Je suis un cas désespéré. C'est sûr à présent. Je joue les dures pour que l'on me respecte et que l'on se tienne à distance de moi, mais la réalité c'est que je ne gère rien du tout. Vraiment rien. Et je sais pertinemment que je suis entrain de faire une erreur monumentale, mais bornée comme je suis je ne le dirais à personne pour obtenir de l'aide. Je préfère me noyer dans ma connerie plutôt que de reconnaître que je suis faible.
J'ai déjà trop craquée. Si j'ai tenue ces six derniers mois, ou plutôt si j'ai donné l'illusion de tenir ce n'est pas pour faire tomber la façade maintenant. Ou peut-être que la façade n'a jamais eu lien d'être dès le début. C'est peut-être pour ça que quand je vois Campbell venir vers moi les mains dans les poches, je frémis. De peur ? D'appréhension ? D'excitation ? Ça fait quand même presque six mois que nos routes ne se sont pas croisées. Mais vu son regard, il ne m'a pas du tout oublié.- Tina, quel étonnement quand j'ai reçu ton message. J'ai même cru que c'était une blague. dit le garçon en s'avançant dans le parc
Assise sur ma balançoire je reste silencieuse, je le laisse jubiler.
- Mais je me suis dit que j'allais quand même venir, juste pour voir ce que tu allais me dire. Moi qui pensais que tu ne voulais plus jamais me voir et que je te dégoûtais.
Sérieusement ? Il a compris ça seulement après six mois ici, alors que quand nous étions à la maison je n'ai cessé de lui répéter ? Le salaud, il est entrain de se foutre de moi. C'est la seule explication logique, il est bien trop intelligent pour en être venu à cette conclusion seulement maintenant. Mais n'étant pas d'humeur pour une confrontation, je me contente de soupirer avant de lentement quitter ma balançoire.
Un sourire triomphant sur les lèvres, le jeune homme m'observe les yeux brillants.- J'espère que ça ne va pas nous prendre trop de temps, Elle m'attend à la maison. prend t-il le soin d'ajouter
Cette fois je laisse échapper un sourire et avance pour doucement lui faire face. Ce dernier pas un seul instant intimidé par ma personne, se contente de croiser les bras et de m'observer de son air malicieux bien trop familier pour moi.
- Je n'irais jamais à l'université. murmurais-je la tête basse. Je n'irais jamais dans un état assez loin pour pouvoir t'échapper et ne plus jamais entendre parler de toi. Je ne connaîtrais jamais la paix, et j'en ai marre de chercher quelque chose que je n'atteindrais jamais. J'ai tout essayé, j'ai vraiment tout essayé pour t'oublier. En allant même jusqu'à gâcher ma relation parfaite avec Grizz. J'ai tout gâché pour toi. soufflais-je en relevant la tête. J'ai tout gâché pour toi Campbell. Et tu avais raison...on est similaire toi et moi, mais pas pour ce que tu penses. On est similaire parce que l'on est inlassablement attiré par tout ce qui nous fait mal. C'est plus fort que nous, ça je te l'accorde. Et c'est peut-être lâche de ma part, mais je refuse de mourir ici dans la douleur.
- Tu n'as pas confiance en l'expédition de ton petit Grizz ? demande le jeune homme en se rapprochant de moi
- Je n'ai plus confiance en rien du tout et je ne suis sûr de rien non plus. Et je sais que toi non plus tu n'en as rien à faire, en tout cas pas tant que ça ne vient pas enticher ton petit plan.
- Mon plan ? questionne Campbell amusé
- Tu penses peut-être que tous les gens de cette ville t'ont oublié parce que tu te caches dans ta maison avec ta copine, mais pas moi. Évidemment que non je suis obsédée. Je sais que tu attends que le régime d'Allie se craquelle pour venir reprendre le pouvoir. Je sais que c'est ton but depuis le début Campbell.
- Wow, toujours aussi perspicace Tina. murmure t-il à présent si près que son souffle irradie mon visage. Mais...toi aussi tu fais partie du régime d'Allie non ? Tu comptes faire quoi maintenant ? Me dénoncer ?
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Young Nation : THE SOCIETY
Fanfictionsociété : État de vie collective; mode d'existence caractérisé par la vie en groupe; milieu dans lequel se développent la culture et la civilisation À l'école on nous apprend comment compter, comment lire et comment raisonner. Mais alors que nous qu...