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Ses paupières s'ouvraient désormais chaque matin sur la lumière du jour. Appréciant à sa juste valeur la beauté de ce monde dont il avait été privé pendant si longtemps.

Et justement, après des mois passés emprisonné dans l'obscurité totale, Lorencio Ortega goutait enfin à cette sensation perdue que de revoir.

Tout était à l'identique. Le monde s'était figé. Certes, les saisons avaient filés mais à part ça la vie était la même.
Rien n'avait changé d'un iota au manoir Ortega.

Rien.

Et pourtant il paraissait évidant à Lorencio que quelque chose lui manquait.

Quelque chose non. Plutôt quelqu'un.

Et il ne lui avait fallut qu'un centième de seconde, un seul regard pour réaliser que Luna n'était pas celle qui s'était imaginée.

Lorencio avait beau l'observer encore et encore. A la lumière du jour, ou bien dans l'obscurité de la nuit. La fixer des heures entières rire, discuter ou danser.

Son coeur restait froid, figé.

Pas la moindre secousse. Aucun souvenir ne ne venait s'accrocher à cette femme, ni à sa mémoire qu'il croyait sans faille.

Luna ne ressemblait en aucun cas à celle qui lui avait sauvé la vie. Ni son visage, ni ses formes, si son regard. Rien n'était le même.

Lorencio en était, désormais arrivé, à penser que cette femme n'était que le fruit de son imagination.

Qu'il l'avait rêver si fort avant de sombrer dans les ténèbres, qu'elle lui avait paru réelle.

La déception était aussi grande que celle d'avoir perdu la trace de Rachel Carmona.

L'infirmière était introuvable depuis bientôt trois mois. Et Lorencio n'avait pas lésiné sur les moyens pour tenter de la retrouver.

Malheureusement, aucune trace d'elle.

Sa vie se résumait donc à cela?

Après avoir cherché désespérément l'inconnue du lac, voilà qu'il recherchait désormais celle qui lui avait offert ce qu'il n'etait pas digne de recevoir.

Et cette idée de le rendait fou.

D'autant plus que Lorencio avait adoré chaque minute, chaque seconde dans les bras de sa douce infirmière.

Toute une nuit, il l'avait eut pour lui.
Rien qu'à lui.
Et l'imaginer dans les bras d'un autre, le rendait jaloux. Jaloux comme aucun homme ne l'avait été.

Voilà exactement pourquoi le bel espagnol n'hesitait pas à rendre regulièrement visite à ce fameux Ruben.

Au fond de lui, Lorencio ne savait pas réellement ce qu'il espérait. L'idée de la trouver chez Ruben l'exaspérait autant que celle de ne pas la retrouver.

Et sa déception de ne pas avoir de piste se lisait sur son visage constamment sévère.

— Lorencio ! Ça te dirait de te baigner ce soir? Lui proposa Luna en le rejoignant dans le salon.

À travers toi  [Les frères Ortega 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant