Façade ( en pause le temps de faire la partie III et en réécriture )

Chapitre 4

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                             Lyam

7h05-Seattle

J'enroule la bande de maintient autour de ma main puis l'autre. Le soleil n'est même pas levé. Je suis partis le plus tôt possible. Fuir, c'est ce que je sais le mieux faire.
Ma mère doit sûrement me chercher en ce moment même, j'ai laissé un papier sur mon bureau au cas où elle paniquerait vraiment. Même si elle a l'habitude avec mon père de mes petites escapades matinales ou nocturnes.

En revanche, ils ne savent pas pourquoi je fuis, ils ne se doutent pas que c'est à cause d'un cauchemar qui remonte à plusieurs années ni même que je l'ai vécu. Cauchemar qui me hante de jour en jour. Si seulement j'avais su...

Je me hais merde. Je suis un monstre, un putain de monstre.

Le tatami noir est dur sous mes pieds, et le craquement de mes doigts résonne dans toute la salle de boxe. Je suis seul pour l'instant, autant en profiter au max avant que plusieurs habitués arrivent.

Je marche d'un pas déterminé vers le punching-ball, mes poings se resserrent de plus en plus en me rapprochant de mon défouloir préféré. C'est parti Lyam, tu vas pouvoir extérioriser toutes tes souvenirs et idées noirs sur ce sac de frappe. Le premier coup fuse, le deuxième ne tarde pas, suivit du troisième, puis du quatrième et du cinquième.

Je continue en allant de plus en plus vite. Plus je frappe plus mes idées deviennent claires. Mon grand-père, mes cauchemars, ce trou du cul, ces pétasses.
Tout, Côme, Caleb, la nouvelle, cette Célya Miller dont m'a parlé Walter.

Apparemment elle est sur la défensive mais sympa. On verra bien, de toutes façons je la rencontrerai un jour ou l'autre je n'ai plus qu'à attendre. Dakota elle, je crois qu'on c'est déjà parlé quelques fois les années précédentes quand le châtain l'a amené vers chez nous. Mais je n'ai qu'un vague souvenir d'elle.

Le visage de mon grand-père arrive dans mon esprit, je ferais tout pour que tu sois fière de moi papi. Je ne te décevrais plus jamais. Une goutte salée roule le long de ma joue. Je t'aime papi, tellement, si tu pouvais voir comme tu me manques. Même si tu es là haut, je suis sûr que tu m'entends, que tu me vois. Tu veilles sur moi. Un rire rauque sort de ma gorge, tu parles au ciel maintenant Lyam. Et bah dit donc c'est de mieux en mieux mon grand.

Des mèches noirs commencent à coller mon front plein de transpiration. J'arrête les coups et m'assois sur un punching-ball allongé sur le côté. Ma bouteille d'eau m'appelle, j'ouvre le goulot et vide la quasi-totalité du contenu.

Quelqu'un entre dans la salle, en apercevant son visage je sers les dents. Qu'est-ce qu'il fout ici lui ? Je détourne le regard juste avant qu'il ne m'aperçoive.
Il va vraiment me faire chier tout le long de ma vie cet enfoiré de première.

Je repars frapper le sac, depuis qu'il est rentré je revois la scène, je la revis. Cette même scène présente dans mes rêves, dans mes nuits, dans mes insomnies. Ce rêve enfin plutôt ce cauchemar qui me colle à la peau où que j'aille. Putain, le sac se pli de plus en plus sous la rapidité et la brutalité de mes poings.

Je le déteste, je les détestes. Je serais pire que vous tous réunis, je serais pire.

Je vous en fais le serment.

Je pars prendre ma douche dans le vestiaire, m'habille et prends mon sac pour aller au lycée. C'est la deuxième semaine de cours depuis que j'ai repris. Je pensais que la première allait changer quelque chose, mais au final non, tout est comme avant. J'ai l'impression que mon papi n'est jamais mort, toujours en vie, dans sa cuisine à faire sa Ricoré.