À travers toi [Les frères Ortega 1]

26

Il l'avait retrouvé.
Enfin.
Ça n'avait pas été une mince à faire mais Lorencio y était parvenu.

La savoir assise près de lui dans sa Bentley noir pétrole, le rendait fou de joie.
Et contrôler cette excitation lui semblait insurmontable.

Le milliardaire avait tant de questions à lui poser, tant d'interrogations.

Mais là tout de suite, Lorencio ne parvenait pas à décrocher son regard de la jolie brune, se concentrer sur la route lui était devenu compliqué.

Pourquoi l'avoir fuit le soir de son sauvetage?
Pourquoi avoir laissé Luna prendre sa place? Pourquoi le fuir à nouveau après l'incroyable nuit qu'ils avaient eut ensemble?

Mais surtout pourquoi lui avoir offert son innocence?

Rachel restait silencieuse, partagée entre l'émotion d'être là près de l'homme qui avait capturé son coeur, et la peur de ce qui allait se passer pour elle...

Lorencio roula vers le centre d'Albacete et immobilisa la voiture devant un immeuble gigantesque.

Rachel se redressa pour admirer l'endroit.

Un hotel? Son coeur se mit à battre rapidement, presque vertigineusement.

Son visage laissa transparaitre son inquiétude et Lorencio le remarqua immédiatement.

Le craignait-elle?

— Ou sommes-nous? Demanda Rachel en agrippant son sac à main.

— Chez moi.

— Quoi?! C'est un hôtel... Grimaça t-elle.

— Il est à moi. Je l'ai fait construire. Répondit-il avec calme.

Un employé les interrompit à ce moment et Lorencio ouvrit la portière pour lui laisser le volant de sa Bentley.

Le milliardaire fit le tour de la voiture jusqu'à arriver près de Rachel, il l'incita à sortir.

Forcée de se laisser guider, l'infirmière s'exécuta.

— Je ne veux pas aller à l'hôtel. S'encouragea t-elle à dire en le suivant.

— Pas de chance. Je ne possède que cet hôtel de luxe, rien d'autre. Il faudra t'en contenter pour cette nuit.

— Quoi?! Non... Je pensais que tu me conduirais à Almeria.

— Almeria est plusieurs heures de route d'ici. Expliqua t-il en marchant devant.

Rachel s'immobilisa.

— Je ne peux pas...

Lorencio ferma ses paupières avant de se tourner vers cette femme incroyablement belle.

Il réduisit la distance qui les séparait.

— Tu ne peux pas quoi? Nous passerons juste la nuit. Je ne te ferai rien

Lorencio expira légèrement.

— Même si ça n'est pas l'envie qui me manque. Tu auras ta chambre. Fais moi confiance.

Pas forcément plus rassuré, l'infirmière resta figée. Lorencio attrapa la main de Rachel. Et puis sans comprendre pourquoi, elle se sentit totalement à sa merci, comme condamner à lui vouer un amour inébranlable.

Aucun homme ne l'avait jamais regardé de cette façon, et maintenant qu'il la voyait enfin, elle était certaine de lui plaire vraiment.

Le personnel fut étonné de tomber sur leur patron. Des mois que le milliardaire n'avait pas mis un pied dans ce lieux.