First Blow

XXII - La goutte

C'est un spectacle si magnifique et inattendu. Il pleut, et la mélodie si agréable qui en découle habituellement est plus puissante est effrayante. Il pleut à en briser le mur, à le fissurer jusqu'à ce que des bouts s'en détachent. Je les vois s'éclater sur le sol, un à un exploser en milles morceaux, impossible de les recoller. Tout est à refaire.
Mais cette eau tombant du ciel, battante, laisse apercevoir l'intérieur des fondations des pans qu'elle détruit. Elles qui étaient si solides, s'en retrouvent ébranlées. L'habitat si joli n'est devenu que le sombre reflet de lui même. Tout n'est plus que ruines.

Et une a une les gouttes ruisselles entre celles-ci. Au travers de chaque émotions, chaque souvenirs, des plus joyeux aux plus tristes, des plus marquants aux insignifiants. Ces choses que l'on protège envers et contre tout deviennent vite faible. Tout se retourne, commence alors une bataille face aux doutes qui assaillent, et la préparation au siège n'était même pas réfléchi. Remettant en question le vécu et la réelle vigueur de chacun de ces moments. Comme un vieux disque de vinyl, les sensations tournent encore en boucle. Il n'y a pas de fin. Un cliché de chaque période passe, certains flous, certains clairs. Mais tout reste subjectif. C'est l'objectif.

Ces instants, qui transforment et malmènent ce qui était acquis, ce qui donnait du sens à la vie, ne sont au final que le reflet de d'émotions fortes, souvent négatives. Lorsque toute la lumière qui habite ces murs se transforme en ombre, c'est l'espoir qui rend hommage au désespoir. Le seul réconfort reste cette pluie violente. Elle est solitaire et pourtant si puissante qu'elle intimide. Elle, qui envoie tout valser et les murs si solide, deviennent aussi fin que ce qui était redouté. Et ce mauvais présage laisse derrière lui tout une entité à reconstruire. L'observation de ce spectacle humide subjugue et attire. Et dans la tempête, les gouttes ont comme un goût de réconfort.