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Luna avait disparu.

Paco l'avait confirmé auprès de son patron, Lorencio. Plus aucune trace de la petite brune.
Entièrement volatilisée.

Elle avait fuit comme une voleuse le jour même ou Lorencio avait quitté le manoir.

La tâche allait s'avérer plus compliqué que prévu.

Lorencio tenta de contacter Isandro, une énième fois sans y parvenir. Cela faisait 48h qu'il ne parvenait pas à le joindre.

Contrarié, le bel Ortega reposa violemment son portable sur le bureau situé dans l'immense suite.

— Quelque chose ne va pas? Lui demanda Rachel en s'approchant.

À la simple vu de cette femme, la colère de Lorencio se dissipa.
Elle avait ce don de l'apaiser juste en posant ses yeux sur lui.

Il était prêt à tout pour elle. Un sourire, un mot venant d'elle et il savait qu'il se plierai, capable de tout les sacrifices.

— Non... Juste que je ne parviens pas à joindre Isandro depuis deux jours. Il est à Huelvo.

— Huelvo? S'étonna Rachel.

— Oui.

— Ma meilleure amie y vit. Et je n'ai plus de ces nouvelles depuis deux jours moi aussi.

— Vraiment?

— Oui elle est fiancée avec le frère de Luna.

— Comment ça?!

— Ma meilleure amie Eva est en couple avec Alfredo, le grand frère de Luna. C'est un voyou... Une crapule. J'espère qu'il n'a rien fait à ma meilleure amie.

Le milliardaire resta un instant à cogiter. Ce genre de coup foireux. Il les connaissait bien. Il avait été mainte et mainte fois confronté à des types comme Alfredo, les défiant sans relâche sans jamais connaitre ce sentiment de peur.

— Il faut que j'aille à Huelvo ! Trancha subitement le bel Ortega.

— Comment ça?

— Le silence de mon frère est beaucoup trop inquiétant. Et celui de ton amie ne fait que rendre la situation préoccupante.

— Tu devrais contacter la police Lorencio. S'inquiétait Rachel.

Bon sang ! Il adorait l'entendre prononcer son prénom. Mais par dessus tout il adorait le regard brulant qu'elle lui portait à chaque instant.

— La police c'est moi ! Et cela depuis un bon moment. Dit il en se ouvrant le tiroir de son bureau.

Rachel s'approcha avec hésitation en entendant le bruit d'une mécanique qu'elle ne connaissait pas.

Elle écarquilla ses grands yeux azurs quand elle le vit magner un revolver avec une dextérité bluffante.

— Mais tu es fou ! Repose ça Lorencio ! Je t'en prie ! S'emporta t-elle en avançant plus près afin de poser ses mains tremblantes sur l'arme à feu.

Le milliardaire lui offrit un regard plein d'affection. Elle avait touché son coeur avec profondeur et Rachel ne pouvait pas se douter combien elle lui était chère maintenant.
Combien elle remplissait son coeur de joie, d'amour et de lumière.

Lui qui n'aimait plus la vie, et qui existait sans vouloir vivre.

Là voilà qui comblait ce vide, ce trou béant dans sa poitrine.
Il la laissa guider son geste et reposa l'arme dans le tiroir.

Rachel le referma et se tourna entièrement vers lui pour attraper le beau visage de Lorencio entre ses doigts.

— Je ne veux pas que tu endosses ce rôle Lorencio. Implora t-elle en le laissant percevoir son inquiétude.

— Quel rôle? Celui de protéger mon frère? C'est comme ça qu'on fonctionne chez les Ortega, Rachel. Et il faudra t'y faire.

Sa voix était suffisamment calme et posée. Il ne cherchait pas à la contrarier, ni à l'effrayer.

— Non ! Il ne faut pas résoudre vos problèmes de cette manière. C'est trop dangereux. La mort ne cessera de vous chasser tout les deux !

— La mort est là. Partout. A chaque instant Et rester assis sur cette chaise n'est pas une chose que je sais faire. Isandro est mon frère alors j'irai le trouver.

— Tu ne peux pas envoyer quelqu'un? S'affola t-elle.

Lorencio esquissa un sourire.

— Tu ne me sens pas capable d'y arriver?

— C'est que... La dernière fois, on t'a tiré dessus...

— Et j'ignore pourquoi ! Les gens me craignent suffisamment pour savoir qu'atteindre à ma vie, est une très mauvaise idée.

— Je ne veux pas que tu y ailles. Insista Rachel en sentant les larmes lui monter.

Lorencio la fixait avec fascination. Elle était incroyablement belle. Ses longs cheveux bruns étaient entièrement rassemblés sur l'une de ses épaules et son visage parfait etait sans artifice.

— Tu pleures? S'étonna le bel espagnol.

Rachel essuya ses yeux avec la manche de son gilet, tout en reniflant.

— Je... réalise que...

— Que? L'invita t-il à poursuivre.

— Que je t'aime bien plus que je ne le pensais. Et te perdre est une chose inenvisageable Lorencio. Je ne veux même pas y penser.

Le coeur du colosse trembla d'amour pour elle. Il l'embrassa spontanément, comme si c'en était vital.

— Il ne m'arrivera rien Rachel. Finit-il par prononcer contre ses lèvres.

— Comment peux-tu en être certain?

— Parce que maintenant que tu es à mes cotés, j'ai une raison de plus pour rester en vie. Lui avoua t-il en arrimant son regard au sien.

Rachel se serra fort contre lui. Humant son odeur viril avec ferveur.

— Je veux venir avec toi.

— Comment ça? Lui demanda t-il en essayant de la déloger de son torse.

Rachel serra plus fort en enroulant ses bras autour de Lorencio. Avec une plus forte pression, il l'aurai détacher sans problème, mais il ne força pas.

— Je viens avec toi à Huelvo. Mon amie Eva mérite que je fasse aussi cet effort pour elle.

— Penses-tu que je vais accepter de t'y emmener?

— Je n'attend pas que tu acceptes. Je viens et ça n'est pas négociable. Finit-elle par affirmer en se détachant de son bel amant.

Préoccupé Lorencio n'aimait pas du tout cette idée. Il aurai préféré l'envoyer dans son manoir, en sécurité avec Paco comme chien de garde.

Mais il allait se plier... par amour.
Et parce qu'il la voulait auprès de lui.

Tout le temps. À chaque instant. Même au coeur du danger.

( petit chapitre :) )

À travers toi  [Les frères Ortega 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant