XLVIII

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Il s'écarte de moi et me scanne à la recherche d'une réaction. Je ne bouge pas. Je ne sais pas quoi faire entre le gifler ou lui rendre son baiser.
La première option est la plus sage pourtant... Je me sens incapable de lui faire du mal. Alors j'attends. J'attends qu'il dise ou fasse quelque chose.

- Haïley ?

Je ne bouge pas, je ne lève pas les yeux vers lui. Mon souffle s'est arrêter et je n'entends plus que les battements de mon coeur, effrénés. 

- Je suis désolé... (répète-t-il encore une fois en prenant mon visage en coupe entre ses deux mains)

Une nouvelle larme roule sur ma joue, il l'intercepte avec son pouce avant qu'elle ne dévale toute ma joue. J'acquiesce mais ne répond rien. Un étau douloureux comprime ma gorge. Je ne suis pas sûre d'accepter ses excuses tout de suite. Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée...

Il me prend dans ses bras. Je ne réagis pas. Je le laisse faire. Je suis épuisée de me battre constamment contre moi-même et contre lui. Il ne sait pas ce qu'il veut.
Pourtant il me l'affirme à voix haute.
Est-ce lui ou moi le problème ?
Ou est-ce nous tout simplement ?

Isaac me relâche après plusieurs minutes et s'en va. Je ne compte pas travailler demain. Je ne suis pas prête à lui donner une réponse. J'ai besoin de temps.
J'ai besoin de me reconcentrer sur moi-même.

C'est le coeur lourd et l'esprit embrumé que je pars me coucher ce soir.

Douze jours sont passés depuis ce soir-là. Je n'ai pas reparlé à Isaac depuis. Je ne suis pas non plus retournée travailler, je gère quelques dossiers à distance mais rien de plus. Je le fais simplement pour ne pas qu'Abi soit surchargée de travail.

Je suis partie voir ma mère pendant plusieurs jours. J'avais besoin d'elle.
J'avais besoin de me retrouver dans mon village natal, dans ma maison. J'ai vu plusieurs mails venant de sa part ainsi que plusieurs messages mais je n'y ai jamais répondu.
Je les relis souvent, cherchant toujours les réponses à mes questions. Mais même après plusieurs jours, je suis toujours aussi perdue.

Un appel me fait sursauter et un numéro inconnu y figure. Je ne réponds pas la première fois. On m'a assez fait de mauvaise blague pour le restant de mes jours. Mon téléphone se remet à sonner. Cette fois, mon coeur s'accélère.
Le même numéro est inscrit.
Je décroche.

*Conversation Téléphonique*

- Allo ? Haïley ?

La voix féminine au bout du fil me rassure. Ce n'est pas un psychopathe.

- Oui Ophélie ?

- Comment tu vas ?

- Ça va merci. Et toi ?

- Très bien. Dis-moi tu fais quoi là tout de suite ?

Je regarde l'heure sur mon téléphone, il est quinze heures passées.

- Rien pourquoi ?

- Tu me rejoins ? Je t'envoie l'adresse du café où je suis.

*Fin de la Conversation Téléphonique*

J'allais lui répondre que finalement je devais aller changer la couche de mon poisson rouge mais elle raccroche.
Si c'est pour me faire tout un baratin sur « mon frère est désolé, il tient vraiment à toi, il n'est pas méchant » et j'en passe... Ça risque de m'énerver...

Je me prépare et rejoins le fameux café à l'autre bout de la ville.
Bonne nouvelle, on est très loin de son entreprise.

Je passe les portes du café et un petit carillon annonce mon entrée. Une jeune fille vêtue d'un tablier marron arrive tout sourire vers moi et m'emmène à Ophélie.

My Boss Où les histoires vivent. Découvrez maintenant