My Boss

II

Je suis installée sur le canapé avec pour petit-déjeuner une salade de fruits et un jus d'orange pressé quand Angie sort de sa chambre. Les cheveux en pétard en sous-vêtements, les yeux pétillants et les joues rouges... compliqué de ne pas deviner que Monsieur est encore dans son lit.

Elle s'étale sur le canapé à côté de moi pour me plaquer un bisou sur la joue avant de me prendre la fourchette des mains pour me piquer un bout de fruit dans mon assiette.

Elle se lève et repart dans sa chambre pour en ressortir quelques instants plus tard avec un homme. En passant dans le salon il me salut, je le lui rends d'un signe de la main sans me retourner, trop absorbée par la télé.

J'entends vaguement Angie me crier quelle revient plus tard et la porte claque.

Une fois mon petit déjeuné fini, je trie mes affaires, j'irais courir dans deux petites heures, je n'aime pas faire du sport après mangé.

Je prends mon téléphone et bingo ! Ma mère m'appelle.
Elle m'appelle souvent vers cette heure-là. Je n'ai pas connu mon géniteur, il est parti et a laissé ma mère seule quand il a appris qu'il allait devenir père. Je ne le considère pas comme un père et je ne cherche pas à savoir qui c'est. Ma mère m'a élevée seule, je n'ai pas de frère ni de soeur mais j'ai Angie depuis mes dix ans. Donc je ne manque de rien, ma mère a toujours veillé à ce que j'ai tout ce qu'il me faut et je lui en suis énormément reconnaissante.

Elevée sa fille seule après s'être fait quitter par l'homme qu'elle aimait n'a pas dû être chose facile. Mais elle ne s'est jamais accablée et a toujours eu le sourire devant moi. Puis un jour, elle a rencontré un homme, ça doit maintenant faire sept ans qu'ils sont ensemble et ma mère resplendit à ses côtés. Je suis contente pour elle.

On échange quelques banalités, je lui parle de mon nouveau job et elle me parle de ses journées.

Lorsque j'ai terminé mes études j'ai décidé de partir du foyer pour mon indépendance mais surtout pour soulager ma mère. J'ai fait des études longues et ça a couté un bras... Mais encore une fois ma mère m'a souri et m'a aidé à payer mes études. Bref elle est incroyable et je ne la remercierais jamais assez.

Elle finit par raccrocher et un sourire niais reste collé sur mon visage.

Je m'habille d'un jogging et d'un débardeur par-dessus une brassière qui plaque bien ma poitrine parce que les rebonds non merci. J'attache mes cheveux en queue de cheval et go.

Cela fait bientôt une bonne heure que je cours, j'ai fait deux fois le tour du parc. Je décide de prendre une pause de cinq minutes sur un banc. Je contemple le paysage, regarde les gens en leur imaginant une vie ou en essayant de la deviner. Quand mon regard se pose sur une grosse berline noire aux vitres teintées, celle-ci démarre à l'instant où mon regard se pose dessus. N'y prêtant pas plus d'attention je me remets en route.

Une fois rentrée je me douche, me change et me maquille légèrement avant de descendre manger.

Le lendemain, Angie est en repos donc elle me raconte tout ce dont elle a besoin de se racheter. Journée shopping en perspective.

- Tu fais quoi aujourdhui ? (Demande t'elle)

- Je pense aller courir ce matin et cette aprèm je ne sais pas encore...

- On ira faire les boutiques ! (S'exclame t'elle en sautant limite sur place)

- Oui si tu veux (Je lâche en rigolant face à son enthousiasme débordant)

On débarrasse la table et on monte se préparer. Je prends mon sac, une petite veste et hop c'est parti.

Angie décide de prendre sa décapotable, on monte dedans et une de nos musiques préférées passe, je monte le son et on se met à chanter ou plutôt hurler les paroles tout en se trémoussant comme on peut sur les sièges. Ces pour ces moments-là que j'aime être avec Angie plus que tout. Elle me fait lâcher prise. Dans ces moments-là il n'y a qu'elle et moi.

Arrivées au centre commercial il me semble apercevoir la berline de ce matin... je deviens folle ? J'ai des hallucinations ? Un sentiment désagréable commence à naître en moi.

Je n'ai pas le temps de me poser la question plus longtemps qu'Angie me tire par le bras pour rentrer.

On fait toutes sortes de magasins, j'ai besoin de nouveaux chemisiers et de nouveaux pantalons, j'ai également pris une paire d'escarpins. Angie s'est lâchée sur les sacs et les robes. On termine notre virée par une boutique de lingerie... Angie s'est de nouveau lâchée, elle a essayé au moins la moitié des modèles disponibles. Je me suis contentée de l'aider dans ses choix, on a bien rigolé.

Pour finir, on se pose dans un petit café restaurant dans le centre commercial.

- J'ai trop hâte de mettre tout ça ! (S'exclame Angie)

- Oui moi aussi !

- Tu commences lundi au fait ? Tu es sûre que ça va aller ? On dit que ce mec est un vrai tortionnaire !

- Oui, je commence lundi et pour le reste verra. Je ne suis pas là pour faire ami-ami donc tant qu'il reste respectueux ça me va.

- C'est vrai que je parle avec Hailey JORDAN... la meuf la plus sérieuse du coin !

- Mlle RODRIGUEZ, serait-ce un reproche ?

- Je n'oserais point !

On se met à exploser de rire toutes les deux suite à l'intonation qu'elle a essayé d'utiliser.

On continu de parler de tout et de rien avant de se décider de rentrer à l'appart.

Une fois rentrées, je me dépêche d'aller ranger toutes mes nouvelles affaires. J'ai hâte ! Je sais déjà quelle tenue je vais mettre pour Lundi.

Le reste de la semaine je suis en contact par mail avec la dame âgée de Jones entreprise.

Je prends connaissance de mon emploi du temps : 8h/18h tous les jours et le samedi aprèm de libre avec le dimanche. Elle m'explique quelques règles :

M. Jones arrive à 8h30 au travail, son café (un café noir sans sucre) doit être déposé sur son bureau avant qu'il arrive.

Son ordinateur allumé et ses mails triés avant qu'il arrive également.

Toujours être impeccable physiquement et implacable moralement.

Même en dehors des heures de travail, être disponible. Et s'attendre à de nombreuses heures supplémentaires le soir.

Et la liste est longue... elle m'a joint par mail la liste des actionnaires les plus importants, je la lis et commence à me créer un petit répertoire avec les informations importantes sur ces personnes. Elle me donne également les coordonnés du conducteur, du tailleur, du coiffeur, du médecin... et j'en passe...

Je fini ma liste a environ deux heures du matin... je n'ai pas vu le temps passer... je me rends dans la cuisine pour avaler quelque chose et remarque qu'Angie m'a laissé un petit mot.

« Dans le frigo, en bas, une assiette à faire réchauffer.

Bon courage ma belle ! »

Qu'est-ce que j'aime cette fille ! Je réchauffe mon plat et le mange rapidement avant d'aller me coucher. La fin de semaine passe assez rapidement, elle m'a envoyé les dossiers en cours pour que lundi je ne sois pas surprise par la tonne de travail mais je m'y attendais.

Je consacre même mon dimanche à lire les dossiers... génial pour un dimanche mais bon je me dis que c'est pour la bonne cause. Je ne travaille pas encore officiellement que je suis déjà plongée sous les dossiers. Ce n'est pas le moment le plus agréable, quand on débarque dans une nouvelle société on doit tout apprendre.

La firme se penche sur la faim dans le monde, elle créée des événements tels que des bals, des défilés, des réceptions en tout genre.... Pour faire des dons à certains pays d'Afrique du Sud. Ce sont des sujets qui mintéressent énormément. J'espère pouvoir travailler sur les dossiers qui concernent les enfants, c'est ce projet qui me tient le plus à coeur et je serais vraiment ravie d'y participer.

A Suivre...