XXIX - L'escale

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C'est éreintant de faire des efforts et de voir qu'ils ne payent pas. C'est éreintant d'avoir une charge mentale tellement importante qu'on a l'impression de se noyer dedans. C'est éreintant de savoir que malgré tout la communication on finit par être la méchante dans l'histoire. Mais c'est de ma faute. J'ai trop donné. Souvent. Sans retour. Non pas que je cherche de la reconnaissance. Mais au final donner sans recevoir, c'est comme vider son verre d'eau sans le remplir derrière. C'est comme plonger dans des eaux profondes sans oxygène. Et je me suis noyée dans tes eaux profondes. Pour te connaître. Pour t'apprendre entièrement. Pour te découvrir réellement. Et non pas juste caresser la surface lisse que tu montres aux autres. Je voulais te deviner du bout des doigts. De ton rire cynique aux aux gémissements. De tes lèvres à ta chair. De ton parfum à ton plaid favoris. Je cherchais tellement à respirer en toi que je me suis étouffée en moi. Comme l'étoffe d'une robe à moitié cousue qui a besoin d'être rapiécée. Une pièce rapportée. Je dis souvent que c'est de ma faute. Car je ne sais pas voir le mauvais dans l'âme des gens. Je l'ignore, car j'aime dans l'entièreté. Et pour moi, il n'y a jamais de finalité. Car je ne vois que ce qu'il y a de plus sombre en moi. Je vis ma présence, je vis mon essence, mon aisance, ma distance. Je réagis à la moindre mélisse qui s'est  attachée à moi. Devenue vide de don, et personne pour remplir ce qui était une fois plein. Et pourtant, à l'inverse de ce que je pourrais croire. Mes amis sont là,  à faire l'éloge de tout ce qu'il y a de bons en moi, de vivant, de complet. Tout ce en quoi je ne voue pas une pleine reconnaissance au final. J'aimerais tellement pouvoir voir ce que ce monde voit en moi.
Mais le doute de soi est le pire vice qui soit. Surtout quand dans la soie se mélange l'air de toi.

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