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Le lendemain en poussant de nouveau la porte de cette chambre sombre, Rachel savait qu'elle le trouverait au même endroit.

— Bonjour Monsieur Ortega. Je suis arrivée. S'annonça t-elle en se dirigeant vers la baie vitrée.

Pas de réponse.

Elle fit glisser les rideaux d'un geste assuré. Et ce fut seulement quand la lumière trancha l'obscurité de la pièce que l'infirmière projeta son regard azur vers le siège de son patient.
Lorencio demeurait immobile, assis, les yeux fermés.

Il semblait assoupis.

Rachel ne s'y attendait. Elle resta un instant immobile. A croire qu'elle ne le croyait pas capable de dormir.

Néanmoins, elle finit par s'approcher lentement pour ne pas interrompre l'une des rares siestes qu'il devait s'offrir.

La jolie brune se planta devant lui et s'offrit le luxe de le scruter sans craindre un quelconque sarcasme ou une phrase cinglante venant de Lorencio.

Rachel patienta ainsi de longues minutes, ne pouvant s'empêcher d'admirer cet homme qui prenait plaisir à la malmener.

Et la jolie brune debouchait toujours sur le même constat, Lorencio Ortega était clairement le plus bel homme qu'elle avait pu rencontrer et plus elle le scruter et plus elle n'avait plus le moindre doute que c'était lui.

L'homme qu'elle avait secouru à Almeria.

— Monsieur Ortega... Murmura t-elle finalement avec hésitation.

Effectivement, si l'infirmière voulait rentrer chez elle avant la tombée de la nuit, il fallait qu'elle fasse son travail.
Et vite.

Elle s'approcha un peu plus et s'abaissa jusqu'à atteindre la hauteur de l'homme endormi.
Son souffle chaud caressait la peau de son visage jusqu'à leur faire frissonner.

Rachel remarqua alors les gouttes de sueur qui parsemaient le front de Lorencio. Puis rapidement elle constata que sa respiration était rapide et saccadée.

Sans l'ombre d'une hésitation, elle plaqua sa main sur son front et découvrit qu'il était brulant.

Ni une ni deux, Rachel se précipita pour récupérer un thermomètre et relever la température exact de son patient.
Le capteur annonça 40 degrés.

— Oh non ! Monsieur Ortega?! Vous m'entendez?! L'appela t-elle en plaçant ses doigts sous son menton pour lui relever la tête.

Lorencio entrouvrit légèrement les yeux, il ne pouvait pas la voir mais il la savait là. Près de lui...

Sa voix était comme un murmure lointain. Une douce mélodie qui lui parut étrangement familière...

— Monsieur Ortega... Vous êtes fiévreux... Avez-vous mal quelque part? S'enquit-elle avec inquiétude.

Somnolant Lorencio resta silencieux, les yeux toujours entrouverts.

— Très bien... Je... Il faut que vous vous allongiez Monsieur. Avez-vous la force de marcher jusqu'à votre lit?

Il ne répondit rien, elle pouvait le voir crisper son visage, preuve qu'il souffrait atrocement.
Alors Rachel prit les devant.

— Levez-vous Monsieur. Imposa t-elle en plaçant ses deux bras autour de sa taille pour l'inciter à se relever.

Dans un ultime effort, le milliardaire s'exécuta. Lentement il se releva jusqu'à se trouver debout devant la jolie brune.

Il était si grand, surprenant Rachel qui ne l'imaginait pas aussi impressionnant. A vrai dire, jusqu'à maintenant elle ne l'avait trouvé qu'assis sur ce siège en cuir.

À travers toi  [Les frères Ortega 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant