Chapitre 14

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                        Lyam

16h30-Seattle

Et si c'était elle ? Non, c'est impossible. Pourquoi le mec l'autre fois a pris Célya en photo ? Pourquoi il était derrière cette fenêtre comme un psychopathe. Qu'est-ce qu'elle cache ? Et qui sont ces personnes sous ces cagoules noires. Et s'il y en avait d'autre s'ils n'étaient pas les seuls ? Il faut que je comprenne, j'ai besoin de comprendre. Tout ça a sûrement un lien avec les deux lettres anonymes que j'ai reçu depuis qu'elle est arrivé dans notre petit groupe tout calme.

Une main m'attrape par l'épaule me stoppant dans mon coup de poing contre le sac de frappes. Je me retourne sur la défensive.

Turson.

Bien évidemment, toujours là pour faire chier tout le monde lui.

-Tu n'as rien dit à tes "amis" ? dit-il en rigolant.

-Non.

-Parfait, dans ce cas là, pense au chèque crétin, dit-il en partant.

Je sers les dents et reprends plus fort les coups sur le punching-ball.

Je le déteste. Pourquoi mon père n'a pas été capable de rembourser ses foutus herbes plus tôt ? Et de les acheter à Turson. Il ne pouvait pas trouver un autre dealer ? Non ? C'était trop compliqué.

Je frappe, je frappe, je frappe.

Je n'entends plus rien jusqu'à ce que...

-Oui ce satané fils de riche, il nous fait bien chier avec ses conneries.

Ce sont eux. J'en reviens pas, ce sont leur voix. Je rabaisse la capuche de mon sweat noir sur mon crâne pour cacher mon visage et sautille autour du sac de frappes en lançant parfois quelques coups pour me retrouver en fasse d'eux. Leurs visages ne sont pas complètement à découvert. Eux aussi ont des capuches. Ils ont la même carrure et taille que les deux inconnus.

-J'ai hâte qu'elle revienne, ça mettra un peu d'animation dans ce lycée ennuyeux, dit le plus petit.

-Oui, mais surtout son retour à lui, continue le plus grand en étirant ses dents dans un sourire carnassier.

Mais de quoi est-ce qu'ils parlent à la fin ? Ils le font exprès, c'est pas possible. A chaque endroit où je vais je les croise ou je reçois une lettre. J'enlève mes gants et parts chercher mon sac pour rentrer chez moi. Il faut que je comprenne même si ça n'a aucun lien avec moi. Ça en a au moins un avec Célya et si ça peut lui pourrir encore plus la vie tant mieux. Même si elle le cache à tout le monde, je vois bien les moments où son regard reste fixé parterre pendant de longues secondes. Ou quand elle triture ses mains quand il y a trop de monde autour ou même encore l'autre fois quand je l'ai retrouvé dans le lycée pendant l'alarme incendie et qu'elle avait les yeux rougis. Elle ne va pas bien, même si elle essaie de le cacher. Mais je ne sais pas si c'est à cause de moi ou autre chose. Et je veux à tout pris connaître toutes ses réponses.

Je sorts de la salle de boxe presque en courant pour m'arrêter à mon arrêt de bus, la capuche de mon sweat toujours rabaissé sur mon crâne. Elle me protège un peu des rafales de vent et de la pluie battante. Des gouttes d'eau ruissellent le long de mes joues.

Une fois chez moi, je monte dans ma chambre et prends la boîte à chaussures avec les lettres que j'ai ressue depuis qu'elle est arrivée. Je déplie la première : "Elle arrive...", la deuxième : "1", la troisième : "3". Toutes signés : "E.J".

Façade  ( en pause le temps de faire la partie III et en réécriture )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant