XXVIII - Vent du Nord

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Ça y est je me rends enfin compte je vis pour les autres, de Chartres à Tours en passant par Paris, Cergy et Tarbes. Je vis pour tout le monde sauf pour moi. Résilience. C'est le terme qui m'a suivi depuis ma naissance. Accepter la violence, la perte, les échecs, la joie, la réussite, les hauts, les bas. Je n'ai jamais fait à ma manière, mais toujours au grès du courant. Je n'ai jamais fais de contre courant. J'avance là où l'on veut que j'aille. Mais ce n'est pas par manque d'ambition, de motivation. Non, c'est parce que j'ai la pensée fondamentale que ce qui doit arriver arrivera et je sais que malgré les nombreuses impasses, au final, -au terminus- je serais là où j'aurais besoin d'être. Mais une volonté telle quelle a avoir une envie précise est bien loin de moi.
Car un cas de vérité générale dit de moi que je ne m'attendais pas à vivre jusqu'à aujourd'hui. Encore maintenant j'attends de voir le couperet se décidera à tomber. Quand est-ce que l'épée de Damoclès se décidera a s'abattre sur moi. Mais je n'ai pas cette envie malsaine de mourir et de m'ôter la vie. Car il y a des gens qui comptent sur moi et pour lesquels je suis un pillier nécessaire sans lequel tout tombe en ruine. Et c'est la tour qui aura prédit cette chute.
Avant de partir je me suis fait la promesse de rester pour laisser mon empreinte. C'est une vérité confirmée par ma vision étrange et disloquée de la réalité, impossible a expliqué aux visions étriquées. Mais je trouve les bras de la mort beaucoup plus réconfortant que ceux que la vie m'offrent actuellement.
Beaucoup poseront la question et je la vois déjà arriver. Non, je me suis tellement renfermée que me confier à mes êtres chers est devenue tâche difficile. Alors je garde mes doutes, ma colère, ma rancune, ma tristesse, ma mélancolie et ma douleur. Pour moi.
Garde tes maux pour toi, pour ne pas blesser. Une leçon apprise à contre coup.
Ça a un goût métallique dans la bouche.
Car tout les soirs face à ce mélange sombre je me bats.
Une guerrière face à la malice de son subconscient.
C'est l'image que j'ai du moins. Le soir. Quand son venin m'atteint sans prévenir.
Le plus important avec la résilience, c'est que rien ne me touche, mais que toutes les émotions sont continuellement en ébullition.
Ne rien ressentir car la stimulation est trop importante.

Quand arrêterais-je mon manège? Peut être quand la neige tombera sur la plage.

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