Tome 6 - En vol avec les Potter

Chapitre 82 : Ni bien ni mal

Chapitre 82 : Ni bien ni mal
(Teddy)

    Il était une fois, une infinité d'histoires. Chaque histoire suivait un modèle. Le bien contre le mal.

    Teddy avait toujours été malchanceux, à tel point que son histoire détruisait tous les modèles existants. Sa réalité était bien différente.

    Il était le fils de deux héros, Remus Lupin et Nymphadora Tonks. Deux héros tombés au combat. Le mal les avait emportés et la morale de l'histoire, c'était que le bien ne triomphait pas toujours. Le mal n'avait pas emporté que ses parents, il avait emporté la femme qu'il aimait plus que tout. L'amour n'était pas plus fort que la mort.

« McGonagall a reporté le dernier match de Gryffondor, l'informa Harry, et les examens sont aussi reportés à une date ultérieure. Ils vont peut-être devoir renvoyer les élèves à la maison quelque temps... le château n'arrête pas d'en faire des siennes... je n'ai jamais vu ça... et les deux Peeves sont incontrôlables... »

    Teddy hocha la tête. C'était tout ce qu'il faisait, dernièrement. Son parrain lui rendait visite, presque tous les jours. Et il n'était pas le seul. James l'accompagnait très souvent et lui parlait durant des heures.

    Mais Teddy ne répondait presque jamais. Il parlait à peine. Il n'en voyait pas l'intérêt. Il ne parlait qu'à Victoire dans son passé.

    C'était la seule chose qui importait. Il n'y avait rien d'autre.

« À propos de Remus, tu... » commença James.

    À chaque fois que quiconque lui parlait de ce monstre, le mal incarné, Teddy s'autorisait une réaction. Il tournait la tête. C'était tout ce qu'il faisait.

    Il ne voulait plus jamais entendre parler de lui.

« Tu dois parler... aux autres, continua James. La famille. Ils... personne n'a envie de le chercher... mais on doit... »

    Il avait tué Victoire. Il n'avait aucune envie de le trouver. Il voulait juste qu'il disparaisse.

« Teddy, dis quelque chose, soupira James.

— James, laisse-le, répliqua Harry. Si Teddy n'a pas envie de parler, on ne l'obligera pas.

— C'est ton fils, insista James. Tu ne peux pas être insensible ! Tu sais bien qu'il ne voulait pas... il... il... »

    Il se fichait de répondre.

« Teddy ! Réponds !

— James...

— Je ne veux pas, dit finalement Teddy.

— Tu ne veux pas quoi ? fit James d'un ton encourageant. Continue, tu...

— Lui. Je ne... Non. »

    James le regarda longuement, l'air déçu.

« Teddy, c'est ton fils, tu dois bien...

— Je n'ai pas de fils » répliqua Teddy.

    Ce n'était ni bien, ni mal. C'était un fait. Il n'avait pas de fils. Il n'en avait plus. Il n'aurait jamais dû en avoir. C'était très simple. Un concept clair. Il avait été enchaîné à Azkaban, des mois durant, mais ce n'était que le début de sa peine. Il serait enchaîné à la vie, cette terrible affliction, et il n'y aurait plus rien d'autre. Plus jamais.

    Rien que les rêves et les cauchemars.

    Ses cheveux resteraient noirs, ses yeux aussi, et son âme meurtrie.