HZ - À nos cœurs meurtris [en pause]

Chapitre 17

Appartement de Hayat - 18h00

Plusieurs semaines se sont écoulées depuis mon après-midi avec Hakim. La vie avait repris son cours et la routine s'était ré-installée.

J'étais toujours en contact avec le footballeur.
On s'appelait assez souvent, voir tous les jours, on discutait de tout et de rien.
Il m'avait à plusieurs reprises invité à le rejoindre à Londres pour y passer un week-end, mais j'avais décliné. Non pas que je ne voulais pas, mais j'avais peur de ce qu'il pouvait se passer entre nous.

J'appréciais nos échanges au téléphone, on se découvrait petit à petit et j'étais contente de voir qu'il se confiait à moi et qu'il puisse me raconter ses journées, il avait confiance en moi.

La relation entre nous était ambiguë par moment, dû aux phrases que Hakim pouvait me lancer. Il aimait savoir qu'il était la cause de mes rougissements, mais aussi des nombreuses fois ou il s'amusait à m'appeler « bébé ».
Mon cœur tambourinait à l'entente de ce mot quand il me le disait, mais je restais sur mes gardes.
Hakim était footballeur et tout le monde connaissait la réputation des hommes provenant de ce monde ...

Je fus sortie de mes pensées par Manaar assise sur le canapé de mon salon, un paquet de chips entre les mains.

-  Tu m'accompagnes ce week-end à Nice ? demande mon amie.
-  Qu'est-ce que tu vas faire là-bas, tu n'es pas de garde ce week-end ? la questionnais-je du regard.
-  J'ai refilé ma garde à Mathieu, me dit-elle. Je me fais un week-end au soleil avec Aziz.
-  Je viens pas pour tenir la chandelle, désolé, dis-je en lui arrachant le paquet de chips des mains pour en manger.
-  Invite ton footballeur !
-  Hors de questions ! Et de toute manière il a un match il me semble, dis-je en réfléchissant.
-  Rejoins-le alors !
-  Arrête de débiter des bêtises Manaar, pourquoi devrais-je le rejoindre ?
-  Pour faire avancer les choses, tu vas pas rester célibataire toute ta vie, faudra bien envisager un jour ou l'autre de te mettre en couple avec quelqu'un, me sermonne-t-elle.
-  Je ne suis absolument pas pressée, chaque chose en son temps.
-  Tu m'énerves Hayat, bouge tes fesses un peu ! Si Hakim te donne de son temps c'est pas pour parler de la météo tous les jours, bordel ! C'est parce que tu lui plais et qu'il veut tenter sa chance avec toi, alors arrête de décliner ses invitations à le rejoindre à Londres.

Décidément, elle est plus investie dans ma vie amoureuse que moi-même.
Mon amie souffla un bon coup avant de prendre son air sérieux, qui ne présageait rien de bon.

-  Faisons simple, je vais te poser 3 questions importantes et tu vas y répondre honnêtement. N'essaye pas de mentir parce que tu ne sais pas faire, me prévient-elle.

J'hoche la tête prête à répondre à ses questions.

-  Est-ce que Hakim te plaît physiquement ? demande-t-elle en commençant.
-  Ce n'est pas désagréable de le regarder, je réponds.
-  Est-ce que tu te languis le matin de recevoir ton appel du soir avec Hakim ? continue-t-elle de demander.

Je rougis et me mords la lèvre.

-  Oui, parfois, je réponds gêné.
-  Est-ce que tu as le cœur qui tambourine fort quand tu vois le nom de Hakim s'afficher sur ton téléphone et que tu entends sa voix ?

Je ne pouvais pas répondre à cette question et assumer d'avoir un faible pour lui.
Je cachais ma tête entre mes mains refusant de voir la vérité en face.

-  Hayat, c'est pas une honte d'avoir des sentiments pour un homme, me rassura mon amie en me prenant dans ses bras.
-  J'ai peur de souffrir, lui dis-je.
-  L'amour c'est pas seulement aimer, c'est aussi souffrir, rire, pleurer mais surmonter tout ça main dans la main.
-  Mais imagine qu'on se fasse des films et qu'il attends rien de moi, qu'il me vois juste comme une simple amie, tentais-je de dire.
-  Arrête avec tes "mais" Hayat, il ne donne pas de son temps à n'importe qui. Puis je sais aussi de source sûre que tu lui plais et qu'il attend juste que tu te sentes prête avant de tenter quoique ce soit, me dit-elle le sourire au lèvre.

Nous fûmes coupés dans notre discussion par mon téléphone qui sonnait.
Je souris bêtement à la vue de la personne qui m'appelait, déclenchant les moqueries de mon amie à qui je balançais le coussin en pleine face.

-  Salut, ça va ? lançais-je en décrochant l'appel.
-  Je suis fatigué, je viens de rentrer de l'entraînement, et toi ?
-  Je pense être moins fatigué que toi, j'étais de repos aujourd'hui.
-  C'est cool, t'as fais quoi de ta journée alors ?
-  J'ai littéralement glandé la matinée avant de me décider à faire des courses pour remplir le frigo dans l'après-midi et Manaar m'a rejoint.
-  Elle t'a parlé de son week-end avec Aziz ? me questionne-t-il.
-  Oui, ils vont à Nice d'après ce que j'ai pu comprendre. Ils peuvent plus se passer l'un de l'autre, des vrais canards dis-je en rigolant tout en tirant la langue à Manaar.
-  Pas faux, rigole-t-il. Tu m'avais dit que tu étais de repos ce week-end, tu as prévu quelque chose ?
-  Je ne sais pas encore, mais pourquoi toutes ces questions ?
-  Est-ce que tu peux aller ouvrir ta porte d'entrée s'il te plait ? dit-il en souriant.
-  Qu'est-ce que tu manigances Hakim, pourquoi tu me demandes ça ? dis-je inquiète.
-  Fais-moi confiance bébé, ouvre ta porte d'entrée.

Je me levais suivi de Manaar et alla ouvrir la porte d'entrée.
J'y découvris une grosse peluche portant un maillot de Chelsea floqué « ZIYECH »avec un énorme bouquet de fleurs dans les bras.

-  Hakim Ziyech tu es complètement fou, comment as-tu eu mon adresse ? dis-je en rentrant la peluche et en refermant la porte derrière moi sous les yeux attendris de mon amie.
-  Disons que j'ai des complices, dit-il. Maintenant ouvre l'enveloppe qui se trouve dans le bouquet de fleurs s'il te plait.

Je fis ce qu'il me demanda.
J'ouvris la lettre et me mis à lire à voix haute pour qu'il puisse entendre le petit mot écrit qui s'y trouvait.

"Bébé, je t'invite à me rejoindre ce week-end pour décompresser et passer un moment à deux. Tu trouveras avec ce petit mot ton billet d'avion. Aucun refus de tolérer. Hâte de te voir."

J'étais sans voix, cet homme était complètement fou et surprenant.

-  J'ai vraiment pas le choix, lui demandais-je avec une petite voix.
-  Exactement, tu n'as pas le choix.
-  J'ai hâte de te voir, lui dis-je en souriant.

Qu'est-ce que tu me réserve encore comme surprise Hakim ?

~
N'hésitez pas à me donner vos avis en commentaires