My Boss

XLVI

J'ai passé le reste de la semaine avec Angie et Ty.
J'ai été manger avec Abi et Nico un jour en semaine. J'ai également vu Roger pour un café, ça m'a fait du bien.
J'angoisse énormément pour demain... lundi... mon jour de « reprise » ... j'ai écrit ma lettre de démission mais je me pose encore la question : « est ce que je la lui donne ? » vais-je réussir à supporter de le voir tous les jours ? Vais-je supporter son regard glacial qui peut se montrer si bienveillant... J'en doute fort...
Il a été catégorique, il ne veut plus me voir. Je ne pense pas être capable de supporter de le voir tous les jours sans pouvoir l'approcher...

Je me réveille avec la boule au ventre et un mal de crâne en prime...
Aller Haïley courage...

La nuit n'a pas été très reposante, j'ai fait une crise assez forte vers quatre heure du matin... Plus forte que celles que j'ai été amenée à faire les nuits précédentes.

Je me prépare comme d'habitude et au moment de partir, je passe par la cuisine et lance un dernier regard sur la lettre de démission... je la prends et la glisse dans mon sac...
Les pommes dans la panière à fruit me tentent bien mais mon estomac n'est pas de cet avis, tant pis pour aujourd'hui.
Je passe la porte et m'engouffre dans ma voiture.

J'arrive au bureau, je trie ses mails à une vitesse éclair pour ne pas le croiser avant d'aller récupérer son café. Une enfant de cinq ans vraiment... mais je ne le sens pas...

Je m'enferme dans mon bureau et quelques larmes roulent sur mes joues, je me gifle intérieurement. Je m'interdis de laisser perler de nouvelles larmes, mes amis se sont donnés à fond pour que j'aille mieux.
Il faut que j'aille mieux.
Je dois l'oublier, je n'ai pas d'autres solutions. Je ravale mes sanglots et me plonge dans mon travail corps et âme.

A midi, la tête de Nico passe la porte de mon bureau, un sandwich en main et une salade, il s'avance vers moi.

- Coucou tu vas mieux ma belle ?

- Ça va et toi ?

- Ça va !

Il est toujours plein d'énergie, il me parle de ses dernières escapades nocturnes pendant que l'on mange. Ça me change les idées, sa spontanéité et sa simplicité font de lui une personne très agréable.

Il repart après une bonne petite heure et je me replonge dans mon travail.

Quelques heures plus tard, c'est la tête de mon patron qui passe la porte. Mon corps tout entier se fige... ne pleure pas, ne pleure pas... Notre dernière altercation me revient en mémoire et je plante mes ongles dans les paumes de ma main pour me calmer.

- Bonjour.

Sa voix est dure et grave. Son ton froid et distant me blesse.
C'est décidé.
Je vais poser ma lettre de démission, je ne peux pas continuer comme ça.

- Bonjour.

J'essaie de ne rien laissé paraitre pourtant ma voix est mal assurée et je ne peux rien prononcer de plus. Une boule énorme bloque complètement ma gorge et je regrette d'avoir mangé ce midi, j'ai la nausée qui monte.

- Tient, j'attends le rapport avant demain.

Il dépose un boitier sur mon bureau. Ça fait longtemps que je n'ai pas eu à le faire avec un enregistrement, avant il m'emmenait dès qu'il le pouvait.

Je fixe le boîtier avant de lancer un regard vers mon sac... la lettre est juste la...
est-ce que je la lui donne ?
Est-ce que je vais le regretter ?
Est-ce qu'il va changer d'avis ?

Je me fais pitié à espérer ce genre de chose. Un long soupir passe la barrière de mes lèvres.

- Un problème ? (Demande t'il en se tournant vers mon sac à son tour)