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L'amour n'est ni raisonnable, ni raisonné. C'est une évidence, une intuition.
Anne Bernard.

La gare fourmillait de monde. Des familles, des amoureux, des personnes seules, mais tous animés par le même but; celui de se rendre à une destination précise.

Et Rachel était bien l'exception. Elle n'avait aucune destination.
Nulle part où aller.
D'autant plus qu'Eva ne lui donnait plus signe de vie depuis plus de 24 heures.

Le désespoir.


Lorencio venait de pénétrer dans l'enceinte de la gare d'Albacete, il projeta son regard sévère sur les alentours puis s'approcha d'un agent positionné derrière un comptoir en bois.

— Bonjour Monsieur. Comment puis-je vous aider? Lui adressa le jeune guichetier.

— Pourriez-vous me dire s'il reste des trains à destination d'Almeria?

Le jeune homme au visage souriant pianota sur son clavier quelques secondes avant de relever la tête.

— Le dernier train pour Almeria est parti, il y a tout juste quinze minutes.

Le visage du milliardaire se crispa. Elle avait donc réussi à fuir. Une fois de plus.

— Mais je peux vous réserver une place pour demain matin. Le départ se fera à 8h50.

— Ça ira. Refusa Lorencio en tachant de rester poli alors qu'il n'avait qu'une seule envi frapper du poing sur n'importe quoi.

Cette course folle avait assez duré.

— Je suis ici jusque 17h30 si vous changez d'avis. C'est exactement ce que j'ai dis à la charmante jeune femme assise sur le quai la bas.

Lorencio recentra son attention sur l'agent.

— Quelle femme?!

— Une jolie brune... Elle est assise...Euh !

L'homme semblait la chercher du regard sans y parvenir.

— Elle doit avoir abandonnée. Je ne la vois plus. En conclut-il.

L'espoir gagna de nouveau Lorencio, et sans échanger davantage il se précipita vers les quais de la gare.

Sa hâte était à la hauteur de son envie de la trouver.
Analysant chaque silhouette, chaque passante, chaque sourire. Priant de nouveau pour qu'il puisse la reconnaitre au premier regard.

Jusqu'à ce que son coeur fusse transpercer par une flèche puissante et indélogeable.

Ce visage. Ce regard azur. Cette chevelure ébène...

Il les connaissait bien.

L'inconnue du lac. C'était elle.

Incapable d'avancer. Lorencio l'admira de longues minutes. Subjugué par l'immense beauté qu'elle présentait en plein jour.

Le muscle dans sa poitrine s'alarmait comme jamais. Sa cage thoracique lui semblait beaucoup trop étroite.

Et puis, ce fut l'apothéose, son coeur fut pressé par une nouvelle secousse quand elle arrima ses yeux océans au sien.

Le temps s'était figé, arreté.

Les tic tac de l'horloge de la gare, avaient laissé place aux battements de leur coeurs qui battaient à l'unisson.

L'instant était d'une évidence sourde et bourrée d'émotions.

C'était elle.

Le corps de Lorencio avança machinalement, comme un aimant guidé par l'attraction.

À travers toi  [Les frères Ortega 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant