n'a pas que ça comme problème et, on ne peut pas dire que tout s'arrange, il y a toujours la Meutnace...
— Ils n'ont plus rien fait ! s'exclama James. Je vous dis que c'était une bande de guignols qui voulait faire peur à Al... il ne va sûrement rien se passer d'autre !
— Vigilance constante, rappela Harry. Et, si tu veux mon avis, la Meutnace n'est pas à prendre à la légère.
— Papa, ne fais pas comme Al et Louis, soupira James. Pourquoi tu ne veux pas être optimiste ?
— L'expérience, je suppose, répliqua Harry. Il vaut mieux être pessimiste, au moins, si on se trompe, ce qui suit ne pourra pas être pire que ce qu'on avait imaginé...
— C'est toi le vieux sage, fit James en haussant les épaules. Mais ne me dis pas que tu crois vraiment les théories de Louis sur Remus...
— J'espère qu'elles sont fausses mais je pense qu'il faut, quand même, y penser et rester sur nos gardes. Tu es le premier à avoir entendu la prophétie, James...
— D'accord mais Remus n'a tué personne, tu le sais ça ! »
Harry se retint de dire que, plus il y pensait, moins cela avait de sens. Il avait vu Remus se transformer et attaquer Victoire. Il avait complètement perdu le contrôle. S'il avait passé la majeure partie de son temps sous sa forme de loup-garou, il avait forcément tué des gens. Il n'oserait pas le dire devant Teddy qui se sentait suffisamment coupable, bien sûr, mais c'était beaucoup trop louche. Il avait déjà essayé d'en parler avec Hermione mais elle était, à peu près, aussi bornée que lorsqu'ils étaient adolescents et s'appuyait sur les rapports du département des mystères (de véritables analyses ! comme elle le disait) pour lui prouver qu'il s'inquiétait pour rien.
« Qu'il ait tué des gens ou non, il vaut mieux qu'il ne sorte pas du département des mystères tant qu'il ne sera pas guéri, lâcha Harry.
— De toute façon, c'est ce qui est prévu, non ? Hermione a dit que le département des mystères n'avait rien vu d'anormal en testant le remède sur le sang de Remus.
— Ouais, bien sûr... »
Mais Harry ne faisait pas vraiment confiance au département des mystères. Si la Meutnace avait pu infiltrer Ste Mangouste comme leur avait rapporté Louis, le ministère n'était pas forcément à l'abri. Il ne l'avait dit qu'à Ginny et Ron mais, juste au cas où, il avait gardé une fiole du remède d'Albus. Ils ne pouvaient pas se montrer trop prudents. Et si Remus était libéré sans être guéri ? Il gardait toujours le philtre de Lunouvelle sur lui avec ses antidotes aux poisons, aux philtres d'amour, et autres remèdes en tout genres. Albus avait sûrement hérité de lui sur ce point. Comme il l'avait toujours dit, même s'il était aujourd'hui professeur, c'était la panoplie du bon Auror.
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Tome 6 - En vol avec les Potter
FanficAprès une nouvelle découverte destinée à sauver un grand nombre de vies, la menace planant au-dessus du monde magique est de plus en plus concrète. Mais, entre le bien et le mal qui s'emmêlent, comment savoir ce qui est réellement à craindre ? Aux...